Belval : «Vous verrez ce qui a été imaginé il y a 20 ans»

Les constructions dans le quartier de Belval se poursuivent. Dès 2023, les nouveaux travaux vont donner une nouvelle envergure au site.

À force de le fréquenter, on n’en perçoit plus toute la singularité. Pourtant, Belval est unique en son genre : depuis la sortie des premiers bâtiments en 2004 sur une friche sidérurgique de 120 hectares, il allie architecture moderne et conservation du passé industriel sans fausse note.

Même s’il a fallu attendre 2015, la première rentrée universitaire des étudiants, puis 2016 l’ouverture de la liaison Micheville pour qu’il s’anime, le nouveau quartier d’Esch-sur-Alzette est désormais un lieu grouillant de vie. Les chiffres parlent d’eux-mêmes.

Début 2022, 21 000 personnes occupaient le quartier (3 700 habitants, 5 700 étudiants, scolaires, assistants et chercheurs, 12 000 salariés) ainsi que 270 entreprises, commerces et administrations, détaille dans son rapport d’activité 2021, Agora, l’une des deux sociétés, avec le Fonds Belval, chargées de planifier et d’aménager le quartier.

Jusqu’à présent, Agora a vendu 88 % du potentiel constructible. «La dernière étape du développement, c’est Belval-Sud, un quartier résidentiel dont les accès doivent être retravaillés, et le site autour des deux grandes cheminées», explique Robert Kocian, le directeur du développement et marketing d’Agora.

Des chantiers qui nécessitent parfois des adaptations en fonction de la conjoncture économique. Heureusement, ni l’augmentation du prix et la difficulté d’approvisionnement des matériels, ni la crise sanitaire n’ont eu de répercussions jusqu’à présent, contrairement à ce qu’il s’était passé en 2009.

La crise bancaire avait refroidi certains investisseurs qui avaient alors demandé à ce que la surface des bureaux soit plus modeste. Actuellement, «le taux de vacance est en dessous de 1 %, la demande est toujours là», assure Robert Kocian.

Autres gros chantiers en cours ou sur le point de débuter, dévolus cette fois au Fonds Belval, le bâtiment qui abritera les Archives nationales et celui du futur centre sportif.

Côté infrastructures routières, en 2023, la passerelle destinées aux cyclistes reliant le centre d’Esch à Belval, ainsi que le dernier tronçon autoroutier de la liaison Micheville seront mis en service.

Il existe deux Belval

«Aujourd’hui, on ne peut pas se sentir dans un quartier terminé parce qu’il y a des dents creuses, des espaces vides, relève Robert Kocian, le directeur du développement et marketing d’Agora. Quand ils seront comblés, alors vous verrez ce qui a été imaginé il y a 20 ans.»

Il faudra patienter encore trois à quatre ans pour appréhender la vision qui était à l’origine de ce projet : «Les premiers travaux vont débuter l’année prochaine sur l’ancien parking provisoire Square Mile. Ce nouveau quartier sera traversé par une voie piétonne longeant commerces et bureaux, qui ira jusqu’aux cheminées. À ce moment-là, le cœur de Belval sera réalisé.» Il sera ainsi plus aisé de parcourir dans sa continuité le site d’ouest en est.

Pour bon nombre de promeneurs, ce sera l’occasion de découvrir un grand espace de verdure de huit hectares, qui existe pourtant déjà depuis 2015. Le parc «Um Belval», à proximité d’une école et du lycée Bel-Val, situé entre les quartiers résidentiels et les cheminées, est une étendue de verdure inattendue dans un Belval à forte densité que l’on pense avant tout comme urbain. À tort d’ailleurs : Agora annonce que le quartier comporte 40 % d’espaces verts et publics.

Quand les grues disparaîtront-elles du paysage ? Une fois les dernières parcelles vendues, aménagées et les transferts aux communes d’Esch et Sanem effectués, «on pourra dire qu’Agora a terminé sa mission à Belval», avance Robert Kocian en souriant, estimant que cela se produira «aux alentours de 2030».