Les voyageurs passant par la gare de Luxembourg pourront s’interroger pendant six semaines sur ce qu’ils souhaitent faire avant de mourir grâce au projet «Before I die…», de l’association Omega 90.
Qu’est-ce que vous voudriez absolument faire avant de mourir ? C’est une drôle de question qui s’affiche en très grand sur un tableau noir dans la verrière de la gare de Luxembourg : «Before I die I want to…». Une question qui s’adresse à tout le monde et à laquelle chacun peut répondre jusqu’au 15 mars, en son for intérieur ou en prenant la craie.
«Pour moi il est important de penser à la mort, cela ne doit pas être un tabou, car la mort fait partie de la vie, explique la ministre de la Famille et de l’Intégration, venue présenter ce projet. Ce message invite les gens à réfléchir à ce qu’ils veulent faire avant de mourir. Penser à la mort, cela permet de relativiser et de ne pas s’énerver pour des petites choses.
Et, songeant à la fin de vie, Corinne Cahen ajoute : «Il est important de ne pas tout laisser au hasard, de décider comment on veut que ça se passe tant qu’on le peut encore. Il existe diverses possibilités aujourd’hui : l’euthanasie, l’acharnement thérapeutique, etc. Mieux vaut y réfléchir avant qu’il ne soit trop tard.»
«Être heureuse» avant de mourir
Sur le tableau, la ministre a noté qu’elle souhaitait être heureuse avant de mourir. Mais est-ce un sujet auquel elle pense ? «Au ministère, on en parle tout le temps», sourit-elle, mais personnellement «on y pense tous au plus tard lorsque nous perdons un proche».
«La vie a un début et une fin, c’est la seule chose dont nous sommes sûrs, indique Roger Molitor, le président de l’ASBL Omega 90. Dans notre société, on parle de tout, mais rarement de ça. Pourtant il faut se donner des perspectives, s’y préparer.»
Selon lui, penser à la mort n’est pas déprimant. «Au contraire, on apprécie encore davantage la vie quand on sait qu’elle est fragile.» Sur le tableau, il a noté qu’il souhaitait voir grandir ses petits-enfants.
Audrey Libiez