Quelques jours après l’annonce de la liquidation de l’ASBL Benu Village, ses employés ont débuté une discussion avec la Ville à propos d’une possible reprise de l’activité.
Le Benu Village n’est pas mort. Comme annoncé dans nos colonnes le 16 novembre dernier, l’ASBL qui gérait l’écovillage est en cours de liquidation judiciaire, mais les ex-employés sont, eux, déjà prêts à reprendre le projet. Mardi, soit neuf jours après l’annonce officielle de la liquidation à cause d’une dette de 945 870 euros, une délégation d’employés a été reçue par les échevins d’Esch-sur-Alzette afin d’évoquer l’avenir du site.
«Ils avaient envie d’échanger avec nous, même si nous n’avons pas encore de représentation légale, et ils sont ouverts à des propositions de notre part», raconte, soulagée, Valérie Marx, employée du Benu Village depuis près de deux ans. «On parle surtout d’inclure davantage le projet dans le développement du quartier et de voir ce qu’on peut faire pour l’économie circulaire de la ville.»
Présente lors de la réunion, cette dernière tient tout de même à tempérer : «Pour l’instant, c’est juste une ouverture des deux côtés afin que l’on travaille ensemble pour redémarrer le projet». La Ville ne pouvant pas reprendre le projet d’un point de vue légal, les élus ne peuvent donc rien promettre aux 40 salariés mis au chômage.
«On est encore le Benu Village»
Interrogée sur une éventuelle aide financière de la commune, Valérie Marx botte en touche car «on attend déjà que la liquidation se fasse. Pour l’instant, nous n’avons pas le nom du liquidateur». En attendant, les employés cherchent des partenaires ainsi que des associations et des acteurs locaux afin de travailler sur le projet, qui comprenait un restaurant ainsi que des ateliers de menuiserie et de couture.
Du côté de l’ancienne direction, silence radio depuis l’annonce de la liquidation. «Nous n’avons même pas eu de réunion avec la direction pour nous expliquer la liquidation et ce qu’on va devenir.» En dépit de leur silence, les dirigeants de l’ASBL ont tout de même interdit l’accès au site et supprimé tous les réseaux sociaux du Benu Village, hormis celui du restaurant «Benu Slow».
C’est sur ce compte que les employés communiquent désormais, en précisant qu’il est géré par le staff, mais sans la direction. «Il fallait rendre les choses claires sur notre désolidarisation vis-à-vis de la direction. On est encore le Benu Village, mais on est le personnel qui aimerait faire revivre le projet.»