Accueil | A la Une | [BGL Ligue] «Je ne mettrais pas une pièce sur la descente» : les anciens du Fola y croient

[BGL Ligue] «Je ne mettrais pas une pièce sur la descente» : les anciens du Fola y croient


Remporté 4-2 par la Jeunesse à l’aller en décembre, le derby d’Esch pourrait sceller le sort du Fola. Mais en attendant, ses anciens y croient. (photo Jeff Lahr)

En s’imposant deux fois sur les trois dernières journées de BGL Ligue, le Fola a entretenu l’espoir d’un troisième maintien miraculeux de suite, auquel ses anciens croient avant le derby décisif contre la Jeunesse, lundi en clôture de la 28e journée.

Depuis la 26e journée et la réception du Swift, le Fola joue avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête. Mais alors que sa défaite contre Hesperange (0-3, le 27 avril) aurait pu sceller sa relégation en PH si, dans le même temps, Bettembourg s’était imposé à Wiltz (où il s’est incliné 3-2) et avait porté son avance à 12 points à quatre matches de la fin du championnat, le club doyen est toujours en vie.

À la faveur de ses victoires des 25e (2-4 à Pétange) et 27e (0-1 à Mondercange) journées, l’équipe de Roni Souto est même revenue à sept longueurs du SCB, second barragiste. Ce qui lui laisse le droit de rêver, au moins jusqu’à lundi et au derby contre la Jeunesse (où une défaite serait fatale, au même titre qu’une victoire de Bettembourg dimanche à Strassen), à un troisième maintien miraculeux de suite via les barrages*, auquel Jordan Tawaba, Jules Diallo et Kévin Diallo, artisans des deux précédents, croient.

Jordan Tawaba (Zurich City, au Fola de 2023 à 2024)

«Quand je suis arrivé au club à l’hiver 2023, le club était dernier (avec 10 points). Mais on avait une direction qui y croyait. J’ai vu un club serein, malgré la situation. Le coach Stefano (Bensi) venait d’arriver (fin novembre 2022), et il y a eu comme un second souffle. Il fallait gagner sa place, et on a rapidement remporté les trois premiers matches de la seconde partie de saison. La saison suivante, on avait un point de plus à la trêve hivernale, On pouvait le refaire. Forcément, l’expérience précédente nous a servi.

Il faut toujours y croire. Il n’y a pas de hasard : le Fola a un comité et des dirigeants qui y croient, et s’emploient pour trouver des solutions. Cela impulse cette dynamique au club, de ne jamais rien lâcher. On les annonce morts tout le temps. Cette année, ce n’est pas bien embarqué, mais il reste trois matches, et le club n’est toujours pas condamné. Avec l’ADN que le club a montré, je ne mettrais pas une pièce sur le fait qu’ils descendent. Il a fallu déplacer des montagnes sur les saisons précédentes, ça passe par ce genre d’épreuves.»

Le club a prouvé qu’il ne lâche jamais rien

Jules Diallo (Rumelange, au Fola de 2020 à 2024)

«Ces dernières années, malgré les difficultés, le club a prouvé qu’il ne lâche jamais rien. On savait que sportivement, on était affaibli, les dirigeants étaient transparents avec nous sur les problèmes financiers. Mais malgré cela, le club est toujours demeuré en BGL Ligue. Les exercices précédents, on est revenu de loin. L’an dernier, à la trêve, tout le monde nous voyait morts. Nous, on gardait un peu d’espoir, au sein du vestiaire. Le club comptait sur nous, et on a joué en n’ayant rien à perdre.

Lors de la dernière journée, on est allé obtenir une précieuse victoire contre Differdange, qui était déjà champion, pour arracher les barrages. Ensuite, tout se joue sur un match, on a tout donné pour laisser le club dans l’élite. Malgré toutes les difficultés, le Fola a tenu bon. Plus qu’un miracle, c’est surtout beaucoup de travail, dans l’ombre, de la part des joueurs et du staff. Le maintien est toujours une juste récompense.

Forcément, l’effectif actuel doit s’inspirer des deux dernières saisons, et compter que sur eux. Je pense que ça va être compliqué, mais ils en sont capables. Il y a neuf points à prendre, tout est possible, on l’a déjà prouvé les années précédentes.»

Cette série ne m’a pas surpris, ça répète les parcours précédents

Kévin Quinol (Hostert, au Fola de 2023 à 2024)

«Lors de ma première année, j’ai senti une atmosphère sereine. On a toujours senti le club derrière nous. La deuxième saison, avec les nombreux départs, on a eu plus de doutes. On a cru ne pas y arriver, mais on s’est battu jusqu’au bout. En les affrontant cette année, j’ai constaté du changement au niveau du jeu. Maintenant, il faut faire un sans-faute. Il faut s’accrocher jusqu’au bout, et c’est à eux de faire le travail, et de prendre la place de barragistes à Bettembourg.

Cette dernière série de bons résultats ne m’a finalement pas surpris, cela répète les parcours précédents. Le nouveau coach a eu plus de temps pour mettre en place son système, et mieux connaître son groupe. Malgré tout, des derniers échanges que j’ai eus au club, il y a moins d’envie. J’ai l’impression qu’on est dans un entre-deux : rééditer une nouvelle fois l’exploit, mais aussi préparer l’avenir, afin de mieux rebondir de cette potentielle descente.

J’espère vraiment que le club va se maintenir. Les cadres peuvent avoir l’expérience nécessaire, un discours qui va galvaniser tout le monde, notamment les jeunes. Il ne reste plus beaucoup de temps dans cette saison, mais je suis persuadé qu’ils vont savoir trouver les mots justes.»

* Victoire 4-3 après prolongations contre Canach en 2023, et victoire aux tirs au but contre Rumelange (2-2, 4-1) en 2024.