Très joueur dimanche en 2e journée de BGL Ligue, Pétange s’est fait contrer en première période et a perdu les pédales tout seul en seconde. Le F91 tout nouveau balise le terrain : il sera redoutable.
Qu’est-ce qui peut bien se passer dans la tête d’une équipe qui s’assure une possession confortable mais n’en fait rien… tout en prenant pour la peine des contres tout aussi fulgurants les uns que les autres en pleine poire? Comment peut-elle bien se sentir quand, trois jours plus tôt, c’est exactement ce genre de scénario qui lui a coûté sa place en Europa League contre une équipe de Gibraltar qui ne le valait pas?
Ce n’est pas forcément lié mais on a voulu lire un poil de frustration dans le geste de Nanizayamo, qui sort un tacle à Kips (32e) alors que le gardien dudelangeois s’est saisi, une seconde plus tôt, d’un centre mal ajusté. C’était un carton orangé qui est resté jaune mais au-delà de la sanction, c’est l’image, qui parle : le Titus enrage de ne pas y arriver alors qu’il a manifestement le potentiel pour. Et ça aussi, c’est un reste de cette toute fraîche élimination européenne. Dudelange était, finalement, le seul cador du pays que personne n’avait encore pu superviser en match officiel, que ce soit en BGL Ligue ou en Coupes d’Europe. Et tout mérite d’y être épié. Le choix des joueurs, celui du système, l’état de forme. Il y a une chose qui n’a pas changé, la présence de Flavio Becca en tribune présidentielle, à son habituelle place du premier rang, mais tout le reste, si…
Nanizayamo va rêver de Kips !
Et Pétange l’a mesuré en première période. Après seulement 32 secondes, un Muratovic survolté résiste au dernier défenseur à l’épaule, côté droit et centre vers le deuxième poteau. Mais le plat du pied d’un Agovic seul est totalement raté. Sept minutes plus tard, Kaboré n’arrive pas à stopper sa course en voulant intervenir sur un Pokar dantesque, à l’angle de la surface. Penalty transformé par le très impliqué Van Den Kerkhof (1-0, 8e). Sur un ballon contré et qui lobe Laurienté, dernier défenseur, Bettaieb fixe et glisse à Pokar, seul face au but mais Ottelé met miraculeusement son pied en opposition (10e). Le Titus n’a eu qu’à opposer une tête plongeante de Nanizayamo directement dans les bras de Kips (2e). Autant dire que pour lui, la casse est limitée.
Mais il y a une deuxième période pour que le F91 se fasse éventuellement rattraper par un éventuel manque de rythme et pour que Pétange parvienne enfin à tirer du concret d’un jeu ambitieux. On ne pensait pourtant pas que l’on tomberait dans une sorte d’attaque-défense dans lequel Kips jouerait le rôle principal avec deux parades tout aussi sublimes l’une que l’autre. Une main ferme pas loin de sa lucarne sur une tête smashée de Nanizayamo (50e) et une horizontale géniale avec l’aide du poteau (59e). Nanizayamo avait déjà levé les bras au moment où l’international se saisit du ballon sur la ligne.
Les choses ont bien changé? Seulement en apparence. En première période, le F91 récupérait bas et se projetait vite. En seconde, il va aller chercher le ballon dans les pieds adverses très haut et lui faire encore plus mal. Agovic contre Hamzaoui devant sa surface mais ouvre trop son pied droit (65e). Hassan va attaquer un ballon aérien qu’Hauguel, coincé en tant que dernier défenseur entre deux Dudelangeois, ne peut aller chercher et Bettaieb l’envoie seul au but (2-0, 66e). Hassan vole le cuir dans les pieds d’Hamzaoui aux 30 mètres et rend la pareille à Bettaieb, qui n’a qu’à prolonger au fond (3-0, 77e).
Il ne faudrait surtout pas que le Titus en déduise qu’il ferait mieux d’arrêter de jouer. Et il ne faudrait surtout pas qu’on oublie de considérer ce F91 tout neuf comme un candidat très très crédible au podium.
Julien Mollereau
Vestiaires
Carlos Fangueiro (coach du F91) : «On n’a pas toujours bien joué aujourd’hui, mais on a été guerriers. On remporte là un match très important parce que c’est le premier. Je ne vais pas cacher que ce match était particulier pour moi et assez difficile à gérer émotionnellement.»
Ismaël Bouzid (coach de Pétange) : «Je suis très déçu, on commet trois erreurs individuelles qui font but. Il y a eu ce long voyage en semaine aussi, qui nous a fatigués mais bon…»
Kobe Cools (F91) : «On travaille beaucoup sur l’esprit d’équipe. Et aujourd’hui, tout le monde a fait sa tâche, ça a été très bon. On essaiera de faire tout le temps ça : tout donner. Parce que ça comptera les jours où techniquement ou tactiquement, on sera un peu moins bien.»
Mounir Hamzaoui (Pétange) : «Dominer n’est pas gagner. C’est frustrant. Il faut être efficace dans les deux surfaces. Mais bon, ce match ne laissera pas de traces : la saison est longue.»