Les joueurs hesperangeois, qui ne sont pas montés sur le terrain contre Mondorf dimanche, auraient fait planer la menace d’une grève dès le mercredi précédant le match.
Les jours passent, le silence radio des dirigeants hesperangeois se prolonge, depuis la grève des joueurs locaux dimanche contre Mondorf (14e journée de BGL Ligue), mais les langues, sous le couvert de l’anonymat bien sûr, se délient progressivement dans le vestiaire du Swift à mesure que la semaine avance et que les salaires tardent toujours à tomber.
Jeudi, à trois jours d’un choc à Niederkorn qui pourrait sceller l’avenir du club dans l’élite, si d’aventure les Hesperangeois déclaraient à nouveau forfait (une hypothèse inenvisageable et qui pousse les dirigeants à envoyer les juniors pour affronter ce concurrent direct à l’Europe), les grévistes n’avaient, d’après nos informations, toujours pas récupéré les salaires qu’ils disent n’avoir pas perçus.
Ce qui, vu la menace sportive qui plane sur le Swift (une exclusion du championnat et une rétrogradation en PH en 2024/2025), peut laisser supposer que les dirigeants du club ont actuellement sous la main suffisamment de «volontaires» pour affronter le Progrès et se permettre de jouer la montre avec les frondeurs.
Histoire que ces derniers ne détournent personne parmi les non-grévistes et les jeunes appelés en renfort, les éléments réfractaires considérés comme les plus influents sont, toujours selon nos sources, tenus à l’écart du groupe préparant le voyage au Jos-Haupert via des horaires de «travail» différenciés. Ils n’auraient accès aux installations du club que dans la matinée, jusqu’à 14 h 30, après quoi ils ne seraient plus les bienvenus au stade.
«Si vous aviez joué, vous auriez été payés»
Dimanche, c’est vraisemblablement avec une équipe très bis que le Swift ira à Niederkorn et, à entendre certains joueurs, il aurait très bien pu en faire autant dès dimanche dernier face à Mondorf, dans la mesure où ses dirigeants n’ignoraient pas la grève qui se tramait. Alors que nos confrères de Virgule rapportaient lundi les propos d’un joueur affirmant qu’Ebrahim Bouazzati, le directeur sportif hesperangeois particulièrement décrié, avait «été prévenu la veille qu’on ne jouerait pas», mais avait «eu pour seule réponse qu’on n’avait pas intérêt à faire ça», une autre source, dans le vestiaire du Swift, nous a assuré cette semaine que la menace d’une grève avait été brandie dès le mercredi 27 novembre, soit quatre jours avant le match, mais que la direction du club n’aurait pas pris cet avertissement suffisamment au sérieux.
De quoi mettre à mal la posture de la Ligue de football luxembourgeoise (LFL) face à ces événements. Dans un communiqué publié mardi, l’instance réunissant les clubs de BGL Ligue (et ses récents anciens pensionnaires) avait dit sa compréhension face au ras-le-bol des joueurs hesperangeois, mais avait fermement condamné la façon dont ils l’avaient exprimé (parce qu’aucun préavis de grève n’avait été émis?) et assurait qu’aucun des frondeurs, pour peu qu’ils envisagent un départ du Swift, ne retrouverait de club en DN cet hiver.
Mais le mercato, même s’il ouvre dans moins d’un mois au Luxembourg (le 4 janvier), est encore loin pour des joueurs hesperangeois dont l’unique préoccupation aujourd’hui est de percevoir leur dû. «Si vous aviez joué dimanche, vous auriez été payés lundi», leur aurait assuré en début de semaine un dirigeant du club. Personne n’est obligé de le croire sur parole.
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