La Jeunesse n’a toujours pas réussi à battre le Fola, mais elle s’en est au moins rapprochée dans la consistance.
La Jeunesse a enfin livré une prestation convaincante sur 90 minutes qui aide à situer un peu mieux son potentiel réel. Verdict : la bande de Carlo Weis semble désormais mériter complètement le droit de disputer l’Europe aux autres grands de ce championnat. Il y avait pas mal de gens, côté Fola, à s’agacer tout bas hier soir de ce que M. Kopriwa a choisi de siffler la fin du match en plein contre, à deux contre deux, avec ballon dans les pieds d’un Gerson Rodrigues qui sentait bon la dynamite depuis son but de la 82e minute.
Les mêmes grincheux, à peu près, s’émouvaient de ce que le deuxième but de la Jeunesse leur semble entaché d’un hors-jeu loin d’être évident vu depuis la tribune. Tout ça mis bout à bout fait qu’à l’issue de ce derby explosif et classieux à la fois… tout le monde tirait la tronche, même les vice-champions, qui pouvaient pourtant s’estimer heureux (même si leur retour ne doit rien au hasard) d’être revenus deux fois au score dans les dix dernières minutes de la partie.
Toujours pas de succès depuis 2012
Eh non, les gars de la Jeunesse n’étaient pas les plus malheureux, même s’ils avaient bien des raisons de l’être. Mener deux fois au score, livrer une partie enfin aboutie du début à la fin et contre l’ennemi du Galgenberg qui plus est, mais ne pas la gagner, va leur laisser d’énormes regrets : ils n’ont plus battu le Fola depuis 2012 et interrompre une série de 15 matches sans défaite du Fola sur ses terres aurait eu un retentissement certain dans le petit monde de la DN. Le message, forcément, aurait porté loin. Les hommes de Carlo Weis auraient toutefois tort de ne pas mesurer leur performance à l’aune de ce qu’elle représente réellement : un gentil petit nivellement des valeurs. On n’ira pas jusqu’à dire que la Vieille Dame a refait son retard sur le club doyen, loin de là. Mais elle a enfin livré la partie référence qui lui manquait jusque-là au niveau national. Qu’elle soit intervenue contre le Fola n’est en soi pas une énorme surprise. Hormis quelques inattentions bien logiques quand on se retrouve sous une pression constante, l’ensemble des joueurs de Carlo Weis a enfin répondu présent pour ce choc qui a tenu ses promesses.
«Ils étaient bien en place, ils ont mis beaucoup d’agressivité», concédait Jeff Strasser au coup de sifflet final pour rendre hommage à cette Jeunesse vraiment bien en place, dans une configuration assez surprenante.
Le coach du Fola, bien sûr, s’est bien plus appesanti sur ce qui l’intéresse au premier chef : l’évidente «force de caractère» de ses joueurs, revenus au score à la 82e minute (1-1), remis en difficulté deux minutes plus tard (1-2, 84e) et portés toute la fin de rencontre par la rage d’un Tom Laterza toujours transcendé par ce genre d’évènements et celui-ci tout particulièrement. Son but de la tête à une minute de la fin du temps réglementaire empêche une première défaite en 21 rencontres de suite en Division nationale du Fola, mais son plat du pied contré in extremis par Delgado à la 92e minute ne permettra pas, lui, de suivre le rythme imposé en tête du classement par le F91.
Et c’est bien tout ce qui importe à ce Fola qui ne semble toujours pas souffrir plus que ça des absences de Bensi et Françoise. Mais qui aurait peut-être réussi à l’emporter avec eux. Deux points de perdus, au niveau d’excellence auquel sont parvenus les deux premiers du classement, c’est déjà énorme. Comme la performance de la Jeunesse d’ailleurs…
Julien Mollereau
[event_list 98868] [league_table 100480]