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Bénévolat : les retraités et les étudiants sont les plus engagés


Les clubs des jeunes du pays sont gérés et animés par de nombreux bénévoles.  (Photo : archives lq/alain rischard)

Selon une étude du Statec, 35 % des résidents se sont engagés bénévolement en 2022. Parmi eux, les 61 à 80 ans et les 16 à 25 ans sont les plus nombreux à avoir adhéré à une cause.

Comment se porte le bénévolat au Luxembourg? À entendre bon nombre de représentants de différentes associations, la situation s’est nettement dégradée après la pandémie de covid. Le camp politique s’engage activement à inverser la tendance. «Le gouvernement poursuivra ses efforts pour informer et sensibiliser les citoyens sur la nature et les avantages de l’engagement bénévole», souligne ainsi l’accord de coalition conclu entre le CSV et le DP. Le but est de créer «les conditions-cadres nécessaires pour que les associations, les fédérations, mais aussi les institutions et les communes puissent bénéficier du potentiel des bénévoles de manière profitable pour tous».

Le programme gouvernemental renvoie vers l’étude de TNS Ilres, réalisée fin 2021, selon laquelle 59 % des résidents luxembourgeois sont engagés dans des activités bénévoles, tandis que 69 % des personnes qui ne le sont pas encore se montrent disposées à consacrer du temps bénévolement à une organisation.

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Bénévole et militant ?

Ces chiffres diffèrent de ceux du Statec publiés en cette fin de semaine. Selon cette étude, 35 % de la population a effectué une activité bénévole en 2022. Même si le pourcentage est assez nettement inférieur à celui avancé par TNS Ilres, l’institut national de la statistique émet un message positif. Le Luxembourg figurerait ainsi parmi les leaders européens du bénévolat. Les pays comptant le plus grand nombre de bénévoles sont les Pays-Bas, le Danemark et la Norvège où près d’un habitant sur deux (48 %) a exercé une activité bénévole. La moyenne européenne pointe à 19 %.

Les données recueillies par le Statec sont issues de l’enquête «EU-SILC» sur les revenus et les conditions de vie des ménages qui a été conduite au cours du deuxième semestre de l’année 2022. Elles permettent d’établir une analyse socio-démographique sur les bénévoles de plus de 16 ans résidant au Luxembourg.

Des taux stables depuis 1997

Les chiffres incluent à la fois le bénévolat formel, pratiqué dans une organisation spécifique (voir ci-dessous), et le bénévolat informel, où le volontaire se consacre à une autre personne (aide au ménage, jardinage, garde d’animaux, etc.) ou une activité collective, non encadrée par une association (p. ex. nettoyage de forêt ou d’espaces publics).

La proportion de la population faisant du bénévolat formel est restée stable au cours des deux dernières décennies, passant de 25 % en 1997 à 21 % en 2022. Pour le bénévolat informel, les résultats sont aussi très stables avec une proportion de 10,3 % engagée dans le bénévolat dit «relationnel», à la fois en 1997 et 2023.

Quel est le bénévole type?

Ce sont les retraités et les étudiants qui sont le plus nombreux à s’engager : 30 % des bénévoles ont entre 61 et 80 ans, tandis que 27 % sont âgés entre 16 et 25 ans. Derrière suivent les 41-60 ans (25 %), les 26-40 ans (22 %) et les plus de 81 ans (11 %).

Les hommes sont plus nombreux que les femmes (27 % contre 23 %).

En ce qui concerne la nationalité, les bénévoles sont essentiellement luxembourgeois (31 %), suivis des Belges (21 %), Français (19 %) et Portugais (11 %).

Les diplômés et les plus aisés devant

Le manque de temps libre n’est pas le seul facteur qui explique l’absence d’engagement bénévole.

Les personnes au chômage (12 %) ont ainsi beaucoup moins tendance à s’engager que les employés (24 %).

Le degré de formation joue également un rôle : 28 % des bénévoles sont détenteurs d’un diplôme universitaire alors que seulement 13 % des résidents sans diplôme sont engagés.

En outre, c’est parmi les 20 % des ménages les plus aisés que l’on trouve le plus grand nombre de bénévoles (38 %). La part de bénévoles est plus faible (20 %) parmi les ménages les plus vulnérables.

Un facteur d’intégration plutôt limité

Les chiffres démontrent que les personnes qui se sentent les moins intégrées sont moins souvent bénévoles.

Parmi ceux qui se sentent exclues de la société, seulement 17 % s’engagent pour une cause. À l’opposé, les citoyens qui ont trouvé leurs marques sont en moyenne 25 % à exercer une activité bénévole.

Finalement, ce sont les personnes plus heureuses (28 %) qui effectuent plus fréquemment du bénévolat que les gens moins comblés (15 %).

Un tiers ou deux tiers ?

Les chiffres sur le bénévolat diffèrent entre l’étude du Statec, reposant sur un échantillon de quelque 14 000 personnes, et une enquête menée fin 2021 par TNS Ilres, pour laquelle 2 058 résidents âgés de plus de 16 ans ont été interrogés pour le compte du ministère de la Famille.

Si le Statec vient à la conclusion que 35 % de la population a effectué une activité bénévole en 2022, TNS Ilres (redevenu Ilres) annonce un taux de 59 %.

Parmi les autres chiffres clés de cette seconde enquête, il est à retenir que 33 % des volontaires s’engagent de manière formelle et 47 % de manière informelle. Quelle que soit la nature de leur engagement, 55 % s’y consacrent au moins une fois par semaine.

La fidélité joue aussi un rôle : 68 % des bénévoles occupent leur fonction depuis plus de cinq ans et près de la moitié depuis plus de dix ans.

Un commentaire

  1. Patrick Hurst

    …si le bénévolat se porte si bien, comment se fait-il alors que la pétition publique 3262 pour un Congé de Citoyenneté Active n’a recueilli que 50 signatures à peine?
    Comment se fait-il qu’autant d’associations éprouvent des difficultés à occuper leurs postes-clé [présidence / secrétariat / traisorerie]?