Décidément, le Progrès a encore bien du mal à trouver des repères dans l’animation offensive, qui reste le parent pauvre de ses deux premières prestations de la saison.
On ne sait pas vraiment à quelle heure le Progrès Niederkorn avait prévu de commencer son derby. D’ailleurs, on ne sait pas vraiment s’il l’a jamais commencé puisqu’à 2-0 à la pause, il avait beau jeu de proposer cette réaction molle et de bon ton. Il en a été récompensé à la hauteur de ses efforts mesurés : il n’a toujours pas gagné le moindre match contre son voisin differdangeois depuis 2010, qui vient de lui coller dans les dents une sixième défaite de rang.
À la hauteur des ambitions de top 3 du club niederkornois, cela reste encore anecdotique puisqu’on n’est finalement que le 13 août. À l’échelle de la rivalité dans la ville, le symbole continue d’être très gênant. Il a été souvent reproché au Progrès sa terrible inconséquence dans les chocs avec les cadors de la Division nationale, depuis deux ans. Il perpétue la tradition malgré l’arrivée de Fabien Tissot sur le banc et son recrutement cinq étoiles (théoriques pour l’instant).
A-t-on surestimé la capacité d’intégration de ces garçons de l’attaque sur la seule base de leurs CV? Sûrement. Alexis Lafon n’est pas encore le monstre annoncé dans son couloir gauche. Et il semble évident que Rémi Laurent, joueur de surface, qui n’est ni un premier prix de rapidité, ni un garçon qui peut se créer les occasions seuls, ne tirera pas l’équipe vers le haut sans un sérieux coup de pouce offensif. Entre les lignes : il lui faudra quand même avoir un jour des ballons exploitables. Et en deux fois 90 minutes contre le RFCU et le FCD03, il n’en a eu que deux, mais les a ratés pour pas grand-chose, trouvant aussi le temps, à sa charge, de rater un penalty.
Schaab et les recrues font le job
Tout cela mis bout à bout fait de ce Niederkorn de début de saison, pour l’heure, une petite déception qui pèse quand même trois points, ce qui l’aidera à relativiser et à prendre son mal en patience. Differdange, lui, est une belle satisfaction qui n’en pèse que… quatre, ce qui, a contrario, lui laissera un petit goût d’inachevé. Cette équipe est tout de même méchamment solide. Et ses recrues, à elle, sont déjà bien visibles, avec notamment un couple Fleurival-Holter très présent et dont l’intégration semble s’être déroulée bien plus facilement que celles des recrues du voisin. Bettmer, titularisé cette fois, a bien répondu présent, tout comme Schaab, le nouveau n° 1 aux buts, qui s’est fendu de deux sorties d’une sérénité totale en première période et de deux parades (dont une sensationnelle sur une demi-volée de Laurent) en toute fin de rencontre.
Differdange a rappelé, finalement, un point de détail majeur : si le Progrès vise le top 3, lui vise le sommet. Et la constance de son effectif au fil du temps est une garantie tangible : lui a pris son match par le bon bout, sans être génial peut-être, mais en ne s’appuyant que sur des garçons concentrés, concernés, efficaces.
Tout a commencé par un centre de Bettmer (du droit s’il vous plaît) et une tête de l’inévitable Vandenbroeck. Flauss s’est couché sur sa ligne, mais Er Rafik, en renard, aura été le seul à suivre le mouvement pour pousser au fond du but vide (1-0, 13 e ). Le meilleur buteur differdangeois de la dernière saison manquera même de peu de doubler la mise à la 24 e quand Flauss se déchire sur corner, mais sa tête file au-dessus de la barre.
C’est sur une conversion défensive catastrophique du Progrès que le FCD03 va assommer la rencontre. Ramdedovic n’a pas d’autre choix que de découper Bettmer à l’entrée de la surface. Décalé, Caron transperce le mur niederkornois, dans lequel le ballon est dévié. Flauss, pris à contre-pied, ne peut pas esquisser le moindre geste et se fait crucifier (2-0, 38 e ).
Le retour des vestiaires voit les Jaunards esquisser ce qui s’apparente le plus à un service minimum de la réaction d’orgueil qu’à une véritable rébellion en bonne et due forme. Bettmer, dans cette deuxième période tout aussi soporifique que la première, manque même d’aggraver encore la marque après un petit pont sur Dog, mais son plat du pied (droit, encore) rase le montant.
Bref, l’été est passé et le FCD03 reste encore bien devant son voisin. Dans le jeu, dans les résultats et dans les ambitions. Fabien Tissot a du boulot. Ça tombe bien, il est venu pour ça.
Julien Mollereau
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