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[BGL Ligue] Fangueiro : «On a été victimes de beaucoup d’injustices cette saison»


Carlos Fangueiro : «Cela a été ça toute la saison : des décisions arbitrales nous punissent à plusieurs moments.» (Photo : Luis Mangorrinha)

Fataliste après la défaite à Hesperange (4-3), le coach du F91 acte lui aussi la perte du titre. Mais il veut un effectif plus étoffé la saison prochaine.

Avec six points de retard, Carlos Fangueiro se concentre bien évidemment en priorité sur la Coupe, même si un miracle reste possible en championnat. Surtout, il se creuse déjà la cervelle pour préparer la saison avec un budget qui sera bien moins conséquent si la perte du titre est avérée.

Quelque 24 heures après ce choc hallucinant contre le Swift, que vous reste-t-il de cette désillusion majeure qui signe peut-être la fin de vos espoirs de conserver votre titre?

Carlos Fangueiro : Oh! c’est simple, on a maîtrisé le jeu, la possession. Tant défensivement qu’offensivement, on avait mis en place la bonne stratégie, qui nous permettait d’être toujours en supériorité numérique au milieu de terrain. J’ai déjà revu la vidéo : rien qu’en première mi-temps, on a six occasions dont trois nettes, mais on prend un but (NDLR : sur corner, avec un ballon coupé au premier poteau) que, je pense, on ne prend pas avec João (NDLR : Magno, suspendu) sur le terrain, puisque c’est son positionnement sur phases arrêtées. En deuxième mi-temps, on reprend bien aussi, avec une vraie qualité de jeu.

Mais voilà, il ne faudra pas oublier que la plupart des gars qui étaient sur le terrain ont aussi joué plus d’une demi-heure à dix contre onze mercredi contre Pétange, en Coupe. Cela représente beaucoup d’efforts et un état de fatigue énorme. Le Swift, lui, a pu changer des gars qui ont apporté quelque chose. Nous, on ne pouvait pas. Sur le banc, j’avais deux juniors qui n’avaient pratiquement pas de temps de jeu!

C’est ce qui explique la défaite? La fatigue?

Ça et le fait qu’il n’y a pas la VAR au Luxembourg! Mais pas que sur ce match, hein! Sur plein de matches! Le football est injuste, mais surtout cette saison. On a été floués sur beaucoup trop de situations. Des hors-jeux, des penalties… Dimanche, contre le Swift, j’étais fâché parce que Stolz met la main juste avant de mettre leur quatrième but. Cela a été ça toute la saison : des décisions arbitrales nous punissent à plusieurs moments. Pourtant, il me semble que notre jeu valorise la DN, mais on a été victimes d’erreurs individuelles, oui, mais aussi de beaucoup d’injustices.

Avez-vous eu l’impression, face au Swift, de faire le match parfait… sur 84 minutes?

Oui, mais on n’a pas tué le match. On n’y arrive pas. Il nous manque le réalisme. Dimanche, on aurait pu mettre cinq ou six buts au Swift.

Heureusement, on a un effectif dans lequel peu de contrats arrivent à terme

Si vous l’aviez emporté, vous seriez revenu à égalité de points, mais auriez malgré tout été encore derrière au goal-average. Considérez-vous toutefois que vous seriez devenu le favori logique pour le titre après une telle prestation?

J’en avais parlé avec plusieurs personnes avant le coup d’envoi et je leur avais dit que le club qui remportait cette rencontre serait sacré. Eh oui, je le pense, si on avait gagné, on aurait conservé notre titre parce que cela fait déjà quelques semaines que nous produisons un très beau football malgré un cadre très réduit. Face au Swift, on a cinq absents et pourtant, on a maîtrisé.

Mais la fatigue finit par avoir raison des meilleures tactiques. Dimanche, je ne voulais rien changer tant on était bien dans le match, mais au bout d’un moment, certains étaient épuisés et je ne pouvais plus faire autrement. On a perdu le focus à un moment, au milieu de cet effort de fous qu’on était en train de produire.

Avez-vous l’impression de perdre la saison sur ces six minutes fatales?

C’est là qu’on prend trois buts qu’on ne peut pas se permettre de prendre si on veut être champion. Oui, on a tout perdu sur ces quelques minutes. À un moment où j’avais dit d’assurer la couverture sur Belameiri, qui va très vite et qui n’a pas été bien exécutée.

Quand on se retrouve avec six points de retard à cinq journées de la fin et qu’il semble plus facile d’imaginer qu’il faudra composer sans une qualification en Ligue des champions qui aurait rapporté un demi-million de plus, on prépare déjà fébrilement la saison prochaine avec la certitude que les moyens seront moins élevés?

Heureusement, on a un effectif dans lequel peu de contrats arrivent à terme et ça me rassure. Je ne vais pas encore vous dire qui nous devons renouveler, mais il faut savoir que je ne veux pas tout changer. Le moins possible même. Mais vu qu’il y aura 18 joueurs sur la feuille de match (NDLR : après l’adoption par référendum de cette modification qui touchera la DN), il va nous falloir plus de joueurs, c’est une certitude. Avec un titre et donc un budget plus large, ça aurait été plus facile, mais on va essayer de trouver les joueurs qui pourraient convenir à mon idée de jeu.

À cet égard, la saison a été galère…

C’est fou l’énergie qu’on a perdue à cause de la taille de l’effectif, cette saison. Il a carrément fallu changer la méthode de travail en cours de saison. On ne pouvait plus mettre la même intensité dans les séances – alors que les joueurs adorent ça – de peur d’avoir des blessés. On n’a pas pu travailler tactiquement non plus à certains moments parce qu’on n’avait que douze joueurs à l’entraînement et qu’on devait carrément faire monter une dizaine de juniors pour bosser. Et ça, pour un club qui veut se battre pour le titre, ce n’est pas possible. Mais malgré ça, on fait un très bel exercice!