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[BGL Ligue] Ambition au Victoria : «Le Mondial-2026, ça, c’est un bel objectif !»


Dossou le germanophone va-t-il frapper fort en BGL Ligue.

Jodel Dossou, nouvel attaquant du Victoria, est sans langue de bois au moment de venir se relancer sur les bords de la Sûre avec des objectifs… internationaux.

Habitué à l’excellence depuis des années dans son recrutement offensif (Karapetian, Soladio, Leroux, Biedermann, Van Lingen, Redekop, El Idrissi…), Rosport n’avait encore jamais cédé à la tentation de recruter un pro. Mais il suffit de passer quinze minutes en interview avec l’international béninois Jodel Dossou, 32 ans, passé par l’Autriche (RB Salzbourg, Hartberg, Liefering, Lustenau), la Suisse (Vaduz) ou la France (Clermont, Sochaux), pour comprendre que le choix est déjà validé.

L’été dernier, avant de filer à Toulon, vous étiez englué dans une belle galère du côté de Sochaux. Vous nous racontez ?

Jodel Dossou : Alors… je jouais à Clermont, où on a décidé de me faire jouer piston, ce que je ne voulais pas. Arrive Sochaux, qui a le projet de remonter en Ligue 1. J’y vais, mais les péripéties financières ont commencé assez tôt. Or les joueurs avaient de gros salaires. Le mien était même très, très gros. C’était un salaire de Ligue 1. Et comme on n’est pas tombés d’accord, eux et moi, pour le réduire, ils m’ont mis à la cave pendant un an. À un moment, ils m’ont fait croire que la deuxième saison serait pareille, mais comme ils devaient passer devant la DNCG, ils ont fini par me libérer… mais dans les derniers jours du mercato. C’est là que j’ai trouvé Toulon, pour garder la forme, sachant que je continuais en sélection béninoise. Mais avec Toulon, c’était clair : si je trouvais quelque chose d’intéressant, ils me libéraient. Et c’est là que Rosport est arrivé.

La majeure partie de votre carrière s’est déroulée en Autriche. La langue allemande, c’est votre carte secrète pour une intégration express au Luxembourg ?

Le coach de Rosport me voulait pour mon côté polyvalent mais effectivement, aussi parce que j’ai déjà joué en Autriche, où j’ai pu me familiariser avec la mentalité allemande auprès de coaches comme Roger Schmidt. Même mon coach en sélection du Bénin, c’est l’Allemand Gernot Rohr. Lui, il est comme un père et il m’a conseillé d’aller à Rosport parce qu’il connaît Martin Forkel et qu’il m’a dit que j’allais bien travailler avec lui. Sa façon de bosser va me faire retrouver mon niveau.

Rosport, c’est un peu comme si je rentrais à la maison

Martin Forkel qui a commencé à apprendre le français…

Avec Gernot Rohr, je parle indistinctement le français et l’allemand. Ici, les joueurs luxembourgeois ont plus tendance à me parler français, par contre. Mais clairement, là, c’est un peu comme si je rentrais à la maison. J’ai toujours un peu baigné dans ces eaux-là. Rosport, ça ressemble un peu à Vaduz sauf que là-bas, on rencontre des équipes de D1 suisse, qui jouent l’Europe. Mais pour l’atmosphère, c’est pareil. Et ça me va parce que je suis, de nature, très casanier. Je ferai juste la navette avec Sochaux, où vit ma famille.

Vous avez signé jusqu’à la fin de saison, mais vu les objectifs internationaux du Bénin, le Victoria a-t-il le droit de se dire que s’il parvient à vous prolonger, il pourrait avoir un international qualifié pour la CAN, en fin d’année, mais aussi qui ambitionne d’aller au Mondial-2026, aux États-Unis et au Canada.

Gernot Rohr a continué de m’appeler malgré mes difficultés et je lui ai rendu sa confiance, notamment en marquant récemment un but contre le Nigeria (NDLR : en juin dernier, victoire 2-1). La CAN, j’ai déjà vu (NDLR : en 2019, le Bénin avait été éliminé en quarts par le Sénégal, 1-0), mais mon objectif, au-delà de remplir ceux du club, qui sont liés au maintien, c’est de faire mes stats en me montrant de nouveau épanoui. En mars, nous avons des matches importants dans les éliminatoires du Mondial. On est premiers ex æquo (NDLR : avec le Rwanda et l’Afrique du Sud, dans le groupe C) et en mars, on rencontre le Zimbabwe et l’Afrique du Sud. Si on finit premiers, on y va. Si on est deuxièmes, il y a des barrages. Et je veux faire le Mondial-2026! Ça, c’est un bel objectif!

En vrai, Donnarumma ne peut rien faire

Est-ce que c’est beaucoup plus beau que d’avoir joué contre un PSG qui alignait un trio d’attaque Neymar-Mbappé-Messi, en avril 2022, pour une lourde défaite 1-6 lors de laquelle vous aviez marqué le seul but de Clermont ?

Mais j’ai eu l’habitude depuis des années de rencontrer ce genre de joueurs! J’ai affronté Gervinho, Yaya Touré, Salah… J’ai aussi fréquenté Sadio Mané à Salzbourg, qui est resté un bon ami. Après, c’est vrai que c’est un honneur d’affronter des garçons comme Messi, Neymar ou Mbappé. Et curieusement, le score de ce match n’en reflétait pas la physionomie parce qu’on avait eu des occasions de 2-2 mais qu’après, on a laissé des espaces et que cela se paie cash contre eux.

Quant à votre but, alors qu’en face, il y avait Donnarumma dans les buts et la doublette Sergio Ramos-Kimpembe dans l’axe…

Rien de spécial. Question d’habitude. C’est un centre-tir sur lequel le gardien ne peut pas intervenir tandis que moi, je passe devant Nuno Mendes au deuxième poteau. En vrai, Donnarumma ne peut rien faire. Maintenant, c’est le Luxembourg. Et ceux qui pensent que c’est simple ici, se trompent.