[BGL Ligue] Les Européens en puissance pas inquiets pour ce FCD03 sans Jorginho

Les clubs qui vont courir après Differdange à partir de début février ne voient pas encore le départ de Jorginho Monteiro comme une aubaine absolue.

Yannick Kakoko a pu tester. Le coach du RFCU est le seul à avoir battu Differdange (1-0) cette saison en BGL Ligue et c’était, justement, un FCD03 sans Jorginho Monteiro, suspendu pour la dernière journée de l’année 2024. Fabuleux hasard qui a fait coïncider LE faux-pas avec l’absence de l’«homme-statistiques» du champion en titre, le petit gars qui pèse 11 buts et 10 passes décisives sur la phase aller. C’est important, de se le rappeler, parce qu’aujourd’hui que le Portugais s’est engagé avec le club kazakh du Kairat Almaty, la question qui se pose est de savoir si ce transfert pèsera lourd dans la deuxième partie de championnat.

Et Kakoko, pour revenir à lui, a sur le sujet une réponse assez ambiguë. Parce que le technicien sait que son Racing a eu énormément de réussite le 7 décembre dernier, qu’en face, cela déroulait extrêmement bien même sans Jorginho, mais aussi qu’avec lui, le résultat aurait pu être très différent. En somme, cela n’a rien changé du tout, et cela a absolument tout changé. «Sans lui, Differdange reste une très belle équipe, qui s’est créé énormément d’occasions. On a eu de la chance par moments, et Ruffier nous a sorti un grand match. Je pense que même après le départ de Jorginho, ils restent favoris pour le titre.»

D’autant plus que, rappelle Stefano Bensi, coach de Strassen, il y a dans ce vestiaire des gars qui attendent pour prendre la place. Un Buch qui, depuis son arrivée au pays, plante en moyenne un peu plus d’un but tous les deux matches, ou un El Idrissi, «qui a un peu disparu des radars» après ses neuf buts en seize matches de la saison passée à Rosport, et qui a des caractéristiques qui le rapprochent un peu de celles d’un Jorginho. Bref, même sans recruter, l’ancien attaquant international assure que ce FCD03 reste équipé pour aller au bout, fort de ses sept points d’avance au classement. «Ils sont de toute façon assez intelligents pour savoir que ça vaut le coup d’investir pour mettre toutes les chances de leur côté.» Autrement dit, il ne serait quand même pas superflu de songer à acheter un garçon capable de compenser, au moins un peu, la perte sèche en termes de buts et passes décisives.

«Si j’ai bien compris, prolonge Marco Martino, le coach dudelangeois, ils ont récupéré en plus pas loin de 100 000 euros dans le transfert. Ça change en partie la donne. Cet argent, ils pourraient le réinvestir sur cinq mois pour trouver quelqu’un capable de remplacer Jorginho. Mais en même temps, ils ont prouvé la saison passée qu’ils pouvaient aussi faire sans lui, ou même remplacer quelqu’un très vite, comme quand Castro et Naïfi, qui étaient leurs meilleurs éléments du moment, sont partis alors que le championnat avait déjà commencé.» C’est bien pour ça que Martino est d’accord avec Rémy Manso, le directeur sportif du club differdangeois, qui estimait dans ces colonnes qu’il valait finalement mieux perdre Jorginho en décembre, plutôt qu’un coach capable de trouver des solutions en un claquement de doigts. Et qui aura une préparation hivernale pour y parvenir, même si ce dernier estimait justement que c’était «bien plus compliqué en hiver».

Et puis cela, c’est si l’hémorragie s’arrête là. L’estimation optimiste des entraîneurs du top 5 survivrait-elle à un éventuel départ de Guillaume Trani, dans la foulée? Le club a fait savoir qu’il préférait ne pas voir son meneur de jeu quitter le nid cet hiver, mais attend encore de savoir si ne se présentera pas l’une de ces offres qui ne se refuse pas. «Ah, si Trani finit par s’en aller aussi, relativise Martino, là, ce n’est plus pareil. Lui serait capable de me faire changer complètement de discours.» Parce que le meneur de jeu français est peut-être encore plus important que le serial buteur portugais? Ou que les deux ensemble constituent une perte trop lourde pour être compensée? «On ne construit pas la conquête d’un titre sur seulement deux joueurs, tranche Bensi. Ils ont un effectif assez compétitif pour faire sans.» C’est une évidence : pour eux, le départ de Jorginho ne change rien. En tout cas, pas encore.

D’ailleurs, il pesait déjà finalement un peu moins cette saison sur les résultats de son club que lors de la précédente. Monteiro, par ses buts, avait aidé à gratter 15 pts en 2023-2024 alors que le FCD03 n’en a pris que 6 en 2024-205, grâce à lui. Et alors que ses réalisations pesaient pour 35,7 % des buts totaux de l’équipe avant cet été, il est passé à 29,7 % depuis. Bref, ils survivront?