Buteur décisif contre le Fola, dimanche, dans le choc par le bas, Kilian Amehi fait de plus en plus de bien à Hostert.
Le Fola a pris une gifle dimanche et c’est Kilian Amehi qui la lui a donnée, sur une accélération vertigineuse plein axe qui l’a vu griller tout l’axe défensif eschois plus son gardien. L’ancien Rodangeois a inscrit pour l’occasion son quatrième but de la saison seulement, mais son impact ne se mesure pas, pour l’heure, à son rendement dans la surface.
Plutôt à son poids dans les victoires : trois des quatre petits succès de l’équipe depuis début août (qui lui permettent de ne pas être relégable aujourd’hui), ont été acquis grâce à des buts du petit ailier français. Une réalisation contre la Jeunesse (1-2) le 18 septembre, une autre contre le Progrès (1-0) le 9 octobre et celui inscrit, donc, au Galgenberg, ont contribué à prendre neuf points au lieu de trois. Le ratio, pour seulement quatre minuscules buts inscrits, est fantastique. Pour faire court : quand Amehi marque, Hostert gagne souvent.
C’était aussi un peu le cas la saison passée, avec Rodange, quand son équipe avait failli réussir un invraisemblable retour de fin de championnat et sauver sa tête en DN. Sur les cinq victoires de la phase retour, deux étaient dues à ses buts (Strassen et le Progrès). Et il avait failli faire très mal à Hostert dans un match couperet finalement perdu 2-3 : «Il nous avait mis un doublé la saison passée, sourit Carlo Trierweiler, coach adjoint de l’USH. Et comme Zilli et Meddour le connaissaient, on l’a immédiatement contacté.»
Va-t-il passer les dix buts?
Jusque-là, Hostert n’a pas eu du tout à se plaindre de son achat. Yvon Dietz, directeur sportif de Rodange, lui reprochait la saison passée «des performances en dents de scie, avec quelques manques à la finition». Carlo Trierweiler et Lars Schäfer admettent de leur côté avoir été un peu échaudés par «son manque de travail défensif sur les premiers matches de la saison, parce qu’il nous disait qu’il ne devait pas en faire à Rodange».
Depuis, que ce soit dans le couloir gauche ou en pointe dans une attaque à deux (contre le Fola), Amehi s’est taillé un costume d’indispensable qui plane haut au-dessus de ses coéquipiers : il est actuellement le 26e meilleur joueur du pays avec une moyenne de 5,54. Son plus proche partenaire, Donovan Bonet, pointe lui à la 93e place avec 5,08 de moyenne. Et Trierweiler ne cherche pas à se voiler la face : «C’est un de nos points forts, oui! C’est lui qui marque le plus devant, d’autant que Muric a eu pas mal de pépins physiques.»
«Ce sera déjà pas mal s’il atteint les dix buts»
Ces cinq dernières années qui ont constitué autant de maintiens en BGL Ligue, Hostert a toujours eu besoin qu’un de ses joueurs offensifs prenne ses responsabilités, même si les chiffres ne sont jamais montés bien haut. Drif, meilleur buteur en 2018, avait planté sept pions. Pareil pour Lusala en 2020 et Sully en 2021.
Pour voir un total à deux chiffres, il faut se tourner vers Lavie en 2019 (10), voire vers un duo en feula saison passée : Trani, 11 buts et Habbas, 12. C’est a minima ce que devra réaliser Amehi. «Ce sera déjà pas mal s’il atteint les dix buts», estime Yvon Dietz, qui relève que Hostert «reste une équipe qui va avoir du mal». Trierweiler l’attend plutôt «à 12, voire à 16 parce que c’est évident qu’il grandit. Et qu’il se sent bien encadré. Il nous le dit, il est heureux». Ça, c’est un Amehi comme on les aime!