Balayé l’automne dernier, chez lui, par le Swift (0-4), le F91 a totalement raté son retour à la compétition après la trêve hivernale. Comme la saison passée et contre le même adversaire (qui l’avait déjà battu 1-2 le 5 février 2022), Dudelange a pris un gros bouillon face au Progrès (1-4).
Il est déjà rare de voir le F91 se planter, mais craquer dans ce genre de proportions, sur un match d’une importance aussi capitale, est une insulte à sa rigueur habituelle.
Auteur d’un de ses pires matches de la saison (à égalité sans doute avec la gifle reçue contre le Swift, le 6 novembre dernier), il a tout fait pour se compliquer la tâche en n’exploitant pas son seul vrai temps fort, au milieu de la première période. Quand Sinani a trouvé Vova d’un petit ballon dans la surface, le décalage du Cap-Verdien vers Magno aurait dû faire but mais seul face à Latik, il a fracassé la transversale (25e). Et dans la foulée, sur une nouvelle petite ouverture lumineuse, cette fois d’Agovic, dans la course de Magno, c’est Hadji qui a trop hésité à frapper sur la passe en retrait du Brésilien (29e). Une belle série d’actes manqués après un début de match raté.
Le Progrès frappe fort au début de chacune des mi-temps
C’est que le réalisme que le leader aurait dû avoir à ce moment-là, Niederkorn l’avait eu, lui, en début de rencontre. Avec un cynisme dingue : une simili-individuelle d’Amofa (régulièrement relayé par Bastos) sur Sinani, et un principe de jeu qui n’exclut pas d’allonger pour jouer de façon très directe. Dès la 9e, au bout d’un petit exploit de Guett-Guett, Hend remise de la tête vers Bastos, qui tente de se dégager, ente deux Dudelangeois. Ouassiero touche alors le ballon de la main et offre l’ouverture du score à Hend, sur un pénalty frappé fort en lucarne (0-1, 9e). Huit minutes plus tard, Bastos est décalé sur la droite et déclenche un centre. Kirch se fait passer devant par Mazure, qui conclut d’une tête plongeante (0-2, 17e).
Les hommes de Jeff Strasser ont fait encore un peu mieux au retour des vestiaires, tuant tout suspense en dix minutes. Déviation intelligente de Mazure à l’entrée de la surface, pour un Filet qui va piquer au-dessus de Fox (0-3, 50e), suivie d’une reprise puissante à bout portant d’Amofa, après que Hend a forcé Fox à une détente phénoménale le long de son poteau (0-4, 54e).
Latik prend un but gag, mais Kirch laisse le F91 à dix
Les gars de Fangueiro vont revenir un peu sur un coup de dé, un superbe missile longue distance d’Agovic, qui percute la barre et rebondit contre la nuque de Latik avant de pénétrer dans le but (1-4, 64e).
Mais il y aura l’ombre d’un doute seulement trois minutes : sur une relance rapide du portier vers le supersonique Bilel Hend, Kirch le coupe et prend son deuxième jaune de l’après-midi. Terminer à dix après un choc jusque-là aussi difficilement négocié, signifie tout simplement qu’il sera impossible de revenir. Carlos Fangueiro rêvait d’envoyer un message au Swift, c’est plutôt le Progrès qui vient d’en envoyer un, cinglant, à tous ceux qui rêvent de lui contester sa place sur le podium.
Julien Mollereau