Sacré retour aux affaires pour la BGL Ligue, dans un match que le F91 a passé à courir après le score. Ceux qui ont aimé le jeu léché et périlleux du Progrès, auront aussi goûté le courage et la puissance dudelangeoise, qui a renversé un match mal embarqué.

Le Progrès est joueur. Très joueur. Et même un peu trop joueur. Et sa première mi-temps de la saison, au stade Jos-Nosbaum, a été une illustration assez saisissante de tout ce pour quoi on pourrait l’admirer cette saison autant que le montrer du doigt.

Dans cette alternance constante de jeu court et jeu long, avec des petits gabarits extrêmement mobiles et qui s’appliquent à attaquer souvent le dos de la défense dudelangeoise, Niederkorn aurait dû retourner aux vestiaires avec deux à trois buts d’avance. Mais il n’a marqué sur aucune des occasions sur lesquelles on l’attendait. La tête au premier poteau d’Olivier Thill, qui signe magistralement son retour au pays (0-1, 6e), la frappe des 18 m d’Avdusinovic avec un rebond pourri qui crucifie Latik (1-2, 16e), c’est bien. Le lob de Corral sur la barre après un superbe contrôle porte-manteau (2e), la reprise plat du pied de Thill sur un centre en retrait de Sacras, bloquée par Latik sur sa ligne (35e), Bouché qui perd son duel plein axe avec le portier, parti sur le bon côté (38e), l’échappée de Natami, qui file au nez et à la barbe du duo Kirch-Latik, les met dans le vent, mais ne parvient pas à cadrer (45+2), c’est plus décevant.

Olivier Thill, un retour aux affaires en or

Non seulement les Niederkornois ne profitent pas pleinement du jeu qu’ils ont mis en place, attractif, et qui leur ménage beaucoup d’occasions (neuf tirs en première période), mais en plus, il leur réserve des coups de stress monumentaux, qui se transforment même en coups de couteau portés à cette envie de jeu. Dans la nasse, Peugnet craque et rend le ballon aux hommes de Mika Pinto à l’entrée de sa surface et Rotundo, en se retournant, égalise avec l’aide du poteau (1-1, 8e). Puis sur une banale passe en retrait de Guett-Guett, Flauss se plante en voulant orienter le jeu et ne peut rattraper le ballon, qui franchit la ligne (2-2, 42e).

Olivier Thill, lui, joue juste. Et son retour est déjà une claque, un boosteur de niveau. En attendant d’animer toute une saison dont il devrait devenir l’une des stars, il va piquer une tête au premier poteau sur un centre impeccable de Natami, qui s’est amusé avec Kirch et Stumpf aux environs du poteau de corner (2-3, 52e).

L’entrée de Benkhedim fait un bien fou

Mais le F91 fait enfin preuve d’autorité, après cette nouvelle preuve de laxisme («Tous les buts qu’on prend, on est spectateurs», se plaint tout haut Mika Pinto). Et ça pousse. Notamment après l’entrée en jeu d’Englaro et Benkhedim dans l’entrejeu. C’est ce dernier, au bout d’une action à trois tirs, dont un arrêté par Flauss et l’autre contré, qui va égaliser en force (3-3, 71e). Une récompense pas imméritée après avoir été globalement trimbalé toute la première période et touché le poteau sur une volée en extension d’Agostinho, sur coup-franc, juste avant de filer aux vestiaires (45e).

Les locaux, redevenus simples outsiders de cette BGL Ligue, vont même faire encore mieux quand, sur une énième poussée, un petit centre de Delorge va trouver Kirch plein axe vers le point de pénalty, et dont le plat du pied va transpercer Flauss (4-3, 85e). Quel succès!

Julien Mollereau