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[BGL Ligue] Arenate-Almeida, deux pistons-surprises à la Jeunesse


Alexandre Arenate n'a jamais été placé aussi bas sur le terrain depuis son arrivée au Grand-Duché en janvier. (Photo Luis Mangorrinha)

C’est comme piston gauche que l’éternel ailier Gonçalo Almeida s’épanouit depuis son arrivée cet été à la Jeunesse… dont le meilleur buteur en 2023, Alexandre Arenate, a brillé comme piston droit dimanche lors du succès face au Fola (4-1).

Il n’est pas rare, l’âge avançant, de reculer sur le terrain, pour occuper une position moins énergivore où il est plus question de faire marcher sa tête et sa bouteille que son cœur et ses cannes. Ce qui l’est plus, c’est de le faire pour épouser, plutôt avec réussite pour l’instant, un rôle aussi exigeant physiquement et tactiquement que celui de piston, à la manière de Gonçalo Almeida depuis son arrivée à la Jeunesse et ses retrouvailles avec Marc Thomé, son ancien coach à Grevenmacher (2010-2014) et Differdange (2015/2016), qu’il a quitté cet été après huit ans de bons et loyaux services.

Parmi les têtes d’affiche, avec Toni Luisi et Achraf Drif, d’un recrutement eschois résolument tourné vers l’offensive cet été, le gaucher découvre, à 32 ans et après une vie d’ailier ou de meneur de jeu, un poste de piston gauche qu’il n’a jamais fréquenté – pas même sous Thomé –, si ce n’est «une quinzaine de minutes de temps en temps» au FCD03 ces dernières années. Verdict? «J’aime ce poste car j’ai le jeu devant moi, statue le n° 11 bianconero. C’est vrai qu’il faut être prêt physiquement, car il faut faire beaucoup d’allers-retours, mais je m’y sens vraiment très bien.»

Au point de s’y installer, et d’éviter à son entraîneur quelques maux de tête à l’heure de choisir les trois qui composeront la ligne d’attaque de son 3-4-3 (ou 3-4-2-1), pour l’heure emmenée par Larrière, Drif et Mogni, un autre ailier de formation replacé… en pointe? «On verra, évacue Almeida. On a aussi Almir Klica qui peut jouer à ce poste et qui va très vite. Ça dépendra du coach.»

Qu’en dit le coach, alors ? Vendredi, à l’heure du traditionnel «point presse» téléphonique d’avant-match, il en disait que «Gonzo» Almeida avait été «était le meilleur joueur» de la Vieille Dame sur les deux premières journées, contre Niederkorn (défaite 1-3) et à Wiltz (victoire 0-1). Et dimanche, contre le Fola, il en a dit que Klica le latéral entrerait… comme ailier gauche, devant Almeida, auteur d’une prestation très aboutie où il a inscrit le but du 2-1, gratté le coup franc du 3-1, touché le poteau à 4-1 et obtenu dans nos colonnes la jolie note de 7.

«À Rennes, j’ai joué arrière droit ou six!»

Un 7, c’est aussi ce qu’a récolté, sur l’aile opposée, un Alexandre Arenate qu’on n’avait jamais vu, lui non plus, placé aussi bas sur le terrain depuis son arrivée au Grand-Duché en janvier, en provenance de Solières (D4 belge). Dans l’imaginaire collectif, le joueur formé au PSG et Rennes est davantage un attaquant, et c’est à ce poste que Pedro Resende (le prédécesseur de Thomé) l’a utilisé lors de leur semestre commun à la Frontière, à raison puisqu’il a été le meilleur buteur eschois de la phase retour avec 6 buts en 14 matches de DN.

Mais sa titularisation comme piston n’était «pas une surprise» pour le Français de 28 ans. «J’ai déjà connu ce poste, que ce soit en Belgique ou au Stade rennais pendant ma formation, et je sais que j’ai les qualités pour, confiait-il dimanche après le coup de sifflet final. À Rennes, j’ai même déjà joué arrière droit ou six! Pendant la prépa, le coach m’avait essayé là et ça avait bien marché, mais j’ai eu une petite blessure qui a duré deux semaines.» Manu Lapierre en a profité pour entamer la saison dans le onze, mais son absence pour deux semaines a rouvert le débat à droite.

Préféré au jeune Denilson Andrade, «avec qui (il sait) que ça aurait été aussi», Arenate l’a réglé, en ouvrant le score et en affichant une sérénité défensive assez bluffante. «Même si je suis plus à vocation offensive, j’ai des petits restes défensifs, souriait le natif de Sarcelles, en région parisienne. Ça change un peu, car il faut y aller mais il faut savoir revenir. Mais je suis un joueur qui aime courir. Que ce soit pour aller vers l’avant ou pour revenir défendre, il n’y a pas de souci. J’ai quand même un assez bon coffre, donc je pense que je peux tenir tout le match.» Voire toute la saison?