Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Alors que le Swift et le F91 ont appris à diversifier le danger, d’autres clubs vont devoir soigner leurs deux hommes providentiels.
Qui va-t-il falloir soigner absolument cet hiver pour espérer faire de grandes choses au printemps? Les noms des joueurs qui sont les plus importants pour leurs clubs respectifs, au niveau statistiques s’entend, ne sont pas à proprement parler une grande nouvelle, à l’exception de quelques-uns. On ne s’attendait pas par exemple à ce que Bouché (3 buts, 3 passes) à Rosport, Rodrigues à la Jeunesse (6 buts), ou Bonet (3 buts, 3 passes) à Bettembourg, soient les garçons qui aient les chiffres les plus invasifs dans la production offensive de leurs équipes.
On ne s’attendait pas non plus, à l’inverse, à ce que ces vieux briscards que sont Dominik Stolz (10 buts, 2 passes) et Samir Hadji (10 buts, 2 passes également), malgré leurs statistiques très respectables de la phase aller, pèsent aussi peu dans le potentiel de nuisance des poids lourds que sont le Swift et le F91. Mais il semblerait que ces deux cadors aient réussi à se diversifier pour ne pas dépendre trop ostensiblement de leur rendement. Et Dudelange, qui compte 15 buteurs différents sur la phase aller, mais aussi 14 passeurs, est leader absolu et de loin dans les deux classements. S’il y a bien une équipe dont on ne sait pas d’où le danger peut venir, c’est bien la bande à Martino. Tout le contraire d’un RFCU, par exemple, qui n’a marqué que sept buts de moins (30 contre 37 pour le F91) et qui ne compte que 9 buteurs différents pour… 5 petits passeurs. Bref, là, les dangers sont clairement identifiés.
C’est dangereux, la dépendance?
D’ailleurs, on s’attendait bien un peu à voir Mabella (RFCU) ou Monteiro (Differdange) au sommet du classement des joueurs ayant le plus pesé. Avec 12 buts et 5 passes pour le premier, ainsi que 11 buts et 10 passes pour le second, dur d’imaginer rencontrer beaucoup de joueurs qui aient plus soumis leur club à une dépendance à leurs performances individuelles. Le Wiltzois Romeyns, en tout cas, les talonne dans ce qui ressemble quand même à un cercle très fermé : seuls cinq clubs dépendent, pour les buts, à plus de 50 % d’un seul et même homme.
C’est peut-être d’ailleurs le seul endroit où le bât blesse pour le leader differdangeois et le troisième. Pour le FCD03, il y aura cet hiver l’angoisse de voir partir Jorginho Monteiro au Kazakhstan, sachant que l’homme le plus prolifique derrière lui, Guillaume Trani, pointe lui à 29,7 % seulement d’implication, en tant que buteur ou passeur… et aurait également reçu une offre de l’étranger. Quant au RFCU, sa dépendance à Mabella s’inscrit dans un contexte où personne ne semble pouvoir non plus se substituer à lui en cas de pépin : Williams Mazié, 7 buts et 3 passes, ne pèse que 33,33 % d’implication.
C’est dangereux, la dépendance? C’est sûrement tout autant un problème pour les clubs comme le Fola (4 buteurs différents seulement) ou Mondercange et Wiltz (5 buteurs). Pour le club nordiste, qui a vu 89 % de ses buts inscrits par trois joueurs (Romeyns, Gorny et Saïdi) seulement, la notion de dépendance tricéphale est même poussée à un extrême rarement vu.
Les joueurs les plus impliqués dans les buts de leur équipe
1. Monteiro (FCD03) 56,7 %
2. Mabella (RFCU) 56,66 %
3. Romeyns (Wiltz) 55,55 %
4. Avdusinovic (Hostert) 51,9 %
5. Matheus (Strassen) 51,8 %
6. Burban (Progrès) 44,8 %
7. Atieda (Rodange) 42,1 %
8. Bouché (Rosport) 40 %
9. Bonet (Bettembourg) 40 %
10. Fuss (Pétange) 37,5 %
11. Stolz (Swift) 35,3 %
12. Hadji (F91) 32,4 %
13. Robert (Mondercange) 30,7 %
14. Rodrigues (Jeunesse) 28,5 %
15. Bari et Diakhité (Fola) 25 %
16. Abdelkadous (Mondorf) 23 %
