La Vieille Dame n’a plus remporté le derby eschois depuis le 2 décembre 2012, soit sept rencontres de rang sans parvenir à se faire respecter.
Le Fola a de moins en moins de mal à se forcer : on sent bien que désormais, tout le monde y croit un peu plus quand il est question de jurer que «oui, bien sûr, les absences de Bensi et Françoise sont largement compensées». La preuve : le vice-champion n’a lâché que deux points depuis la reprise et perpétue des séries qui commencent à devenir très impressionnantes. Même si Carlo Weis, lui, se sent obligé de rappeler cette vérité évidente que si, quand même, c’est un peu « moins fort sans eux », le club doyen reste ainsi sur 20 matches sans défaite en BGL Ligue. Il n’a en outre plus perdu à la maison depuis 15 rencontres et l’effectif actuel, tout rapiécé qu’il est, compte pour 5 rencontres dans la première statistique et 2 dans la seconde.
Mesurer les chances de la Jeunesse de venir s’imposer au Galgenberg, cela doit aussi passer par prendre en compte ces réalités : battre le Fola, désormais, c’est un tour de force majeur. C’était vrai lors de la saison 2015/2016. Ça le reste en 2016/2017. Sur les 32 derniers matches que la bande de Jeff Strasser a disputés, hormis le rival naturel qu’est le F91 (une fois), seul Mondorf, en Coupe, y est parvenu. Récemment, c’est vrai, il a fallu au Fola une réaction d’orgueil qui doit plus aux hormones qu’à une parfaite maîtrise de son sujet contre le Progrès Niederkorn (1-1). Mais avoir une capacité de révolte n’est finalement qu’une corde supplémentaire à l’arc du coleader, dont toute la DN guettera avidement la prestation contre cette Jeunesse qui reste si difficile à cerner.
Le Fola, lui, ne pliera pas physiquement
« Nous n’avons plus rien à voir avec l’équipe qui était venue ici la saison passée, postule pourtant Carlo Weis. L’année dernière (NDLR : 4-1) , au niveau du jeu, nous étions moins cohérents, on se trouvait moins bien qu’aujourd’hui. » C’est on ne peut plus vrai, mais on peut tout s’imaginer de cette Jeunesse-là. Le meilleur comme le pire.
Car les constats effectués à son sujet depuis le début de saison restent valables : les Bianconeri continuent de ne jouer qu’une mi-temps sur deux et systématiquement la deuxième, quand leur adversaire baisse physiquement. On a du mal à déterminer si c’est de cela qu’a souffert Differdange le 28 août dernier (même si le FCD03 a quand même fini par s’imposer 3-1), dans le seul vrai choc de son début de saison, mais on a en revanche beaucoup de mal à cautionner l’idée que cela puisse arriver au Fola de se faire avaler athlétiquement par son homologue d’en bas. Et que vaudrait une Jeunesse privée de ses 45 minutes contractuelles de mieux-disant footballistique?
Non, elle n’a plus le choix. Si elle veut renverser la montagne, la bande de Carlo Weis va devoir, enfin, mettre tripes et boyaux sur la table. « Dimanche, il y aura une certaine animosité, mais notre but essentiel est d’engranger des points et de la confiance. » explique pour sa part Strasser. Parce que si le Fola se sort vivant de plusieurs mois sans Bensi ni Françoise, imaginez ce qu’il pourrait faire quand ils seront revenus…
Julien Mollereau