Le Progrès se prépare dans le calme à un printemps étouffant physiquement, avec une multiplication de semaines anglaises. Jeff Paulus, son préparateur physique, assume.
Il n’y a pas longtemps, Olivier Thill a surpris tout son monde en arrivant à l’entraînement du Progrès Niederkorn… en courant. Sept kilomètres pour venir du domicile familial en baskets avant d’enchaîner avec une séance de réathlétisation durant laquelle il a explosé les distances et les temps de passage.
«Il sait que dans son état, il faut beaucoup courir», savoure Jeff Paulus, le préparateur physique de 34 ans, ravi de voir que l’un des piliers de l’entrejeu, après son opération d’une pubalgie pendant l’hiver se retrouve en «très bon état», capable potentiellement de revenir d’ici un mois maximum.
Le Progrès, c’est de saison puisqu’on ne peut toujours pas jouer et qu’on se prépare à un printemps en forme de marathon, compte ses soldats et mesure ses forces. Comme tout le monde, il patiente et regarde s’accumuler les retards dans les différentes compétitions.
Pour lui, qui dit n’aspirer à rien d’autre qu’à une qualification européenne, mais reste malgré tout le seul concurrent crédible au titre derrière le F91, le physique risque de jouer un rôle vital d’ici à la fin mai. Et en première ligne se tient donc Jeff Paulus.
«C’est beaucoup d’organisation et de communication, une telle période. Il faut être très flexible», démarre l’intéressé, qui a dû rapatrier sa séance de lundi… dans la salle de l’école primaire de Niederkorn. Et qui s’organise au plus proche des intempéries parce que le plus dur à gérer, «ce ne sont pas les annulations, ce sont les conditions météo».
Et pour cause, afin de ne pas subir les reports, Paulus refait le retard en augmentant les charges de travail dès le lundi, pour rattraper l’intensité perdue des 90 minutes qui n’ont pas eu lieu.
«Trois mois à ce rythme, ce sera long»
C’est le moment où les joueurs râlent de ne pas jouer et reportent leur agacement sur l’homme qui les fait bosser plus fort en semaine pour compenser. «Psychologiquement, c’est dur pour eux et donc pour moi de recevoir ce que j’aimerais lors des séances. Il faut que je les pousse parce que ce championnat se jouera peut-être sur le physique. Si on tient jusqu’au bout…»
Le Progrès a aussi, désormais, un effectif assez large pour faire tourner et gérer la fatigue. Il n’empêche, son préparateur physique le sait : arrivera un moment où les semaines anglaises pèseront de tout leur poids dans les jambes. Potentiellement, le Progrès pourrait avoir à jouer, d’ici à la fin du championnat, trois matches de plus que le F91, à cause de la Coupe. Une vraie différence.
«Surtout que souvent, quand c’est comme ça, certains jouent peu et rarement tandis que d’autres jouent beaucoup et souvent.» Quand les enchaînements vont apparaître, il n’organisera presque plus que des séances de récupération active. «On ne peut plus jamais descendre trop bas dans ce genre de semaines anglaises, analyse Paulus. C’est pour cela que ces annulations, ce n’est pas idéal même si ce n’est pas un grand souci non plus. Trois mois à ce rythme, ce sera quand même long.»
En face, le F91 a un cadre tout aussi étoffé et un maître de la préparation physique : le très reconnu Antoine Mangione, actif sous plusieurs entraîneurs dudelangeois et dont les troupes sont toujours au taquet durant le printemps. Avec un choc prévu le 31 mars, lors de la 19e journée.
D’ici là, cinq journées et deux semaines anglaises seront peut-être passées par là, sans compter les matches de la sélection, qui aura tout coupé net juste avant. «Quoi qu’il arrive, on colle au planning, coupe Paulus. Ceux qui essayent de mettre des pics de performance, de toute façon, c’est raté avec ces annulations. Nous, on a planifié pour avoir un pic tous les week-ends et croyez-moi, on est prêts!»
Julien Mollereau