Dimanche avait lieu la 44e édition du bazar Inde-Népal. Une grande fête colorée qui a pour but de venir en aide aux populations défavorisées de ces deux pays. Particulièrement aux enfants.
Les fleurs, des voiles brodés d’or, des couleurs, des strass et de la joie. Les allées du centre culturel de Sandweiler en débordent. Sur la scène, des jeunes femmes vêtues de costumes traditionnels interprètent des danses anciennes avec précision ou s’amusent sur des chorégraphies dignes de Bollywood. Avant elles, d’autres jeunes femmes moins typées et toutes en jambes avaient diverti les visiteurs en présentant des tenues indiennes plus contemporaines, entre saris et robes bohèmes. Dans l’air flottait une savoureuse odeur d’épices et de curry.
Après 44 ans d’organisation, la recette du bazar Inde-Népal n’a pas perdu de sa saveur et son programme, dédié à la rencontre de communautés et de cultures, continue d’attirer de nombreux visiteurs. Toujours au même endroit. Hier, plus de 300 personnes avaient participé au repas composé de spécialités des cuisines indienne et népalaise pour la bonne cause. Les fonds récoltés permettront à l’association Aide à l’enfance de l’Inde et du Népal (AEIN) de financer des projets humanitaires dans ces deux pays cibles.
«Cette année, nous mettons en avant des projets en relation avec l’éducation. L’an dernier, nous avons reconstruit une école qui avait été détruite par le tremblement de terre au Népal. Une partie des fonds récoltés va nous permettre d’aménager une aire de jeux et les classes», explique Françoise Binsfeld, directrice de l’association. «Une autre partie sera utilisée pour rescolariser 250 anciennes victimes du travail des enfants.»
Des partenaires aident l’association à développer les projets dans ces deux pays. Aide à l’enfance de l’Inde et du Népal peut également compter sur le soutien du ministère de la Coopération, qui finance ces projets à 80 %, ainsi que sur ses nombreux bénévoles. Une cinquantaine d’entre eux ont organisé le bazar et participé à son bon fonctionnement en tenant les stands d’artisanat ou du marché aux puces, en servant ou en préparant les repas, ou encore en assurant l’animation des différents ateliers.
Une vaste communauté qui s’est formée sur plus d’un demi-siècle. «Nous soutenons des projets en Inde depuis 57 ans et au Népal depuis les années 1990, à l’initiative de familles luxembourgeoises qui ont adopté des enfants dans ces deux pays», précise Françoise Binsfeld. «De la vente de gâteaux est né un bazar qui n’a cessé de grandir jusqu’à devenir une tradition au Luxembourg. C’est une fête de famille pour nos membres. Certains enfants adoptés viennent avec leurs propres enfants.»
« Nous aidons les plus pauvres »
Une vingtaine de projets sont en cours. La majorité au Népal. L’association dispose d’un budget de 1,7 million d’euros par an pour les financer. «L’agriculture biologique, les répercussions du changement climatique sur les populations ainsi que leur santé sont des problématiques sur lesquelles nous travaillons. Nous allons entamer un projet de distribution d’eau potable dans les foyers au Népal cette année. Il y en a de moins en moins en raison de la sécheresse», précise la directrice. Mais pas seulement.
Les projets portant sur les droits des femmes et des enfants font également partie des chevaux de bataille de l’association. «L’aide aux enfants passe forcément par celles des mamans et des familles», poursuit-elle. «Nous faisons un travail de sensibilisation sur des thèmes comme l’égalité des sexes, les mariages arrangés, le travail des enfants, entre autres.»
Les résultats des efforts d’Aide à l’enfance de l’Inde et du Népal sont visibles sur le terrain. «Dès que les femmes prennent un peu d’indépendance et commencent à gagner de l’argent, les familles vont mieux. Elles utilisent l’argent pour l’éducation de leurs enfants. Leur statut au sein des familles change et on constate une meilleure harmonie au sein des communautés», affirme Françoise Binsfeld. «Nous aidons les oubliés de la politique, les plus pauvres des pauvres.»
Les projets touchent des communautés entières et leur permettent d’évoluer à long terme si les autorités locales le permettent. «Nous devons être certains, quand nous nous retirons, que ce que nous avons mis en place va se poursuivre. Les autorités locales doivent entériner certaines choses dans leurs politiques.»
Plus de 4 000 citoyens d’origine indienne vivaient au Luxembourg et 300 d’origine népalaise. Certains d’entre eux se sont impliqués à créer l’ambiance chaleureuse du festival.