Balayée à Dudelange (5-0) en ouverture, la Jeunesse doit réagir face à Käerjeng. Son directeur sportif, Jacques Muller, appelle au calme.
En recrutant Demba Seck la semaine dernière, un attaquant français en provenance de Sprimont, la Jeunesse Esch savait qu’elle ne pourrait de toute façon pas l’aligner au Nosbaum contre le champion en titre. Mais il en est ressorti un match terrifiant que la direction technique eschoise, en pleine reconstruction, voulait absolument replacer dans son contexte.
Comment s’est déroulée cette semaine d’après-claque (5-0) à Dudelange?
Jacques Muller : Je ne suis pas allé à l’entraînement, mais j’ai beaucoup échangé avec Henri (Bossi). Lui et moi avons surtout cherché à remonter le moral des joueurs. Il n’y a pas autre chose à faire. Ou si : reconnaître qu’on a rencontré une équipe dudelangeoise très forte. Et que les joueurs n’ont pas su mettre en place ce qu’Henri voulait sur le terrain, au niveau tactique.
Quelles étaient les lacunes du jour?
Ils étaient trop loin du ballon, les lignes n’étaient pas assez serrées et il n’y avait pas assez de pression au porteur. Mais on rencontre, je le rappelle, la meilleure équipe de DN et puis on a notre ADN…
C’est-à-dire que la Jeunesse n’a pas forcément vocation à travailler comme Hostert, avec cinq défenseurs?
Je pense que ce système, c’était spécialement pour le F91. Et puis une défense à cinq, ça peut aussi se transformer en défense à trois, offensivement. Bon là, le souci, c’est qu’on se retrouvait très rarement avec une défense à trois. Parce qu’on était coincés. Ne nous fixons par trop sur ce match s’il vous plaît.
Il manquait de poids devant.
Dans ce domaine, contre le F91, on n’avait pas d’atouts, c’est sûr et certain. Mais on ne pouvait pas faire autrement. L’arrivée de Seck fera une différence. Alors après, un joueur, c’est toujours la même chose : il peut être bon à un endroit et pas à un autre. C’est un peu ça passe ou ça casse, mais pour moi, c’est un bon renfort.
N’avez-vous pas l’impression dérangeante que la Jeunesse n’était aussi tout simplement pas prête?
Il manquait peut-être une semaine. Certains n’étaient pas prêts. Pas comme il fallait en tout cas, alors qu’eux, les Dudelangeois, sont en route depuis un bout de temps. Ils ont de gros matches internationaux dans les jambes.
Qu’est-ce qui vous a le plus déçu au stade Jos-Nosbaum?
Non mais je ne veux pas trop critiquer les joueurs. Soyons réalistes : c’était un premier match et ce n’est pas non plus la première fois que la Jeunesse perd lourdement là-bas. J’ai même souvenir d’une défaite 9-1 avec Manou Cardoni sur le terrain (NDLR : 9-0, en avril 2006). C’est que ça peut aller très vite.
Rebond obligatoire contre Käerjeng?
Les joueurs eux-mêmes veulent montrer une réaction. On n’a même pas besoin de leur demander. Ils sont assez critiques envers eux-mêmes. Ils savent qu’ils n’ont pas été bons.
Finalement, le meilleur eschois, à Dudelange, c’était le public.
Ce public a toujours été génial, toujours derrière l’équipe et ça, il faut le respecter. Personne n’a un public comme ça au pays.
Mais avez-vous l’impression que ce regain d’enthousiasme qui s’est vu dans les feux d’artifice, fumigènes, banderoles, chants sitôt le coup de sifflet final et malgré la défaite, ne viennent pas un peu du départ des investisseurs grecs et du sentiment de réappropriation du club?
Je ne voulais pas mettre ça en avant, mais effectivement, ils ont vu que le recrutement allait dans le bon sens, qu’on le menait en ayant l’ADN de la Jeunesse en tête. Les fans nous demandaient ça. Maintenant, il faut que la sauce prenne.
Cela peut-il être plus dur que prévu?
On ne sait jamais comment ça peut tourner, mais je suis confiant. Oui, ce sera un peu dur au début. Il y a du boulot. On a remplacé beaucoup de gens. Ça peut prendre du temps.