[BGL Ligue] Le Swift part presque de zéro… et de loin

Nouveau coach, effectif chamboulé : après une saison à oublier, le Swift «part presque d’une feuille blanche». Mais il a pris du retard, dans sa préparation et son recrutement.

En moins d’un an, le Swift a changé deux fois de coach (nommé à la place de Pascal Carzaniga en juin 2023, Carlos Fangueiro a été débarqué en novembre, remplacé par Roland Vrabec), perdu son titre de champion du Luxembourg, la finale de la Coupe nationale, connu d’énormes secousses internes sur fonds de retards de salaires, et été exclu des compétitions européennes pour la saison 2024/2025, lui qui devait disputer le 1^er tour de la Ligue Conférence mais s’est vu refuser sa licence UEFA pour ne pas avoir payé certains salaires de joueurs ou d’entraîneurs, des cotisations sociales et une somme conséquente à l’administration fiscale. Sans parler de cette campagne européenne ratée, de l’élimination rageante au 1^er tour de la Ligue des champions face au Slovan Bratislava (1-1, 0-2) à celle, frustrante, subie au 3^e tour de la Ligue Conférence contre les Macédoniens de Struga (3-1, 2-1).

Le club cher à Flavio Becca fera difficilement pire ces prochains mois, mais ce qui lui importe, c’est surtout de faire beaucoup mieux qu’une saison blanche et qu’une 2^e place finale en trompe-l’œil, tant il a été spectateur du cavalier quasi solitaire de Differdange, au point d’accuser jusqu’à 12 points de retard sur son futur successeur au palmarès de la BGL Ligue. Signe de sa volonté de faire table rase d’un passé récent cataclysmique, même si la récente prolongation de contrat de Mohamed Loua (plus apparu sous le maillot hesperangeois depuis mai 2022, et dont le dernier match officiel remonte à novembre 2022 avec Virton) est assez inexplicable, le Swift a vidé son vestiaire cet été (19 départs), et évité de le remplir à ras bord dans la foulée.

«Ce sera une année de transition»

Le vice-champion a également remercié Roland Vrabec pour confier les rênes de l’équipe à un homme issu du monde pro, le Français Emmanuel Da Costa (46 ans), ancien coach principal de Quevilly-Rouen et adjoint de Laurent Batlles à Saint-Étienne en Ligue 2. Mais le Normand est arrivé tard, début juillet, du côté du Holleschbierg, il a dans un premier temps subi une préparation ficelée avant sa signature et dont il disait, lors de sa conférence de presse de présentation, qu’elle ne lui convenait «pas du tout», et le Swift ne travaille «avec (ses) idées, pas celles des autres», que depuis une quinzaine de jours.

À moins que quelques renforts soient arrivés dans l’intervalle sans être rendus publics, Hesperange est aussi en retard dans «la constitution de (son) effectif», délesté en outre de plusieurs artisans du sacre de 2023 comme Sacras, Zeghdane, Couturier ou Zedadka, ainsi que de la super pioche hivernale Raphael Holzhauser (13 buts et 6 passes décisives sur la deuxième partie de saison). Da Costa, qui attendait des renforts offensifs, mais aussi d’autres départs pour continuer de réduire un groupe encore trop pléthorique à son goût, le disait ainsi sans détour, le 20 juillet face à la presse : le Swift, qui «part presque d’une page blanche», n’est «pas prêt à gagner», pour l’heure.

Gagner, de préférence en produisant du jeu, est pourtant l’intime ambition d’un technicien qui n’a «pas laissé (sa) petite famille à 800 kilomètres» du Grand-Duché pour faire de la figuration en BGL Ligue. Signe de l’ampleur du chantier hesperangeois, son président Fernand Laroche se refuse, lui, à viser trop haut. «Je ne vais pas me fixer sur un titre, prévient le dirigeant. Si, déjà, on finit dans les trois premiers… Je ne veux pas mettre trop de pression sur l’équipe ou le coach. Il faut garder les pieds sur terre. Ce sera une année de transition.» Vers le meilleur?