REPRISE EN BGL LIGUE (J-11) Rosport a révolutionné son secteur offensif en ayant moins d’argent que la saison passée pour le reconstruire. C’est culotté. Et dangereux ?
Quand un coach vous annonce un groupe de 22-23 joueurs en comptant «les cinq jeunes qui montent de la réserve ou des juniors, plus deux absents longue durée (NDLR : Feltes et Grzeskowiak)», la suite du discours est évidente et coule de source : «Il faudra qu’on évite les blessures. C’est un challenge.» C’est donc, un peu, une saison qui peut partir en sucette si rien ne va sur les bords de la Sûre. Question d’habitude, mais puisque les derniers exercices étaient restés largement sous contrôle, faisons mine de ne pas avoir à nous en inquiéter…
Dépouillé de pas mal de cadres (Brandenburger, Soares, Kyere, Bouché…), lancé dans une vaste et ambitieuse opération de remaniement de son secteur offensif, trop décevant la saison passée, le Victoria empile les briques depuis le début de la trêve, et il le fait… avec un budget inférieur à ce qu’il était en 2024/2025. Ou comment se prendre de face l’inévitable équation des limitations qualitative ET quantitative. Aujourd’hui, il manque encore au club (qui a déjà été bien plus en retard à une dizaine de jours de la reprise) un numéro 9. Et il s’arrêtera là.
«Notre identité, ce n’est pas la possession»
Passé les trémolos dans la voix à l’évocation de la taille de son effectif, Martin Forkel semble avoir conservé l’aplomb qui était le sien quand, début juin, il annonçait vouloir faire sortir Rosport de sa zone de confort et «attaquer mieux». Le technicien a confirmé le coup du bouleversement courageux, mais a du boulot devant lui.
Déçu par son secteur offensif, il n’a pas cherché à retenir Markvoort, Dossou ni même Jimenez, convaincu qu’il peut faire mieux avec d’autres. Ce qu’il doit désormais s’atteler à prouver au pays. C’est audacieux, puisque ces garçons avaient des repères dans cette division, mais c’est aussi à ça que l’on mesurera encore un peu plus ses talents de coaching. «On n’a pas une équipe pour faire 6e, 7e ou 8e, mais si on peut se maintenir tranquillement et marquer un peu plus de buts…»
Pour marquer un peu plus de buts, il lui faudra peut-être trouver, encore, l’un de ces attaquants d’exception ramenés ces dernières années, comme Van Lingen ou El Idrissi. Le sillon néerlandais va-t-il être de nouveau labouré? On sait juste que Forkel a vu passer récemment des profils totalement différents qui laissent penser que le staff navigue à vue en attendant le coup de cœur. Sont venus des «petits» comme un «immense gars de 2,04 m encore plus grand que Kumbi, le gars de Mondorf».
Bref, le talent l’emportera sur le style de jeu désiré par Forkel. Il s’adaptera, vraisemblablement. «Mais même si on a du travail, je suis content. On a des certitudes en défense. C’est Rosport! Notre identité, ce n’est pas la possession non plus. Notre style reste de commencer à penser défensivement avant toute chose. Il sera encore question de combattre pour survivre.»
Même avec une attaque forcée de faire oublier les statistiques de la génération précédente, la seule pression que s’impose le Victoria reste donc le maintien. Cela, c’est une zone de confort avec laquelle on sait qu’ils savent vivre, puisque chaque saison, cela semble plus simple pour eux…