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[BGL Ligue – 3e j.] Le F91 piégé par une marée noire


A l'image de Mélisse, incapable de se retourner avec Zinga dans son dos, le F91 n'a pas réussi à bousculer du Titus. (Photo Mélanie Maps)

Englué, le champion en titre a lâché deux points embêtants (1-1) contre un Pétange version «all blacks» qui a joué très bas, mais très intelligemment.

C’est le voisin bascharageois, contre le Fola, qui avait donné le signal dès la 1re journée : face au champion en titre dudelangeois ou à son dauphin eschois, il n’y a apparemment plus aucun scrupule à avoir, au moment de composer une défense à cinq éléments. C’est même devenu du dernier chic. Pétange a donc suivi la mode, assumé son statut de promu et poussé le vice jusqu’à installer par moments presque deux lignes de cinq. Yannick Nonnweiler, avant-centre théorique, mais courageux, a passé en tout cas quelque 75% de son match du mauvais côté de la ligne médiane, dans son camp…

Il faudrait quand même être tordu pour faire un procès à Paolo Amodio. Son plan de jeu est cynique et de bonne guerre. D’autant que le scénario se prête magnifiquement à jouer à dix derrière : dès la 3e minute, Abreu a une inspiration dingue en appelant le ballon dans le dos de Prempeh. Servi idéalement par Kettenmeyer, il ajuste Joubert sans trembler (1-0). Le F91 a une chance dingue, dans la foulée, une tête de Bossi file juste au-dessus (6e) et M. Pires oublie de siffler un penalty pour une main de Prempeh (40e).

C’est un bourbier. Et le F91 s’englue. Où qu’il aille, quelle que soit la façon dont il le tente, contourner cette défense est douloureux comme un match sans issue. En général, survivre à ce genre de piège passe par les phases arrêtées. C’est sur l’une d’elles que Malget jaillit au premier poteau pour décroiser une tête (1-1, 44e) juste avant la pause. Ce n’est qu’un demi ouf de soulagement pour le F91 : il ne lui reste plus qu’une mi-temps pour sauver deux points!

On ne joue pas au Pokar menteur

Rien ne s’arrange particulièrement au retour des vestiaires pour les hommes de Dino Toppmöler. Pétange reste organisé et Dudelange dépendant du pied gauche de Pokar, qui non seulement a pris les clefs du jeu, mais semble même être devenu le recours n° 1 quand ça bloque de partout. Pokar qui décide quand jouer court ou long, Pokar qui frappe tous les coups de pied arrêtés, Pokar qui oriente le jeu (souvent vers la gauche), Pokar à la ferme, Pokar à la plage…

L’Allemand, tout en vice, décale Da Mota sur un coup franc rapidement effectué, mais ce dernier bute sur Palha, vigilant et sorti à sa rencontre (49e). Puis il sollicite la tête de Stolz, bien placé mais qui trouve le moyen de la mettre directement dans les bras de Palha (55e). Et met aussi Turpel en musique, seul face au portier pétangeois, mais l’international croise trop son lob (72e). Les rares choses qu’on ne doive pas au milieu de terrain venu de Kaiserslautern cet été, c’est ce centre de N’Diaye coupé de l’extérieur, au premier poteau, par Mélisse qui rase le montant (70e) ou cette dernière chance de N’Diaye seul devant le but, mais avec Turpel qui lui passe devant et le gêne un peu (90+4).

Se fendre d’un nul chez un promu après seulement trois journées, quand cela lui avait pris 23 matches avant de lâcher ses premières unités, la saison passée, on ne peut appeler ça une opération comptable en or. Mais ça aurait pu être pire si Joubert n’avait pas été extrêmement vigilant sur une dernière occasion magistrale du Titus et conclue par un tir en force de Dzanic…

Julien Mollereau

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