[BGL Ligue] Les licences UEFA sèment un léger doute sur la course à l’Europe

Virtuellement qualifiés pour la Ligue Conférence, le F91 et le Progrès n’ont pas obtenu la licence UEFA en première instance. Ce qui fait provisoirement le jeu de Strassen, du RFCU et… de Mondorf.

Si la saison de BGL Ligue s’achevait ce week-end, les représentants luxembourgeois en Coupe d’Europe seraient naturellement Differdange en Ligue des champions puis, plus étonnant, Strassen (4e avec 48 pts) et le RFCU (5e, 46 pts) en Ligue Conférence, tandis que l’ultime billet pour cette même C4 se jouerait entre… Mondorf (7e, 38 pts), Hostert (8e, 36 pts) et Wiltz (12e, 24 pts), futur demi-finaliste de la Coupe.

Tout cela est encore très hypothétique, mais l’éventualité de voir une équipe finissant au-delà du top 3 ou 4 être repêchée en Ligue Conférence, comme l’avait été Strassen (6e) l’an dernier à la faveur des exclusions du Swift (alors 2e) et de la Jeunesse (5e) des compétitions européennes, existe.

Le F91 et le Progrès hors délai, mais pas inquiets

Alors que le Swift a renoncé, comme nous l’annoncions il y a quelques semaines, à briguer la licence UEFA, sésame obligatoire pour jouer l’Europe, deux clubs provisoirement qualifiés pour la C4 ne l’ont pas obtenue après l’audience de première instance ce mercredi 23 avril, a annoncé la FLF dans un communiqué publié vendredi après-midi : le F91 (2e, 50 pts) et le Progrès (3e, 49 pts). Tous deux nous ont confirmé leur intention de faire appel de cette décision. Celui-ci sera étudié le 14 mai.

Ce contretemps ne suscite toutefois «pas d’inquiétude» chez Gerry Schintgen, le président du F91, qui avait déjà dû en passer par un appel pour obtenir sa licence UEFA en 2024 en raison, déjà, d’un dépôt trop tardif de son dossier. «Comme l’an dernier, explique le dirigeant dudelangeois, il n’y avait pas assez de délai entre la remise des documents comptables à l’auditeur et l’audience de première instance. Notre dossier n’a donc pas été traité.»

Son homologue niederkornois Thomas Gilgemann se veut lui aussi assez optimiste. Car comme pour Dudelange, le rejet du dossier du Progrès est d’abord une question de délai : «On a décidé de changer d’auditeur, et notre nouvel auditeur nous prépare le dossier de manière cohérente, comme chaque année, pour répondre aux exigences de l’UEFA et l’avoir en deuxième instance». Mais pour le reste, le président niederkornois l’assure : «Notre audit pour 2024/2025 et notre bilan 2024 pour le dossier 2025/2026 sont nickel. On n’a aucun stress».

«Le plus difficile sera de se qualifier sur le terrain»

Et ce, même si la FLF, dans son communiqué, a précisé que «la première instance de décision de la licence UEFA a en outre décidé de révoquer avec effet immédiat la licence UEFA accordée l’année passée (16 mai 2024)» à son club pour la saison 2024/2025 – rétrospectivement donc. La faute à une facture adressée par un prestataire après la clôture de l’exercice comptable 2023, qui faisait foi pour les dossiers 2024/2025, d’après Thomas Gilgemann, qui dénonce par ailleurs «un dossier UEFA de plus en plus complexe».

«On demande à des clubs gérés par des bénévoles de rendre des dossiers comparables à ceux des plus grosses cylindrées européennes, pointe le dirigeant français. C’est délicat. On ne s’en rend pas compte, mais c’est un travail énorme. Il faudrait un comptable à plein temps pour monter un tel dossier. Le nôtre est un semi-bénévole qui fait ça à côté de son job. Je ne suis pas étonné que certains clubs aient renoncé à demander la licence, et suis même surpris que neuf clubs l’aient eue en première instance!»

Le 14 mai, le Progrès présentera donc deux dossiers en instance d’appel, l’un pour la saison qui s’achève, l’autre pour la saison prochaine. Tout en ayant conscience que «le plus difficile» sera non pas de convaincre la FLF, mais «de se qualifier pour la Coupe d’Europe sur le terrain», où l’attend dimanche un déplacement périlleux à Mondorf, avant des duels tout aussi compliqués contre Hostert, Pétange et le Swift.