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[BGL Ligue] Fola : les rois du finish touchent au but


Ilyess Jeridi et le Fola sont relégables depuis la 3e journée. (Photo : jeff lahr)

Totalement relancée par ses trois récents succès au buzzer, la lanterne rouge eschoise a, pour la première fois depuis fin septembre, l’occasion de repasser barragiste, dimanche face au Progrès.

En tant qu’ex du FC Barcelone et de Shakira, Gérard Piqué n’a pas beaucoup de sympathisants à Madrid et en Colombie, c’est entendu, mais il n’est pas dit que le Catalan, assez unanimement détesté par le grand public du temps où il était joueur, en ait beaucoup à Esch non plus. L’ancien défenseur international espagnol a en tout cas récemment manqué une occasion d’en gagner parmi les fans du Fola en déclarant, pour mieux défendre ses velléités personnelles de révolutionner le football en se basant sur certaines des règles de la Kings League*, que «le football durant 90 minutes n’est plus aussi excitant».

Il faut vraiment n’avoir assisté à aucun match du club doyen cette saison pour poser un tel diagnostic : en dépit de son classement, le Fola est sans doute le meilleur ambassadeur des matches à rallonge qui soit. Samedi dernier, à Rosport (2-3, 22e journée), il a remporté son troisième succès dans le temps additionnel de la phase retour après ceux remportés, coup sur coup, contre Schifflange (2-1, 19e j.) et à Mersch (0-1, 18e j. en retard), après avoir déjà bouclé le premier tour sur une victoire sur le fil à Mondorf (2-3, 15e j.).

66 % de victoires dans le money time

Cette saison, les Eschois ont ainsi glané 66 % de leurs victoires – donc huit points – au-delà du temps règlementaire, dans lequel ils n’ont concédé aucune de leurs 14 défaites ni laissé filer le moindre point. Ils n’ont d’ailleurs perdu qu’un match tardivement, c’est-à-dire dans les dernières minutes du temps règlementaire, le 18 février (0-1, 17e j.) contre la Jeunesse avec un but bianconero signé Luisi à la 88e, mais le point perdu ce jour-là «s’équilibre» avec celui arraché début novembre contre Strassen, quand Ekeberg avait égalisé à la 87e (1-1, 11e j.).

Trop fréquents pour relever du hasard selon lui, les quatre récents buzzer beaters en l’espace de huit journées dénotent, pour Stefano Bensi, de la force de caractère d’«une équipe qui ne lâche rien, à l’image de la saison dernière» où elle était allée chercher le maintien sous ses ordres en barrage (victoire 4-3 contre Canach après avoir égalisé à 3-3 à la… 96e minute), malgré un pécule de 11 points au moment de la trêve hivernale (contre 10 cette saison). Ils placent surtout le Fola en situation de quitter la zone rouge dans laquelle il se trouve depuis le soir de la 3e journée, pour se retrouver barragiste. La dernière fois qu’il en avait eu l’opportunité, c’était avant… la 7e journée.

L’occasion est si belle que Bensi se fiche un peu de savoir qu’un tel scénario reste notamment soumis à une victoire dimanche face au Progrès, que le Fola n’a plus battu depuis septembre 2021 en championnat (quatre défaites de suite). «C’est le moment parfait pour prendre des points, lance le coach eschois. On est tout proches des places de barragistes, niveau motivation, il n’y a pas besoin de rajouter grand-chose. Même si c’est Niederkorn, qu’on les respecte et qu’ils sont favoris sur le papier, sur le terrain, il s’agira de 90 minutes, les yeux dans les yeux, à onze contre onze. On est capables.» Ses hommes l’ont d’ailleurs prouvé en ouverture de la saison contre le F91 (3-2, 1re j.), le 13 août dernier.

*Une compétition variante du football qu’il a lancée en 2022, dans laquelle les matches durent 2×20 minutes et se disputent à 7 contre 7 sur demi-terrain, et où les équipes disposent de cartes joker pouvant influer sur le sort de la partie (but compte double, carton rouge, penalty…)