BGL LIGUE (20e JOURNÉE) Il y a deux à trois fois moins de points d’écart que d’habitude entre la lanterne rouge et la 5e place. Du coup… tout le monde flippe !
Le Fola ne s’est pas seulement fait du bien à lui-même en remportant ses deux dernières journées de championnat. Il a surtout fait du mal à tout le reste de la Division nationale. Après tout, depuis l’hiver dernier, tout le monde vivait un peu avec cette certitude qu’il ne restait plus qu’une place de descendant direct, la deuxième étant d’office réservée par le club eschois. Eh bien, après une victoire (2-1) contre Schifflange à la 94e minute et une autre contre Mersch (0-1) à la 93e minute, qui ont littéralement fait revenir le club doyen dans le «game», ce n’est plus le cas.
Le maintien : à 32 ou 35 points ?
Et la liste des menacés, si elle n’est pas plus longue (puisque, après tout, le 15e, Mondercange, a toujours autant de points qu’avant et reste à neuf longueurs «seulement» de Strassen, premier non-membre du top 4), comprend depuis mercredi un nom de plus. Le Fola était quasi condamné, il est désormais de nouveau postulant au maintien. «On verra si cela change beaucoup de choses, s’alarme Norbert Fischels, le directeur sportif de Mersch, mais oui, il faut acter le retour du Fola.»
Ah mais on se bat contre la relégation !
Très concrètement, même Strassen s’en émeut alors qu’il devrait se sentir le moins concerné. «Ah ! mais on se bat encore contre la relégation !, assume Vitor Pereira, le coach de l’UNA. Et c’est bien pour ça que je ne m’enflamme pas. Il suffit de deux défaites pour tout remettre en question, à l’heure actuelle. Et nous, il nous manque encore deux ou trois victoires pour être tranquilles.» Deux devraient donc suffire, puisque le technicien portugais estime que le maintien se jouera à «32 ou 33 points».
Le long de la Sûre, Martin Forkel voit ça plutôt à 35 points et il prend lui aussi toutes les précautions possibles avant cette 20e journée : «Notre classement de 6e est peut-être joli à voir, mais il n’est absolument pas rassurant. Tout le monde disait que le Fola était fini, mais ce n’est visiblement pas le cas. Moi je le dis : on est toujours sous pression.»
La Coupe peut-elle être un danger?
L’UNA et Rosport ne sont pas encore sûrs de leur avenir en DN malgré leurs positions préférentielles à un tiers du championnat ? Mais que devraient dire les autres, alors ?
C’est, de fait, une saison extrêmement particulière pour se sauver. D’assez loin la plus dangereuse depuis le passage à 16 clubs. Jugez plutôt : il y avait seize points entre la lanterne rouge et la neuvième place en mars 2021, après dix-neuf journées. C’était vingt-trois en mars 2022 et onze en 2023. En 2024, c’est… six. Deux défaites et vous pouvez vous retrouver dans la charrette.
«C’est exactement comme ça qu’il faut le voir, atteste Manuel Correia, côté mondorfois. Surtout quand on a un calendrier pas favorable comme le nôtre. Et il va falloir aussi envisager la lutte contre la relégation en pensant à ceux qui sont encore qualifiés en Coupe.» Ce qui est encore le cas de six (RFCU, Strassen, Schifflange, Mondercange, Jeunesse, Mondorf) des douze clubs concernés.
C’est sans doute parce qu’il en a conscience que Marco Martino, au Racing, est ravi lui, au contraire, que le Fola ait battu Mersch, mercredi, en match en retard : «Cela nous permet de garder des points d’avance.» Et pour une autre raison tout aussi avouable liée au fait qu’il hérite systématiquement du dernier adversaire du Fola et que cela l’arrange que le club eschois se remette à gagner : «On a fait de meilleurs résultats en première partie de saison quand ils ont commencé à prendre des points». Du coup, pardon, il y a quand même un club qui se réjouit de ce que le Fola fasse grossir les rangs des très nombreux clubs qui se sentent encore menacés par la relégation.