Usé mentalement, Stefano Bensi a présenté lundi sa démission aux dirigeants du Fola. Celle-ci sera effective une fois qu’un remplaçant lui aura été trouvé.
Vendredi, lors du traditionnel point hebdomadaire d’avant-match avec les différents entraîneurs de BGL Ligue, Stefano Bensi donnait le sentiment d’être encore totalement focus sur sa mission à la tête du Fola, qui restait sur quatre défaites et surtout deux gifles (0-4 contre Hostert, puis 6-1 à Dudelange) en championnat. Certes, le technicien de 36 ans soulignait combien il était difficile de «repartir de zéro» après être parvenu à façonner la saison dernière une équipe «très solide», créditée de deux unités de plus à l’issue de la saison régulière que sa devancière (28 points en 2023/2024, contre 26 en 2022/2023) avant de se sauver miraculeusement, elle aussi, au bout d’un match de barrage mal embarqué*.
Mais l’entraîneur eschois, qui voyait dans la «première mi-temps très correcte» livrée à Dudelange (1-0 seulement à la pause), dans la «réaction dans l’attitude» obtenue de ses hommes au Jos-Nosbaum après leur non-match face à Hostert, dans les bonnes dispositions du polyvalent Edgar Neves à gauche et de l’expérimenté Gauthier Caron aux avants-postes, ou dans l’éclosion du petit Dani Freitas dans l’entrejeu autant de motifs d’espoir, se montrait déterminé à «continuer à chercher des solutions» et à les «trouver».
Il y avait donc quelque chose d’étonnant à apprendre, hier par le biais de nos confrères de RTL, que le coach eschois et une partie de son staff, solidaire de Bensi, avaient remis leur démission au board du Fola lundi, au lendemain d’une nouvelle déroute face à Mondorf (0-4), qui portait à huit le nombre de défaites du club doyen en neuf journées. Un étonnement partagé par Bensi, surpris, lui, que l’information ait fuité dans les médias avant même son annonce par le Fola, et qui se refusait à commenter sa décision avant que celle-ci n’ait été officialisée par ses dirigeants.
Il peut partir «aujourd’hui, cette semaine ou à Noël»
Une telle posture aurait pu avoir valeur de confirmation officieuse, mais il valait clairement mieux, avec le recul, prendre le temps de joindre Pascal Welter, tant la précision apportée par le directeur sportif eschois était de taille. Oui, Stefano Bensi, «carbonisé» mentalement et touché par les résultats d’un club auquel il est extrêmement attaché, lui qui a évolué dix ans à Esch (2012-2022), a «proposé sa démission», acceptée à contrecœur mais avec beaucoup d’empathie et de compréhension par le dirigeant.
Mais il ne démissionne pas avec effet immédiat : son départ ne sera effectif qu’une fois que le Fola lui aura trouvé un remplaçant. Chose qui peut, d’après Welter, arriver «aujourd’hui, cette semaine ou à Noël». Vu le nombre de candidatures spontanées reçues dès hier par le directeur sportif, il est assez improbable que Bensi tire jusqu’à la trêve. Mais il existe une possibilité pour que le futur ex-entraîneur du club doyen soit sur le banc samedi à Ehlerange (Division 1), où le Fola disputera son premier tour de Coupe de Luxembourg. Un déplacement en guise de chant du cygne?
* En 2023, le Fola avait encaissé un 3e but à la 93e minute, puis égalisé à la 96e contre Canach, avant de s’imposer 4-3 dans les derniers instants des prolongations. En 2024, les hommes de Stefano Bensi avaient battu aux tirs au but Rumelange, qui menait 2-1 jusqu’à la 93e minute.