Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Hesperange, énorme déception de la dernière saison et dont l’été s’est avéré chaotique, a-t-il fait le plus dur en atomisant Pétange ? Cela demande confirmation.
On ne va pas dire que la première composition d’équipe ou la première prestation 2024/2025 du Swift Hesperange étaient épiées. Ce serait très en dessous de la réalité. Elles étaient guettées avec une fiévreuse obsession, sans aucune forme de retenue, avec tous les sous-entendus que cela comporte : le mastodonte pouvait-il se vautrer d’entrée et se mettre déjà dans le dur ? Certains en rêvaient déjà.
Après tout, son nouveau coach, le très cash Emmanuel Da Costa, n’avait-il pas saisi la perche de sa première prise de parole officielle, le 21 juillet, pour lâcher cette petite bombe : «Aujourd’hui, on n’est pas prêts à gagner» ? Les amicaux étaient alors en effet catastrophiques, allant d’annulations pures et simples à l’accumulation de résultats très inquiétants contre des équipes de standing.
Fatalement, dimanche, le succès 4-0 contre Pétange a un peu rebattu les cartes dans la tête de ceux qui pensaient que Hesperange était durablement malade, sur fond de lancinants soucis dans la gestion de la masse salariale, que Da Costa avait aussi abordés pour dire qu’il ne voulait pas les tolérer : «Je dois me mouiller quand il y a une problématique comme ça. J’ai fait ce qu’il fallait pour que les choses rentrent dans l’ordre».
Aujourd’hui, cette première place au classement qui ne veut pas dire grand-chose sportivement, est-elle au moins la preuve que tout est réglé dans les têtes et les portefeuilles? Dans ce club à nul autre pareil, on ne peut jurer de rien. Ce qu’on sait, c’est que cette victoire nette a une vertu : elle n’envenimera rien. C’est déjà pas mal.
Hier matin, à l’entraînement, certains témoignages font état d’une ambiance moins lourde qu’elle a pu l’être ces dernières semaines. À quoi aurait-elle ressemblé en cas de nul, voire de défaite, pour ouvrir une saison qui devrait théoriquement être celle de la reconquête
C’est ce que le champion 2023 est ravi de ne pas avoir à expérimenter avant deux déplacements à Hostert et Mondercange où son propos sera de s’offrir un début d’exercice parfait à neuf points sur neuf et, si possible, avec sa défense à quatre, de ressortir du mois d’août sans avoir pris de but, sachant qu’il faudra boucler le 25 avec la réception de la Jeunesse.
Le grand retour des revanchards
On ne peut en tout cas pas nier une certaine intelligence stratégique à Emmanuel Da Costa, au-delà de ses qualités tactique et/ou de meneur d’hommes. S’il est évident qu’il n’a pas constitué son premier onze de la saison sur la base des susceptibilités des uns et des autres, il a mis dans le mille en titularisant un très grand nombre de joueurs qui n’ont pas eu la saison qu’ils auraient dû avoir en 2023/2024, du fait d’un turn-over rendu presque obligatoire par la taille sidérante de l’effectif et la gestion des ego.
On parle là de Simon, Ekofo, Sinani, Belameiri et surtout de Correia et Prempeh (ces deux derniers étant quasiment mis au placard), tous très bons.
Mais pour en arriver là, encore fallait-il pouvoir se le permettre. Avoir des coudées franches qu’on n’a pas avec un groupe de 40 éléments, constitué de plein de garçons d’expérience. Emmanuel Da Costa a-t-il réussi à peser sur la composition de son groupe ?
Toujours est-il que ce dernier est aujourd’hui plus jeune (donc plus facile à gérer ?) et plus réduit (donc plus facile à entraîner ?) et que ce sont des gageures pour repartir du bon pied. D’ici à dire que cela peut expliquer ce 4-0 inaugural, même si c’était pertinent (en fait… ça ne l’est pas), il serait de toute façon bien trop tôt pour le dire. Mais à l’inverse, ce résultat peut servir à entamer la validation de ce nouveau modèle, qui semble plus cohérent.
Continuons de lorgner ce Swift nouveau, annoncé convalescent et en état préoccupant. Il n’y a que s’il dure à ce niveau jusqu’à l’automne qu’on pourra arrêter de se dire qu’il n’est peut-être finalement pas forcément favori pour le titre.
