BGL LIGUE Rosport devait se sentir seul. Avec la remontée de Canach et la première expérience en DN de l’excitant Bissen, le paysage change.
Da Mota ? «Il reste ! C’est le symbole de nos deux montées successives. Bien des gens ont voulu me mettre en garde contre lui et j’ai découvert le gars le plus impliqué que j’aie jamais vu», lâche Carlos Teixeira, président heureux. Bop ? «C’est mon petit ! Il reste aussi, l’histoire a commencé avec lui au RFCU et elle se terminera ensemble à Bissen», lâche Vincent Thalamot, directeur sportif du néopromu, et d’autant plus fier de ses joueurs que la montée a été obtenue dans la douleur plus que dans la facilité avec laquelle on pensait voir le promu chercher son bonheur sur la saison 2024/2025 : ils «ont eu les couilles d’aller la chercher malgré quelques errements administratifs. Et malgré l’évidence qu’on ne voulait pas nous voir monter à l’étage supérieur – cela s’est senti dans l’arbitrage lors des quatre derniers matches de la saison –, on va apporter un vent de fraîcheur.»
Voilà, Bissen, 3 450 habitants, a rejoint en DN Rosport et ses 881 âmes, mais aussi Canach et ses 1 724 administrés. À la lutte avec Esch, Luxembourg, Dudelange, Pétange… le petit club aux dents longues est déjà occupé à se battre avec cette image de nouveau riche qu’il ne supporte déjà plus. Suffit d’écouter Carlos Teixeira, président aux sociétés notamment spécialisées dans les surfaces de jeu de haute qualité (il équipe notamment Käerjeng, Wiltz… mais fait aussi dans les terrains de tennis, de paddle…), qui s’étrangle à chaque fois qu’il entend parler de son club, de son projet.
«J’ai déjà entendu parler d’argent qatarien. J’ai déjà entendu qu’on me comparait à Flavio Becca. Sauf que lui était dans l’ombre. Moi, je suis dans l’organigramme.» Et il va apporter son expertise d’ancien coach de Hostert, Rosport et Strassen, durant ce mercato : «En tant que président, je ne vais pas refaire les erreurs que j’ai pu faire comme coach.»
Carlos Teixeira : «On dérange déjà»
Curieuse tournure, pour un homme qui estime que «70 % de son effectif de PH peut jouer sans souci en DN». Quelles sont-elles, ces erreurs à éviter ? «Transférer des joueurs en fin de carrière en pensant qu’ils pourront apporter leur expérience. Il faut surtout s’assurer qu’ils ne sont pas blessés et qu’ils peuvent faire encore au moins trois ans, et donc qu’ils s’identifient au club!» L’autoroute qui relie désormais Ettelbruck à la capitale va, à ce titre, singulièrement lui faciliter les choses dans sa recherche de renforts.
Pourtant, son ambition est d’éviter d’être le nouveau Mersch. Le voisin aussi s’était fait «désenclaver» par l’autoroute, mais cela ne l’a pas empêché de faire l’aller-retour PH-DN en une dizaine de mois. Bissen, lui, vient de passer de la D1 à l’élite en douze mois et, pour Teixeira, c’est «extra. Une sensation phénoménale. On a accompli beaucoup plus vite le projet dont j’avais rêvé. On m’a dit que j’étais cinglé quand j’ai repris le club, qui allait très mal financièrement et sportivement. Mais voilà, on y est.»
Et pour lui, c’est une évidence, Bissen aura sa carte à jouer dans cette DN 2025/2026 qui est en train de totalement se redessiner. «Il y a beaucoup de choses qui vont évoluer dans notre football. Ceux qui ont fonctionné en faisant des excès vont devoir faire différemment. Qui, il y a cinq ans, aurait dit que Strassen serait européen en finissant 2e ?
Qui aurait dit que le Progrès ne serait pas européen? Qui aurait dit que Pedro Resende ferait ça avec Differdange ou que le F91, sans Flavio Becca, serait toujours là? Nous, on est là avec une des plus belles infrastructures du pays. Les petits clubs ont de bonnes bases et on va le montrer.» Le retour en force du foot des villages ! Même si Teixeira l’assure : «On dérange déjà.»