Au cœur de Belval à Esch-sur-Alzette, le futur quartier Central Square commence à se dessiner avec des travaux qui devraient durer cinq ans. Quelques lots restent à vendre.
Le visage de Belval n’arrête pas de changer. Depuis les premiers travaux immobiliers au début des années 2000, l’ancienne friche industrielle est constamment en évolution. Et en travaux. Cette fois, c’est au tour du Square Mile, l’un des quatre quartiers qui composent le projet de reconstruction de Belval, avec la Terrasse des Hauts Fourneaux, Belval Sud et Belval Nord.
Depuis 2021 déjà, le lieu est en travaux pour accueillir le Central Square, un futur quartier mixte composé de logements, de bureaux et de commerces. L’occasion de faire un point sur l’avancée du chantier.
Aux commandes se trouve toujours la société Agora, née en 2000 d’un partenariat public-privé entre l’État et ArcelorMittal afin d’urbaniser l’ancien site sidérurgique. Chargée de la commercialisation des terrains auprès de promoteurs, Agora a donc démarré les travaux après avoir planifié les infrastructures publiques en concertation avec les communes de Sanem et d’Esch-sur-Alzette.
Divisé en douze lots pour la vente (voir la projection d’architecte), le site de l’ancien parking provisoire construit autour des bassins de frittage d’ArcelorMittal a trouvé preneur pour tous les lots, sauf deux d’entre eux (37 et 38), au pied des cheminées du parc Belval. Central Square connaît donc presque tous ses futurs promoteurs et s’apprête à vivre une transformation impressionnante sans plus attendre.
«Quatre bâtiments de haut standing seront en chantier dans l’année qui vient, pour une surface totale constructible de 63 000 mètres carrés», annonce Pierre Karst, ingénieur chef de projet à Agora.
Logements, bureaux et commerces
Le bâtiment Manhattan (lot 47) est, lui, déjà terminé. Ses résidents y ont emménagé en fin d’année dernière. La livraison des lots 39 et 46 est prévue en 2024 et le reste est à construire. Pour l’instant, Agora réalise «la voirie publique du Central Square, de la rue Jean-Jacques-Rousseau entre les lots 39 et 40, de la rue Jane-Adams entre le 41 et le 42 et de la rue piétonne, dont le centre est la place des Bassins».
Les représentants d’Agora précisent qu’ils ne sont pas responsables des dates de fin de chantier des bâtiments : «Ce sont les promoteurs qui sont responsables des travaux, de la livraison du bâtiment et de la réception pour les résidents.»
Grâce à des échanges réguliers avec les promoteurs, la société de développement est en mesure d’avoir une vue sur leur planning. «Je pense qu’en 2028 nous aurons une image plus claire du quartier», estime Alexandre Londot, le directeur des opérations.
Tous les travaux du Central Square ne sont pas définitivement ficelés, mais Agora peut déjà assurer que, pour les terrains commercialisés, 42 % des surfaces des bâtiments auront une vocation résidentielle, ce qui ajoutera 730 nouveaux logements à Belval.
Pour le reste, 38 % du bâti accueillera des bureaux, 10 %, du commerce de détail et 6 %, de l’hôtellerie. La place piétonne prévue au cœur de Central Square «devrait proposer plus de 50 % de cafés et restaurants».
«Voir les vestiges du passé»
Cette place piétonne et centrale du quartier prendra forme autour des deux anciens bassins de frittage d’ArcelorMittal, qui seront conservés, à l’image des hauts fourneaux à quelques pas de là. «Le but est de pouvoir y voir les vestiges du passé, de garder le patrimoine», affirme le directeur des opérations.
Bien que la société de développement soit encore «en train de faire des études et de définir un repreneur pour faire le montage final du projet», elle a imaginé deux fonctions bien distinctes pour aménager les bassins.
Le bassin sud devrait être «une place accueillante, arborée, avec des gradins qui partiraient du niveau de la place qui entoure les bassins afin de descendre étage par étage sur quatre mètres». L’objectif est que les nombreux travailleurs, étudiants ou visiteurs de Belval s’y rendent et que la commune y organise des événements. Le second bassin serait relié par «une rampe métallique qui descend aussi d’un étage, afin d’arriver dans un espace intérieur vitré et une vue sur un petit cercle d’eau.»
Une chose est certaine, le Central Square trouvera sa particularité dans la mutualisation des parkings. Invités à travailler ensemble, les promoteurs, appelés «le club des 7» par Agora, vont ouvrir au public les parkings des bâtiments de bureaux le soir et le week-end. Il s’agirait d’«une caractéristique unique au Grand-Duché».
Le quartier sera également composé d’une voirie dotée d’espaces verts et récréatifs afin que les résidents s’approprient les lieux. Alexandre Londot parle à ce propos d’«espace qualitatif et agréable».
Agora : fin de mission vers 2033
Dans nos colonnes, en octobre 2022, Robert Kocian, le directeur marketing et développement d’Agora, situait la fin de la mission de la société de développement à Belval «aux alentours de 2030». «Cela a pris un peu de retard, car certains concepts ont évolué et il a fallu intégrer le plan national de mobilité 2035», explique Alexandre Londot. Agora devrait donc plutôt avoir rempli son rôle «en 2032 ou 2033».
Pour les lots encore disponibles, tels que les 37 et 38, leur avenir est en réflexion, Agora assurant tout de même que les cheminées seront gardées. Les lots 31 et 32, eux, «n’appartiennent pas encore à Agora, donc, potentiellement, il y a encore des discussions sur leur développement». Le numéro 33 étant partiellement occupé par un bâtiment provisoire du LIST, il sera développé plus tard. Le 30, lui, est libre.
Agora … Belval: C’est surtout une mine d’or pour les promoteurs / investisseurs! Cela n’a rien d’une ville étudiante que l’on peut connaître (Nancy / quartier latin à Paris…). Pour les déficients visuels, c’est carrément la cata: pas de trottoirs, bref, un désert de béton et d’acier!