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Bébé secoué à Kayl : quatre ans ferme en appel pour le père


À la barre, le père a clamé ne pas avoir volontairement fait mal à son fils. (illustration Jean-Claude Ernst)

Mercredi après-midi, la Cour d’appel a confirmé la peine prononcée en première instance contre le quadragénaire. Les faits remontent à fin avril 2014.

Condamné à quatre ans de prison ferme en juillet dernier, le quadragénaire poursuivi pour avoir secoué son fils de cinq semaines avait interjeté appel. «Je n’ai pas contrôlé ma force», s’était-il défendu à la barre.

Jamais il n’aurait voulu lui faire du mal, avait-il affirmé. C’est la panique et l’inexpérience qui expliqueraient son acte. En proie à une grande peur, il aurait secoué le nourrisson le 27 avril 2014. Ce dimanche après-midi, à leur domicile de Kayl, il s’était proposé de changer la couche de son fils de cinq semaines en pleurs. Ce n’était pas dans ses habitudes, comme en semaine il habitait sur son lieu de travail. La mère, qui se reposait alors sur le canapé, n’était toutefois pas restée longtemps dans le salon. Elle avait entendu un bruit sourd. Après un silence total, le nourrisson s’était remis à pleurer de plus belle. Elle avait accouru dans la chambre et découvert son fils qui saignait de la bouche.

Le nourrisson, victime du syndrome du bébé secoué, était resté hospitalisé à la Kannerklinik pendant près d’un mois, dont une semaine en soins intensifs. Il était non seulement couvert d’hématomes, mais souffrait également d’hématomes sous-duraux, d’anomalies neurologiques et d’une rupture du frein labial supérieur.

«Une brutalité non négligeable»

Conformément aux réquisitions du parquet général, la Cour d’appel a confirmé le jugement de première instance. La peine de quatre ans de prison ferme contre le père est donc confirmée. Vu son casier judiciaire, un sursis n’était pas envisageable. Il a déjà huit condamnations pénales, dont cinq pour coups et blessures volontaires. Les premiers juges avaient retenu les coups et blessures volontaires ayant entraîné une incapacité de travail personnelle.

«Pour moi, toutes les blessures constatées ont été causées de manière volontaire et avec une brutalité non négligeable. Ce n’est pas le fruit d’une maladresse ou d’une non-expérience, avait martelé le premier avocat général. Le père ne supportait pas les pleurs répétés du nourrisson.»

Depuis les faits, le couple est séparé. La mère avait récupéré son fils à la sortie de l’hôpital sous la condition d’éviter tout contact avec le père. Ce dernier a été condamné en première instance à leur verser un total de près de 32 000 euros de dommages et intérêts.

Fabienne Armborst