[BGL Ligue] Er Rafik : début réussi avec la Jeunesse

Même malade et sous antibiotiques, Omar Er Rafik reste un buteur et un joueur hors pair. Il l’a prouvé dimanche, lors du derby Jeunesse-Fola, en se montrant très incisif.

Le tableau d’affichage de la Frontière indiquait… 57 secondes de jeu, dimanche, quand bien lancé en profondeur par Johannes Steinbach, l’inévitable Omar Er Rafik secouait une première fois les filets pour le compte de la Jeunesse. Un but qui était annulé pour un hors-jeu dont le principal intéressé n’était pas très sûr. «J’aimerais bien revoir la phase. Car je n’en suis vraiment pas certain…», lançait Omar sourire aux lèvres quelques minutes après le coup de sifflet final du match contre le Fola.
Un sourire qui était forcément de circonstance. «Gagner contre n’importe qui aurait déjà été des débuts parfaits à mes yeux. Alors que cela arrive dans un derby que mon nouveau club n’avait pas remporté depuis six ans et qu’en plus, je parviens à retrouver le chemin des filets, cela fait d’autant plus plaisir.» Son but, il l’a inscrit à la 82e minute, sur un centre de l’excellent Momar N’Diaye.

Son premier but inscrit en 2018
Mais avant ça, l’ancien attaquant de Differdange avait déjà montré à quel point il risquait d’être important dans la saison de la Jeunesse. Toujours en train de rôder entre les lignes ou près des défenseurs, toujours à l’affût de chaque ballon, de la moindre possibilité. C’est bien simple, s’il n’a frappé qu’une fois, il n’était pas loin sur les trois buts de la Jeunesse. C’est lui qui est à côté de Julien Klein et presse ce dernier pour qu’il glisse la balle dans ses propres filets sur le 1-1. C’est encore lui qui laisse filer la balle pour Kyereh sur le 2-1. Et ce, avant de conclure lui-même donc sur le 3-1. Pas mal pour un garçon qui souffre d’une angine (qui l’a empêché de s’entraîner de mardi à samedi), est encore sous antibiotiques et n’avait pas encore marqué en match officiel en 2018.
«De quand date mon dernier but? Je vous avoue que je ne sais pas. De la première moitié de la saison dernière je dirais…» C’est exact. Du 19 novembre 2017 pour être précis. C’était dans un match remporté 1-6 par Dudelange face à l’US Esch, avec un double d’Er Rafik. C’était aussi la dernière fois qu’il avait joué 90 minutes en compétition officielle.
Cela faisait donc un bail qu’il n’avait plus secoué les filets. «Avec les années, vous ne cogitez plus forcément autant à ce niveau-là. Après, c’est sûr que chez un attaquant, il y a toujours cette envie de mettre la balle au fond. Cependant si tu ne penses qu’à toi, que tu es trop perso, tu es perdant au final. Mais oui, c’est une petite renaissance pour moi. Je me rends compte de la chance que j’ai de me retrouver dans un tel club, qui possède une âme, des belles installations… J’y prends beaucoup de plaisir.»

«Dudelange, c’était compliqué»
Du coup, quitter le F91 avec ce prêt du côté d’Esch était définitivement la bonne solution? «Dudelange, c’était surtout difficile au niveau professionnel pour moi. Les séances là-bas demandent beaucoup d’intensité et de présence. Et avec ma profession de commercial dans la sidérurgie, ce n’était pas possible. Si j’avais connu ce club avant, j’aurais vraiment pu m’y épanouir. Mais là, à 32 ans, c’était compliqué de pouvoir s’adapter. Et encore plus quand je vois le recrutement de cet été. À la Forge du Sud, ils ont besoin de mecs concentrés à 100 % sur le foot. À 25 ans, j’aurais pu. Mais aujourd’hui…»

Julien Mollereau