Cyril Serredszum n’est plus l’entraîneur du Fola Esch. Le club l’a remercié ce week-end pour donner «un nouveau souffle» à l’équipe et permettre à l’équipe «d’atteindre les objectifs définis».
« Je n’ai pas compris moi non plus, mais c’est la vie du football. » Cyril Serredszum n’est pas déçu, à peine dépité. Il sait comment ça marche dans le football et pourtant, il ne s’attendait pas à se faire débarquer par ses dirigeants du Fola ce samedi soir, à l’issue d’un match amical contre une sélection parisienne qui a crevé sur le chemin et n’avait que onze joueurs à aligner. «Je ne m’attendais pas à ça, relance le désormais ex-coach du Fola. On m’a dit que le groupe devait être régénéré par un nouveau discours.»
Exit, donc, six années à s’occuper de l’équipe 1 du club eschois, d’abord en tant qu’adjoint de Jeff Strasser puis en tant que coach principal quand ce dernier est parti à Kaiserslautern, en octobre dernier. Le Fola est alors 7e de DN avec 8 points pris en six journées. Avec Serredszum à la baguette, il passera les fêtes de Noël en troisième position avec 21 unités. Avec six matches seulement à disposition pour redresser la barre. «On avait su remonter la pente pour se remettre dans le bon wagon», rappelle d’ailleurs l’intéressé.
Qu’est-ce qui clochait alors ? On l’apprendra certainement ce soir, le Fola ayant convoqué une conférence de presse pour communiquer le nom du nouvel homme fort, qui devrait être un étranger, même si d’autres noms (comme celui de l’ancien coach pétangeois Manuel Correia) pouvaient venir à l’esprit de beaucoup de suiveurs de la DN, dimanche. Il est un fait que Serredszum protégeait un peu moins ses joueurs que Strasser. Alors que son binôme refusait mordicus «de s’exprimer au sujet d’individualités dans la presse», Serredszum n’hésitait pas à secouer ses gars en public. Voire à les chahuter franchement, expliquant par exemple avoir placé Samir Hadji sur le banc face à Mondorf pour lui envoyer un message.
« Il a dû y avoir un problème quelque part »
Après six ans de gestion Jeff Strasser, cet étalage des problèmes de vestiaire sur la place publique a-t-il posé problème à certains joueurs ? Même Serredszum, sans le dire, semble se poser la question : «Pour changer comme ça, c’est quand même qu’il a dû y avoir un problème quelque part. Les dirigeants ont-ils pris cette décision après avoir parlé avec les joueurs ? Je ne sais pas.» En faisant de la psychologie de comptoir, on dirait bien que se poser la question, c’est déjà y répondre.
Toujours est-il que le timing interpelle énormément. Voilà près d’un mois que le Fola a repris la préparation, après trois bonnes semaines de coupure. Changer le coach (mais pas le reste du staff, qui reste inchangé) à deux semaines de la reprise semble, à première vue, d’une logique douteuse. D’autant que le communiqué du club spécifie explicitement qu’il s’agit de «tenir les objectifs définis». C’est-à-dire l’Europe.
De son côté, Serredszum va désormais «digérer ça», sans oublier de repasser par le Galgenberg afin de «régler les modalités du départ». À ce moment-là, son successeur sera déjà au boulot, et il y en a : la Jeunesse, Hamm et Differdange, voire Hostert, qui a refusé de lui céder Drif et en a fait le seul club de la première partie du championnat à ne pas se renforcer cet hiver, voudront tous lui chiper la 3e place…
Julien Mollereau