Bilal Benkhedim, formé à Saint-Étienne, avec qui il a joué en Ligue 1, pourrait vite devenir le nouveau dépositaire du jeu dudelangeois.
L’histoire retiendra que l’international français William Saliba, demi-finaliste du dernier Euro, a commencé à jouer avec l’équipe première de l’AS Saint-Étienne avant son coéquipier de toujours, Bilal Benkhedim. Mais Bilal Benkhedim retiendra qu’au moins, cela lui est arrivé. Le nouveau créateur du F91 est entré, un jour de novembre 2019, sur la pelouse du mythique stade Geoffroy-Guichard, lancé à l’époque par Claude Puel. Et cela peut suffire au bonheur d’un joueur de foot. «On sent vraiment qu’on entre dans une arène. J’avais 18 ans quand ça m’est arrivé mais j’étais préparé : depuis l’âge de 17 ans, j’étais dans le groupe, sur le banc. Après… quand on te dit « aujourd’hui, c’est à toi », tu as quand même une petite boule au ventre qui vient. Mais on sent que dans ce stade, les gens t’aiment vraiment. On repense alors à tout ce qu’on a dû faire pour arriver là, depuis tout petit. On rentre dans la cour des grands…»
Pour lui, le Franco-Algérien («et de mère marocaine»), le grand moment s’est en plus doublé d’une petite tape dans la main pour remplacer l’une de ses idoles, le milieu de terrain créatif Ryad Boudebouz, 379 matches de Ligue 1. Cela ne lui a pas porté chance : Benkhedim est lui resté «bloqué» à six apparitions.
Dans la foulée, départ au Puy, en N1, puis au Stade Lausanne, la saison passée, où il n’aura le temps de côtoyer que très brièvement Zachary Hadji. Son arrivée au F91, «pour se relancer», s’est faite sur les rotules parce que pendant que Saliba défiait le continent en Allemagne, lui luttait jusqu’à début juin avec la réserve du club suisse pour la faire monter. Fatigué, Bilal? Cela ne l’a pas empêché de faire étalage d’un bagage technique d’une rare qualité sur les bouts de matches qu’il a pu disputer jusque-là, au cœur du jeu dudelangeois.
Il y a eu aussi Wolfsbourg
Car c’est une évidence, le garçon de 23 ans a la gueule d’un dépositaire du jeu. C’est Marco Martino qui le dit à mots couverts après l’avoir installé dans son milieu pour la reprise, contre Bettembourg, durant une grosse heure. «Il est élégant, capable d’éliminer, dispose d’un très bon pied, a de la qualité à la finition et dans la dernière passe. Ici, en général, quand on a un milieu, il est soit très fort physiquement, soit très fort techniquement. Avoir les deux, c’est rare. Bilal est très talentueux. J’aime beaucoup!». Benkhedim lui-même n’est pas dupe sur le fait qu’avec son pédigrée, malgré des difficultés à rester en orbite, il est attendu au tournant. Et c’est lui-même qui se charge de la «job description» : «Mon style? J’aime créer le déséquilibre. C’est ce que je recherche consciemment.» L’offre est alléchante et c’est la promesse d’un profil spectaculaire. Reste à tenir les engagements de premières apparitions fugaces mais convaincantes.
L’ancien international jeune français, qui a raté une convocation récente avec les U23 algériens au tournoi de Toulon «pour un problème de paperasserie», mais qui jure par ailleurs que «ce n’est pas bien grave : le foot, ça va vite», va surtout, ce week-end, découvrir un peu mieux son nouveau terrain de jeu, le stade Jos-Nosbaum.
Déjà foulé en Coupe d’Europe et qu’il va falloir commencer à maîtriser en version à moitié plein, avec moins d’engouement et sans le prestige international qu’il connaît pour avoir aussi joué en Europa League avec l’ASSE, en 2019, contre Wolfsbourg. Il semble s’en moquer, lui qui a joué devant 40 000 personnes chez les Verts : «Franchement, Geoffroy-Guichard ou le Nosbaum, c’est la même chose. Humblement, ça reste du foot et où que ce soit, l’idée, c’est juste de profiter de chaque instant.»