Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Kevin van den Kerkhof, le nouveau défenseur latéral droit du F91, grand ami de Benjamin Pavard, est impressionnant dans le jeu et les statistiques. Le Fola, ce dimanche, ferait bien de s’en méfier.
Au rythme où il va (au propre comme au figuré) et vu la complexité de son nom, Kevin van den Kerkhof devrait avoir droit à un raccourci dès qu’il s’agira de parler de ses raids solitaires côté droit ou de ses statistiques impressionnantes pour un latéral. Car il est assez singulier de parler d’un garçon dont le patronyme prend plus de temps à prononcer qu’il ne lui en faut pour parcourir 50 mètres balle au pied. Et si on osait KVDK?
Tout récemment, Carlos Fangueiro a fait œuvre d’une cinglante honnêteté intellectuelle au sujet de son arrière droit français de 24 ans, déjà auteur d’un but et trois passes décisives : «On va vite le revendre, il ne restera pas longtemps chez nous.» KVDK a pourtant un peu passé l’âge des reventes avantageuses mais son histoire, finalement, ne dénote pas de celle de la plupart des joueurs qui débarquent en BGL Ligue.
Formé à Valenciennes puis à Aulnoye, bon club du nord de la France, il ne parvient pas à percer à Lorient malgré un contrat stagiaire pro à cause d’une grosse blessure. Et il ne parvient pas à rebondir parce qu’Évian, où il va s’engager en L2 après un test positif, est placé en faillite.
Mon GPS dit que j’ai déjà couru à un peu plus de 35 km/h
Direction la Belgique et trois jolies saisons à La Louvière et l’Olympic Charleroi. Sur l’une d’elles, KVDK empile la bagatelle de neuf buts et dix passes décisives. Comme au F91, il y frappe les penalties. Mais aussi les phases arrêtées, qu’elles soient directes ou indirectes. «J’ai beau mesurer 1,90 m, le jeu de tête n’est pas un point fort. Mais au F91, on a beaucoup de très bons frappeurs alors on se sert plus de ma vitesse pour éviter les contre-attaques.»
Car le garçon, en plus d’être doté d’une belle technique héritée de son enfance, alors qu’il n’était «pas très grand», est d’une rapidité vertigineuse qui lui fait dévorer la ligne de touche. «Mon GPS dit que j’ai déjà couru à un peu plus de 35 km/h. Comme Cristiano Ronaldo. Mbappé, contre l’Argentine (NDLR : en 8es de finale du dernier Mondial), c’était 38.» Encore une chose qu’une croissance soudaine ne lui a pas fait perdre. Pareil pour son sens du jeu offensif. Pareil pour ses amitiés.
La maternité de Maubeuge est très bien fréquentée
Car Kevin Van den Kerkhof est de Maubeuge, petite ville de 30 000 habitants, né en mars 1996, deux semaines avant un certain Benjamin Pavard, le champion du monde français du Bayern Munich, dont le père est un grand ami du sien. «Ils ont joué ensemble au football. La famille Pavard est venue voir ma mère à la maternité. La mienne est allée visiter celle de Benjamin. C’est un très grand pote. On a joué ensemble mais aussi l’un contre l’autre. Il a bien réussi et on se parle souvent.»
Et même s’il n’y a, à Maubeuge, la place dans le cœur des habitants de la ville que pour un seul arrière latéral droit, KVDK espère encore rejoindre Pavard dans le monde pro…
Julien Mollereau
