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[BGL Ligue] Dudelange fait plier tout le monde… même la presse


Pour Mehdi Kirch, visiblement, garder la tête hors de l’eau, c’est une question de minutes. (Photo : gerry schmit/editpress)

La tête? Les jambes? Le jeu? Mais qu’est-ce qui fait que le F91, leader invaincu, parvient, depuis le début de la saison, à renverser tout le temps le cours de ses matches?

Promis, le staff dudelangeois ne s’est pas élargi d’un préparateur mental sans que personne ait été mis au courant. De toute façon, on doute que le club ait les moyens de payer un psy. Ni même qu’il y en ait besoin vu la hargne que ses joueurs mettent à ne pas perdre. Et même à gagner d’ailleurs.

Non, si le F91 retourne les situations comme des chaussettes depuis le début de la saison, c’est uniquement à lui qu’il le doit et, à en croire son coach, Mika Pinto, ce n’est même pas dans la tête que ça se passe. En fait, à l’écouter, c’est même un peu partout que cela se passe, sauf dans la tête. En tout cas pas initialement.

Il faut commencer par les jambes et les poumons. Le F91 a inscrit sept de ses onze buts après la 70e minute et Mika Pinto l’a bien vu contre Käerjeng et Bissen : «On a gardé la cadence plus longtemps qu’eux. À la fin, ils étaient morts et on les a clairement sentis moins bien que nous, avec moins de jus. Mais c’est normal : on a repris plus tôt.» L’Europe comme booster?

Ensuite vient le tableau noir : Dudelange n’a clairement pas conçu son effectif pour jouer sur ses muscles. Or c’est pourtant ce qu’il s’échine à faire à chaque début de partie, en n’assumant pas son style et en balançant beaucoup trop, comme s’il faisait un petit complexe. «Comme si au début du match, nous hésitions à prendre des risques au niveau de la relance, alors que moi, je suis prêt à les assumer pour eux, ces risques. On ne le fait que quand on se calme, quand on arrive à se stabiliser et à arrêter de penser à jouer long. Je pourrais dire à mes joueurs d’être plus justes techniquement si l’on concède des buts, à cause de ça, pour qu’on arrête de balancer, mais ils ont bien dû voir que tous les buts qu’on marque, on ne les vole pas, qu’ils sont construits et tombent quand on joue au ballon.» Et Dudelange ne se remet à jouer son foot que quand il se rend compte de l’urgence de la situation. Une fois mené.

«On nous voyait déjà morts en juillet»

Après le match, dimanche, chez les joueurs, c’était un peu la foire d’empoigne pour envoyer de bonnes ondes dans les micros. «Tous les changements ont été fructueux depuis le début du championnat», s’enthousiasme Diogo Monteiro, auteur d’un remplacement exceptionnellement bon contre Bissen. «Trois victoires en autant de parties, c’est un début de saison idéal pour nous. C’est le troisième match où l’on revient après avoir été menés, c’est une bonne habitude», se régale Bilal Benkhedim, actuel co-meilleur joueur du championnat, mais aussi co-meilleur buteur et deuxième meilleur passeur. Dudelange nage dans le rose? Oui mais avec un arrière-fond un peu «dark»…

Parce que oui! Il y a bien une cause un rien psychologique au fait de voir ce groupe s’arracher dans ces conditions, week-end après week-end. La critique est un moteur. Pas la critique ponctuelle sur des faits de match. Mais la même que celle qui fait soulever des montagnes au Swift en ce moment. Celle, tombée en début de saison, dans les journaux, qui disait que le F91 était amené à rentrer dans le rang cette saison.

«On nous voyait déjà morts en juillet. On nous disait que c’était le début de la fin. Alors oui, ils sont revanchards.» C’est peut-être ça, le petit supplément d’âme. Les raisons physiques et technico-tactiques sont indiscutables, mais peut-être le leader du championnat, qui «ne pense pas qu’il jouera les premiers rôles», dixit son coach, peut remercier un tout petit peu le peu de clairvoyance des médias. C’est peut-être eux qui créent une partie de l’étincelle après l’heure de jeu, quand Dudelange est mené…