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[BGL Ligue] C’est désormais le Pétange-sur-Vie


Bilel El Hamzaoui, au centre, est l'une des recrues phares du Titus pour la saison prochaine. Il est passé par le POiré-sur-Vie, comme une autre nouvelle recrue, Nestor Kodjia (Photo : DR).

Le Titus a recruté un milieu offensif à Béziers et un milieu défensif à Chartres, 700 km plus au nord. Il se trouve pourtant que Bilel El Hamzaoui et Nestor Kodjia sont les meilleurs amis du monde.

Maison mitoyenne à louer à Thionville et propriétaire très arrangeant : il se trouve justement que le logement d’à côté est aussi à lui et que si Bilel El Hamzaoui et sa petite famille connaissent par hasard quelqu’un… Eh bien oui, justement, le joueur de Béziers, qui débarque pour jouer à Pétange dans le cadre d’un contrat de trois saisons, connaît quelqu’un. Son nom, Nestor Kodjia et lui arrive en provenance de Chartres… pour jouer avec lui dans l’entrejeu du Titus.
Tous les deux se sont croisés à la signature, le 29 mai dernier. Mais ce n’était pas la première fois, pourtant, qu’ils se rencontraient. La première, c’était en 2012, au Poiré-sur-Vie, bourgade de 8 500 habitants située dans le bocage vendéen. Ils sont alors jeunes adultes et il n’y a pas grand-chose à faire. «Depuis, on ne s’est plus lâchés», sourit Bilel El Hamzaoui. «Ah oui, on ne s’est plus quittés», sourit Nestor Kodjia. Depuis sept ans, les deux garçons partent en vacances ensemble, «on fait même nos préparations estivales main dans la main» se marre El Hamzaoui, joliment philosophe : «Dans le foot, tu en entends des bêtises qui disent qu’on ne s’y fait pas d’amis. Mais enfin! Tu ne passes pas ta journée qu’à jouer au foot! On y rencontre des gens, de vraies amitiés se créent. Et même, à la limite, c’est de l’amour et ça fait plaisir de savoir qu’après toute ta carrière, il te restera ça.»

«Je vais ouvrir une boîte de déménagement après ma carrière»

L’amour de Bilel pour Nestor, et réciproquement, dure donc depuis sept ans. Dans l’intervalle, ils ont écumé à distance la France dans tous les sens. Angers, Bastia, Dunkerque, Créteil, Boulogne pour le premier («Je vais ouvrir une boîte de déménagement après ma carrière», sourit El Hamzaoui). Vannes, Lyon, Mulhouse, Béziers, Épinal, Schiltigheim pour le second. Il fut un temps, il y a quatre ans, où les deux milieux de terrain ont pris le même agent en lui donnant une mission discrète : leur offrir un challenge commun. «Il a bien bossé là, s’esclaffe Kodjia. Honnêtement, rejouer ensemble, c’était presque la priorité. Alors Pétange et l’Europe, c’est le cadeau! On s’est dit « Oh, un club qui nous veut enfin tous les deux! ». C’est vraiment à ça qu’on a pensé. Alors s’il est sage, on fera un cadeau à notre agent.»

Ce sont deux garçons heureux sur lesquels le club va pouvoir compter pour redynamiser son entrejeu. «J’espère juste qu’on ne va pas se crêper le chignon», hasarde El Hamzaoui, qui envisage gentiment la crise de couple pour mieux l’exorciser, va désormais voir son pote matin, midi et soir mais aussi devoir constituer une épine dorsale crédible pour le Titus. Le calcul du secteur sportif pétangeois n’est peut-être pas mauvais : associer deux hommes qui se connaissent si bien, humainement parlant plus que sportivement (ils n’ont après tout joué qu’une seule saison ensemble, il y a sept longues années, mais cette saison s’était soldée par une belle sixième place à quatre points seulement de la montée, lors de laquelle l’un a joué 26 matches et l’autre 28), pourrait faire gagner un temps précieux dans la construction du nouvel édifice, celui qui va devoir s’attaquer à l’Europa League.

Il ne verra pas Papin

Cyril Serredszum, dans une grosse semaine va quand même devoir jouer les coaches de substitution et capter l’attention de ses deux recrues. Kodjia a vu un certain Jean-Pierre Papin débarquer en tant qu’entraîneur de Chartres quelques jours après son départ. «Pas grave. J’ai travaillé avec Jean-Guy Walemme (NDLR : l’ancien joueur emblématique du RC Lens, cette dernière saison). Et puis Papin, oui, c’était un bon joueur, mais comme coach? Ce qui compte, c’est d’apprendre. Serredszum? Non, je ne connais pas.»
Celui qu’El Hamzaoui connaît, par contre, c’est… Nicolas Huysman. L’ex-coach de la Jeunesse était directeur sportif de Dunkerque quand il y est arrivé. «Un très bon gars, grâce à qui j’ai notamment joué la meilleure saison de ma carrière.»

Et allez savoir, si la mayonnaise prend, s’ils se plaisent à Pétange comme au Poiré-sur-Vie, peut-être attireront-ils dans les parages le grand pote de leur époque vendéenne, Moussa Marega, le monstre offensif du FC Porto, qu’ils rencontrent souvent à Paris et les suit parfois en vacances. «Honnêtement? Non, je ne crois pas qu’il viendra dans les parages, soupire Kodjia. J’espère pour lui qu’il finira au plus haut niveau. Bilel et moi, on est très très fiers de son parcours.» Du Poiré à Porto pour lui. Du Poiré à Pétange pour eux. Mais la Coupe d’Europe quand même…

Julien Mollereau