Sollicités par référendum, les clubs luxembourgeois ont acté ce mercredi la mise en place en 2026/2027 d’une licence nationale, comprenant un éventail de sanctions envers les équipes de BGL Ligue qui ne respecteraient pas leurs obligations en matière financière.
Difficile de ne pas y voir une réponse aux exclusions, prononcées en mai dernier par l’UEFA, du Swift et de la Jeunesse (respectivement 2e et 5e en 2023/2024) des compétitions européennes pour la saison en cours, et surtout à la crise qui agite le Swift depuis début décembre sur fond de salaires impayés.
Soucieuse, comme elle l’indique dans un communiqué de presse publié ce mercredi, «de garantir l’intégrité, la continuité et le bon déroulement des compétitions nationales à l’avenir», la Fédération luxembourgeoise de football (FLF) a proposé mi-janvier aux 91 clubs nationaux un référendum, portant sur la mise en place d’une licence nationale – ou plutôt le durcissement de celle-ci – permettant, ou non, de participer à la BGL Ligue.
La ligne rouge : le refus d’audit
Une «version light de la licence UEFA», nous indique la FLF par la voix de Marc Diederich, qui serait délivrée sur la base des audits réalisés dans les clubs en vue, justement, de leur demande de licence UEFA. «Il n’y a pas besoin de faire deux audits. Un club qui remplit les critères UEFA remplira automatiquement ceux de la licence nationale», décrypte le juriste de la Fédération, soucieuse de préserver l’image de son championnat et de protéger les joueurs.
A l’inverse, un club qui aurait «des dettes envers ses joueurs, l’administration sociale ou fiscale, la caisse d’assurance maladie ou ses fournisseurs» s’exposerait, en plus de celles de l’UEFA, à des sanctions domestiques, inexistantes dans l’ancienne mouture de la licence nationale. Celles-ci iront du simple avertissement au retrait de points (1 à 10) en passant par des amendes. «Jusqu’à 10 000 euros», précise Marc Diederich.
Le nouveau cahier des charges, qui comprend également des critères sportifs (avoir au minimum une équipe dans les catégories Minimes, Scolaires, Cadets, Juniors, un entraîneur possédant le diplôme UEFA A en équipe première, et un kiné et un médecin) ou infrastructurels (disposer d’un stade «approuvé par les autorités communales»), prévoit même une rétrogradation en PH, mais si et seulement si un club «refuse d’effectuer l’audit annuel».
«Rétablir une équité entre les clubs»
«Si on a des capitaux propres négatifs, on doit les diminuer d’au moins 10% par an, complète le juriste de la FLF. On ne peut pas créer de dettes à l’infini.» Une sorte de fair-play financier, en somme, dont l’objectif est de «faire en sorte que les clubs ne vivent pas au-dessus de leurs moyens», et d’ainsi «(rétablir) une équité entre les clubs. Ceux qui respectaient les règles étaient parfois lésés».
Celui-ci ne sera appliqué qu’à partir de la saison 2026/2027, ce qui signifie que les clubs évoluant en BGL Ligue ou aspirant à y monter devront «commencer à remplir les critères dès la saison 2025/2026». D’ici-là, les seules sanctions auxquelles les formations de l’élite s’exposeront seront celles de l’UEFA. L’instance régissant le football européen communiquera mi-avril les noms des clubs luxembourgeois ayant obtenu sa licence. Mais elle ne sera bientôt plus seule à jouer les garde-fous.