L’artiste Berthe Lutgen a reçu le premier Lëtzebuerger Konschtpräis, ce vendredi soir, des mains de la Grande-Duchesse dans le cadre de la Luxembourg Art Week.
Ce nouveau prix du ministère de la Culture récompense un artiste pour l’ensemble de son œuvre, sa carrière ainsi que son engagement durable pour la scène artistique luxembourgeoise. Étaient éligibles à cette première, les artistes actifs dans le domaine des arts visuels, de nationalité luxembourgeoise, vivant ou travaillant au Luxembourg ou ayant un fort ancrage culturel dans la scène artistique du pays.
Le jury a donc choisi Berthe Lutgen à l’unanimité : «Berthe Lutgen fait partie des générations d’artistes nés entre 1930 et 1950, dont les meilleurs ont été à l’origine d’une véritable rupture dans la pratique de l’art dans le pays; op art, happening, land art, y étaient alors inconnus, a expliqué Lucien Kayser, représentant le jury. À ces nouvelles orientations s’est associé l’engagement social et politique, dans un contexte où il fallait beaucoup d’esprit d’initiative et de courage. Comme tels de ses contemporains, Berthe Lutgen a commencé alors une trajectoire tout au long sans la moindre concession. Pour elle, fondatrice dès 1971 du MLF au Luxembourg, l’art a été parallèlement toujours lié à son féminisme, pour dénoncer les injustices et lutter contre les violences faites aux femmes».
Le jury a ainsi «identifié chez Berthe Lutgen et voulu reconnaître la façon heureuse de conjuguer l’excellence artistique et le combat citoyen, une œuvre où d’un côté il s’est imposé une peintresse dextrement coloriste, de l’autre une dessinatrice d’une rare efficacité». Il estime enfin que ce premier Konschtpräis, «au-delà du choix tout équitable de la lauréate, peut s’avérer salutaire dans la perspective d’un regard nouveau, plus ample, plus différencié, de l’histoire de l’art au Grand-Duché».
La ministre de la Culture, Sam Tanson, qui a félicité la lauréate, s’est dit «particulièrement touchée de remettre le prix à Berthe Lutgen, dont le parcours fut toujours marqué par un regard aiguisé sur la société, un infaillible engagement féministe et une grande fidélité à la peinture».
L’artiste est repartie avec le trophée – une broche en argent patiné de l’artiste et designer Claude Schmitz, symbolisant l’importance de la voix des artistes dans notre société – et la somme de 10 000 euros.
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