Malgré un contrat courant jusqu’en juin 2026, Arnaud Bordi a décidé de prendre une année sabbatique la saison prochaine. Avant cela, il espère voir son équipe de la Jeunesse, déjà battue quatre fois en 2025, faire preuve de «fierté» et d’«amour propre» pour aller chercher la barre des 40 points en BGL Ligue.
Dimanche à Rodange, la Jeunesse a essuyé sa deuxième défaite consécutive (2-0) en championnat après celle concédée contre Differdange (0-2), et sa quatrième en neuf journées sur la phase retour, déjà. C’est autant que sur l’ensemble de la phase aller, et c’est d’autant plus frustrant que son entraîneur, Arnaud Bordi, trouve son équipe «meilleure que sur la première partie de saison, en termes de jeu et d’occasions créées».
Le problème, c’est justement que la Vieille Dame ne les met pas, ses occasions. C’était vrai à Mondercange, qui lui a infligé son premier revers (1-0, 19e journée) de 2025 «en frappant une fois au but», et contre Hostert (0-3, 20e j.), «où on domine toute la première mi-temps mais où on prend un but juste avant la mi-temps», et ça l’était toujours contre le FCD03 et surtout à Rodange, où les Eschois ont à chaque fois eu «des situations pour mener 1-0 et revenir à 1-1».
«Si on avait fait trois victoires sur trois…»
Ça l’était aussi contre Pétange (0-0) et le Swift (3-3) en février, deux rencontres qui suivaient la reprise victorieuse face au Progrès (3-1) et précédaient la défaite embarrassante à Mondercange, et qui auraient pu faire basculer la saison de la Jeunesse du bon côté. «Si on avait fait trois victoires sur trois, ça aurait insufflé un autre état d’esprit», veut croire Arnaud Bordi, dont les hommes, l’an passé, avaient enchaîné sept succès à la reprise augurant d’une phase retour achevée avec le 4e meilleur bilan de l’élite (31 pts) et à la 5e place du classement final.
Alors qu’on les imaginait récidiver cette année après leur succès du 9 février contre Niederkorn, voilà les Bianconeri 10es de BGL Ligue après n’avoir remporté que deux matches et pris neuf unités, un rythme de barragiste, en 2025. Egalement éliminés de la Coupe par… le Progrès (0-3 en huitièmes de finale) mi-mars mais quasiment sauvés, du haut de leurs 32 points, les Eschois vont désormais devoir faire preuve de «fierté» et d’«amour propre» lors des six ultimes journées pour en prendre au moins huit de plus, l’objectif fixé par leur coach.
«On sait que l’objectif est atteint, mais cette barre des 40 points, ce ne serait pas trop loin de ce qu’on a fait en 2024 (45), malgré un effectif et un budget tout autres», souligne Arnaud Bordi, pour qui les six derniers matches de cette «saison de transition» seront l’occasion de «consolider tout ce qu’on a fait depuis le début. On est sur le bon chemin, on essaie de produire du jeu, de repartir proprement de l’arrière, de créer des relations entre les lignes et les joueurs. C’est un bon axe de travail pour la suite». Et pour son successeur.
La 7e place comme cadeau de départ?
Car le Français, promu entraîneur principal en novembre 2023 après le limogeage de Marc Thomé, dont il était l’adjoint, ne poursuivra pas l’aventure au stade de la Frontière. Malgré un contrat courant jusqu’en juin 2026, le technicien de 39 ans, directeur d’école en France et père de deux enfants, a décidé de prendre du recul la saison prochaine pour mieux se consacrer à sa vie de famille et permettre à sa compagne de se consacrer pleinement à un nouveau projet professionnel particulièrement chronophage.
Il en a averti sa direction il y a une dizaine de jours, mais aussi ses joueurs, que sa décision ne devrait pas impacter dans la mesure où ils «sont tous sous contrat» et «savent que l’entraîneur est le premier fusible et qu’il y a toujours un risque que le coach et le staff changent». Ce qui devrait également changer en 2025/2026, c’est la situation financière de la Jeunesse, puisque «le comité a fourni un gros travail» tel que «les dettes du club seront quasiment effacées l’année prochaine», confie Arnaud Bordi.
Pour son futur ex-entraîneur, la Vieille Dame sera ainsi «en meilleure position pour recruter» cet été, et attirer ces «deux ou trois joueurs de qualité» susceptibles d’«apporter à notre onze ce petit plus qui nous a manqué cette saison». En matière d’efficacité, mais aussi de «culture de la gagne», deux vertus dont le technicien espère qu’elles escorteront son baroud d’honneur et permettront à son équipe de «retrouver cette 7e place» avec laquelle elle flirtait il y a encore quelques semaines et qui n’est, au fond, qu’à six longueurs.