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[Le portrait] Gustavo Hemkemeier, Luxembourgeois d’adoption


Seul Brésilien de BGL Ligue, Hemkemeier a placé le Luxembourg sur les mappemondes des amoureux de foot de son pays natal. (Photo : Mélanie Maps)

Arrivé un peu par hasard en 2020 au Luxembourg, le pays de ses ancêtres, le Brésilien Gustavo Hemkemeier y est aujourd’hui chez lui. Au point de rêver des «Roud Léiwen», lui qui a côtoyé au Brésil plusieurs «mondialistes».

Révélatrice de leur degré de connaissance du Grand-Duché, 3 305 fois plus petit que leur pays, l’anecdote l’est surtout du rapport des Brésiliens au football. Quand il leur a annoncé qu’il partait jouer au Luxembourg, en juin 2020, ses amis ont répondu : «Vanderlei?», référence à Vanderlei Luxemburgo, sélectionneur du Brésil de 1998 à 2000.

Non, Gustavo Hemkemeier ne rejoignait pas l’ancien coach du Real Madrid (2004/2005), mais Neil Pattison, alors entraîneur d’Etzella, entré en contact avec lui via Messenger après avoir lu une interview de lui réalisée par nos confrères du Tageblatt, pour les besoins d’un dossier portant sur les descendants des nombreux Luxembourgeois ayant migré dans le courant du XIXe siècle vers le Brésil.

Des débuts en futsal

Freinée par le fait que lui et Neil Pattison n’étaient pas amis sur Facebook, et que le message du technicien est donc tombé dans les spams, puis accélérée par l’arrêt des compétitions au Brésil, pandémie de Covid-19 oblige, sa venue à Ettelbruck a ainsi été favorisée par sa récente obtention d’un passeport grand-ducal, privilège accordé aux étrangers possédant un aïeul luxembourgeois remontant au plus tard au 1er janvier 1900.

Une démarche encouragée par son père, qui l’avait déjà incité, petit, à supporter le Santos FC, club phare de São Paulo, depuis… l’état voisin du Paraná, siège pourtant de deux anciens champions nationaux : Coritiba (1985) et l’Athletico Paranaense (2001).

Je n’imaginais pas qu’Alisson Becker deviendrait aussi fort

Avec Toledo, le club où l’a débusqué Pattison, Hemkemeier les a d’ailleurs affrontés dans le cadre des très populaires championnats d’États qui ouvrent la saison au Brésil. L’occasion, face à l’Athletico, de fouler la pelouse de l’Arena da Baixada (41 456 places), l’un des 12 stades ayant accueilli le Mondial-2014, pour ce qui reste «le match le plus excitant» qu’il ait disputé.

Ville de 142 000 âmes, ce qui la place hors du top 10 dans le Paraná, Toledo n’en demeure pas moins un berceau du football. Là-bas aussi, «tout le monde joue au foot, y compris dans la rue» et c’est, comme beaucoup d’autres joueurs brésiliens, au futsal que Gustavo a fait ses armes, dès l’âge de 4 ans, avant de passer au football à 10 ans.

En bref

Formé de 2014 à 2017 à l’Internacional Porto Alegre, l’un des cadors du Brésil, Gustavo Hemkemeier a, après son départ de l’«Inter», porté le maillot de Toledo, où il a vu le jour le 19 juin 1997. Une expérience entrecoupée de piges dans différents clubs de son État natal du Paraná, au gré des pérégrinations de Paulo Baier, ex-joueur de D1 brésilienne qui l’a pris sous son aile une fois devenu coach.

Gustavo était d’ailleurs sous contrat jusqu’en décembre 2020 avec le Toledo Esporte Club quand Neil Pattison l’a convaincu de traverser l’Atlantique. Un voyage qu’il n’a pas eu à regretter jusqu’ici, même si rentrer au Brésil, où il retourne deux fois par an, et y fonder des académies de football fait partie de ses plans. Entre autres rêves.

«Cela te donne de très bonnes bases techniques et t’apprend à jouer dans les petits espaces», souligne le n° 30 du Swift, fan de Robinho durant l’enfance, mais plus proche, dans le poste et le style, de deux autres anciens illustres joueurs de Santos qu’il idolâtrait plus jeune : Diego (ex-Werder Brême et Juventus) ou Elano (ex-Manchester City).

Seul Brésilien de BGL Ligue, Hemkemeier n’est, deux ans et demi après son arrivée, plus seulement un objet de curiosité au Grand-Duché : au fil de deux exercices très aboutis à Ettelbruck (21 buts et 14 passes décisives en 56 matches), conclus par deux maintiens puis une signature cet été au très ambitieux Swift Hesperange, il s’est aussi affirmé comme l’un des meilleurs joueurs de l’élite à son poste.

Ce serait génial que mes enfants aillent à l’école ici

Mieux : il a placé le Luxembourg sur les mappemondes des amoureux de foot de son pays natal. En août, TV Globo, le principal réseau de télé du Brésil, lui a en effet consacré un reportage, diffusé dans le cadre de l’émission Expresso Da Bola.

Profitant en juin de sa venue en Europe pour y rencontrer Marquinhos, Fred et Raphinha et faire découvrir aux téléspectateurs leurs quotidiens à Paris, Manchester et Barcelone, le reporter Décio Lopes a fait un crochet par le Grand-Duché pour y rencontrer Gustavo. En toute humilité, le milieu l’a averti qu’il n’était pas de la trempe des trois internationaux auriverdes, qui affronteront demain la Croatie en quarts de finale du Mondial.

Mais cela ne l’a pas empêché de côtoyer le temps de quelques séances le gardien de la Seleção Alisson Becker (Liverpool), dont il n’aurait «jamais imaginé qu’il deviendrait si fort», le milieu Otavio (FC Porto), naturalisé portugais en mars 2021, le «craque» (le «crack», prononcer «craki» en Brésilien) argentin Andrés D’Alessandro, ou d’affronter en tournoi un autre candidat au titre au Qatar, le défenseur argentin Juan Foyth (Villarreal), qui était, lui, «déjà très costaud».

« Jouer pour la sélection luxembourgeoise »

C’était à l’Internacional Porto Alegre, l’un des plus grands clubs du Brésil, où il a évolué trois ans, remisé ses rêves d’études en ingénierie civile pour signer pro, mais qu’il a quitté fin 2017, à 20 ans, sans être apparu en équipe première, «le moment le plus dur» de sa carrière.

À quelque chose, malheur est bon : de fausses promesses d’agents en piges dans les divisions inférieures brésiliennes, ce passionné d’économie a atterri au Grand-Duché où, bien aidé par l’importante communauté lusophone, et malgré la saudade (le mal du pays) «qui ne passe pas», il songe à faire venir sa petite amie et fonder une famille : «Ce serait génial que mes enfants aillent à l’école ici et sachent parler autant de langues.»

Ce qui le serait aussi, ce serait de «jouer pour la sélection luxembourgeoise», l’un de ses objectifs avoués avec «la conquête d’un titre» avec le Swift. Ce qui, dans le premier cas, nécessiterait de rester au moins deux ans de plus. Une bonne nouvelle pour la BGL Ligue, moins pour ses adversaires.

2 plusieurs commentaires

  1. Dech genuch fir esou en blöden Kommentar ze posten. Wann et dech net interesséiert ass et net schwéier einfach en aaneren Artikel ze liesen.

  2. sport ass mord

    ween pickt dat?