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[BGL Ligue] Le F91 ne veut plus jouer le mercredi


Derrière les joueurs, des rangs clairsemés. (photo Gerry Schmit/Editpress)

En dix ans, le club le plus titré du pays a vu la fréquentation de son stade baisser de près de 50 %.

On est en 2014. Le F91 est champion et il termine la saison avec 688 spectateurs de moyenne. Tout va bien et il y a beaucoup de gens pour voir ça.

Dix ans plus tard, le constat est assez vertigineux : en ce début de saison, il ne compte que 368 personnes en moyenne à son tableau de chasse sur le début de championnat. Certes, il n’a pas affronté au Nosbaum les clubs qui charrient le plus de public (Hostert, Fola, RFCU et Rodange) mais à la limite, le problème n’est pas là : où sont les siens, de supporters? «On avait une « clientèle«  assez âgée et c’est triste à dire, mais on parle d’une disparition naturelle alors qu’il est dur d’attirer les plus jeunes, constate Gerry Schintgen, président du F91. Même quand on offre le billet aux parents qui viennent avec leurs enfants, ça ne marche pas.» Les dirigeants dudelangeois se flattent aussi d’être «parmi ceux qui, eux, ne trichent pas avec les chiffres». Sans doute parce que certains, pour brosser leurs sponsors dans le sens du poil, apprécient de gonfler un peu les statistiques pour conserver une crédibilité, même bâtie sur des chiffres fallacieux.

Le F91 et son aura faiblissent. Dans la ville, le nombre de ses fidèles commence à tirer de plus en plus près du HBD, le club de hand réunissant entre 200 et 300 personnes à chaque match, mais aussi du T71, qui fait parfois 400-450 personnes mais se situe plus certainement en général aux alentours des 300.

On ne veut plus jouer les mercredis soir! Fini! Et on va le dire à la FLF

Mais alors que Paul Philipp se plaignait tout récemment de l’image renvoyée par les clubs du pays alors que se manifeste une certaine désaffection du public, c’est au calendrier que veulent s’attaquer Gerry Schintgen et son club. Il l’a martelé jeudi soir à son comité : désormais, Dudelange refusera de jouer les mercredis. «Je ne sais même pas pourquoi on nous a demandé de le faire, la semaine passée ? Quelle est la raison ? Quand je vois le temps qu’il fait, quand je vois qu’il y a la Coupe d’Europe en même temps, je trouve ça totalement ridicule. Il faut arrêter avec ces matches en semaine en automne ou en hiver et désormais, mon club s’y opposera. En début de saison, la FLF nous envoie un calendrier prévisionnel et par fainéantise, on dit toujours « oui« . Mais nous, on ne veut plus jouer les mercredis soir! Fini! Et on va le dire à la FLF. Même si c’est aussi de notre faute parce qu’on est négligents sur le sujet! Il suffirait que la Ligue se manifeste sur le sujet et on n’en aurait pas, de ces matches du mercredi.»

Concrètement, d’ici à la fin de saison, hormis quand il sera question de Coupe, les semaines anglaises pour cause de championnat n’existeront plus. Cette prise de position dudelangeoise n’élude pas l’essentiel. Son public vieillit. Il est incapable de séduire les jeunes même en restant performant. À l’époque de sa splendeur, le regretté Michel Leflochmoan avait théorisé le fait qu’attirer du monde nécessitait mille attentions marketing qui allaient au-delà des performances sportives. Visiblement, au Nosbaum, en ce moment, ça ne marche plus.