Il n’y a que quatre points entre le 5e et le 13e et la situation n’est pas dramatique pour la Vieille Dame. Mais très inquiétante en tout cas.
La dégringolade est d’une violence folle. Il y a deux journées de ça, le 25 septembre, à l’issue du septième match de la saison, la Jeunesse était… 5e de BGL Ligue et en embuscade des places européennes. Deux semaines plus tard, la voilà… 13e et barragiste. Comment en est-on arrivés là alors que tout le monde s’accordait à dire, joueurs et coach de la Vieille Dame les premiers, que ce groupe totalement rebâti en attaque, n’avait rien à voir avec le maintien? «Mais parce que pour la première fois, c’est vrai : tout le monde est capable de battre tout le monde dans ce championnat», souffle Marc Thomé, le technicien eschois, estomaqué par cet énorme ventre mou qui vient de se constituer et de déborder sur la zone rouge, ne peut que se rendre à l’évidence : contre toute attente, son équipe pourrait finalement bien se retrouver en danger.
La statistique à pratiquement un tiers du championnat, est en effet hallucinante : six équipes comptent le même nombre de points, 12, avec chacun trois victoires, trois nuls et trois défaites et neuf équipes se tiennent en trois petits points. «Il y a des gens qui disent que 16 équipes en BGL Ligue, c’est trop?, interroge encore Thomé. Cette saison prouve clairement le contraire! Même le Fola, qui n’a que trois points, perd tous ses matches d’un seul petit but (NDLR : cinq de ses huit défaites)».
«On était bien? On est mal!»
Faut-il, dès lors, s’inquiéter, pour la Vieille Dame? Sachant qu’en deux victoires elle pourrait revenir au contact des meilleurs mais qu’elle devra aller les chercher à Strassen et Mersch, ce qui est une sacrée sinécure. C’est pourtant désormais une urgence absolue pour les Bianconeri, dont le staff ne peut plus cacher qu’il y a une spirale extrêmement négative en cours avec 2 points pris seulement sur 15 possibles depuis la visite de Mondercange, début septembre. «Cet énorme ventre mou est très préoccupant parce que même s’il faut partir du principe que tout le monde aura sa spirale négative, il faut espérer que la nôtre, on vient de la vivre. Et surtout, qu’elle est finie! La tendance, il faut l’inverser et tout de suite!»
«Moi ce qui m’inquiète», admet pourtant encore Thomé, «c’est qu’il n’y a même pas de différence entre le top 3 et les autres alors que je m’attendais à ce qu’il y ait une énorme différence». Et les points que les grands n’ont pas pris (c’est-à-dire beaucoup puisque le top 3 a déjà accroché lors de 45 % de leurs matches), on les retrouve aujourd’hui dans les poches de concurrents directs.
Quand la Jeunesse, elle, a perdu deux fois 3-1 contre le Progrès et Differdange. «On était bien? Eh bien maintenant, on est mal.» Et cette Jeunesse qui aurait largement pu revendiquer un point voire trois contre le F91, dimanche après-midi, ne le doit pas qu’à ses performances. Avec un gros ventre comme ça, il y a toujours quelqu’un qui se retrouve au tapis. Mais de là à imaginer qu’en mai, cela puisse être elle…