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[BGL Ligue] Apparemment, le changement de coach n’est plus une valeur refuge


Arnaud Bordi (à gauche), l’un des rares coaches (de la Jeunesse) intronisés en remplacement d’un autre, cette saison, a croisé l’un de ces coaches qui n’ont jamais tremblé même quand les résultats ont été décevants voire menaçants, celui de Strassen, Vitor Pereira.

Alors que neuf clubs sont a priori encore ouvertement menacés de relégation, seuls deux ont désavoué leur entraîneur cette saison.

Ismaël Bouzid et David Vandenbroeck, les coaches de Schifflange et Wiltz,  14ᵉ et 12ᵉ de DN, auteurs respectivement de 1 et 0 victoire en neuf rencontres de championnat en ce début d’année 2024, ont connu le monde pro et peut-être se demandent-ils si leurs comités ont pensé, ces dernières semaines, à les remplacer pour, comme on dit généralement, «créer l’électrochoc».

Si le couperet était tombé, pour tenter d’inverser une tendance lourde à la galère, les deux anciens défenseurs centraux auraient sans doute dégainé cette phrase usée du fatalisme footballistique : «C’est le métier.» Mais le couperet n’est pas tombé. Et à six journées de la fin, peu de chances désormais qu’il s’abatte sur la tête de quelque entraîneur que ce soit, en BGL Ligue.

Car le limogeage, «c’est le métier», certes, mais c’est de moins en moins une fatalité, semble-t-il. Sur les neuf derniers de l’actuel championnat, c’est-à-dire des entités qui tremblent aujourd’hui très concrètement pour leur peau, seuls deux ont changé de coach : Mondorf et Mondercange. On aurait pu croire que ce serait beaucoup plus. On se demande même pourquoi cela n’a pas été beaucoup plus.

Les changements, cette saison ? Globalement (très) positifs

Car il semblerait que cela aussi, le changement de coach qui porte ses fruits, les clubs luxembourgeois le maîtrisent de mieux en mieux. Mondorf par exemple, n’a pas eu à s’en plaindre : non content d’avoir qualifié le club pour les quarts de la Coupe, David Zitelli, en remplacement de Manuel Correia et au fil de deux victoires et un nul, a mené l’équipe de la 11ᵉ place du championnat avec aucun point d’avance sur le premier barragiste, à la 9ᵉ place avec six longueurs d’avance.

Mais le coup le plus fumant a ainsi été réalisé par la Jeunesse, passée par la grâce du changement de coach Thomé-Bordi d’une situation de relégable à celle d’«européanisable» potentiel, prenant 0,4 pt de plus en moyenne par rencontre avec son nouvel entraîneur.

Alors oui, dans le même temps, Mondercange, 14ᵉ et barragiste avec le même nombre de points que le premier non-relégable au moment de l’éviction de Samy Smaïli, est aujourd’hui, sous Sébastien Mazurier, 16ᵉ à deux points du sauvetage. Mais il a aussi eu pas mal de manque de réussite et sorti des nuls étonnants contre Differdange et le Swift qui l’ont maintenu en vie.

C’est un changement de cap radical que vit l’élite luxembourgeoise. Par rapport à pas mal d’autres saisons auparavant et la dernière plus particulièrement.

Souvenez-vous : entre août 2022 et mai 2023, pas moins de dix clubs de BGL Ligue avaient remercié leurs entraîneurs en cours de route. C’est moitié plus que cette saison.

Et encore : le F91 a seulement libéré Jay Shoffner en hiver pour que l’Américain aille entraîner en D2 belge, à Ostende. Une sorte de promotion, quoi.

Pourtant, il y aura les mêmes regrets que l’an passé

Visiblement, le changement de coach n’a plus la cote. Pourquoi? Peut-être parce qu’au niveau du classement, plus c’est serré, plus il importe justement de ne rien changer.

Quand la situation est désespérée, on peut bousculer, quand elle ne l’est pas, cela pourrait surtout déstabiliser. Le calcul n’est pas illogique. Or dans ce printemps où tout le monde peut craindre pour sa survie à cet échelon, concrètement, la médiocrité est généralisée et personne n’est à la ramasse.

Les directions ont donc appris à être patientes et à ne plus taper systématiquement sur le coach. Il y en a à qui cela sourira et d’autres qui le regretteront. Comme la saison passée, quand tout le monde a tranché dans le vif.

Car au printemps 2023, si Ciancanelli à Mondercange, Bensi au Fola et Peixoto à Käerjeng ont réussi leur mission de pompier de service, Bruno Alves à Etzella et Henri Bossi à Hostert ne sont pas parvenus à éviter la descente.

Que tout le monde change ou que personne ne le fasse, le résultat sera le même : il y aura deux descendants directs et deux barragistes. Et en 2024, certains comités se reprocheront sûrement de ne rien avoir tenté…

2 plusieurs commentaires

  1. Thierry Defense

    Bonne analyse d’un fin connaisseur de la BGL League!

  2. Pour Schifflange, l’explication est simple, les comptes sont vides donc impossible de changer quoi que ce soit sans argent, un bien beau projet à la hauteur de de l’ego et des ambitions du nouveau président, qui réussit à couler le club en moins d’un an après son arrivée, un record au pays ! Un visionnaire !