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Bazar de la Croix-Rouge : «C’est comme à la maison»


Le Kleeschen et le père Fouettard étaient de retour pour le Bazar de la Croix Rouge, la première sortie luxembourgeoise qui installe l’ambiance des fêtes de fin d’année.

Le Bazar de la Croix-Rouge s’est achevé hier sur une bonne note, après deux jours dédiés à la convivialité, aux achats de cadeaux, mais aussi à l’entraide et la sensibilisation.

Se rendre au Bazar de la Croix-Rouge à Luxembourg, c’est faire le premier pas vers les fêtes de fin d’année. Ce dimanche, malgré un fort vent d’automne qui agitait parfois la toile du grand chapiteau du Glacis, il y avait de la magie de Noël dans l’air et des chansons pour la Saint-Nicolas. Le Kleeschen lui-même était présent en fin de matinée, provoquant une queue d’une centaine de familles le long des stands du bazar.

«C’est la première sortie officielle de saint Nicolas au Luxembourg, on a un contrat d’exclusivité avec lui, il ne peut pas sortir avant», plaisante Vincent Ruck, responsable de la communication de la section locale de la Croix-Rouge. Le père Fouettard était aussi de la partie, tout comme le public qui a répondu présent tout le week-end.

«Vraiment, samedi, c’était une surprise, il y avait beaucoup de monde malgré le mauvais temps», se réjouit Judith Reicherzer, chargée d’organiser la manifestation. Une satisfaction d’autant plus importante que, cette année, le public s’est diversifié, selon les organisateurs. «Il y a plus de mixité, on voit des familles étrangères qui ne connaissaient pas les traditions, alors qu’avant on avait du mal à avoir un public plus international.»

Bien connu des familles luxembourgeoises, le Bazar s’est ouvert sans perdre ses traditions : le Kleeschen, les scouts et les tartines de saumon, qui font la réputation du bazar depuis 50 ans. Côté restauration, l’espace food trucks a d’ailleurs connu un beau succès. On a pu y voir certains entamer les festivités avec des plateaux de fruits de mer et quelques coupes de champagne. «C’est comme à la maison. Les gens discutent, puis prennent l’apéro, un plat et puis le dessert», sourit Manou Hoss, la présidente de la section locale.

Fêter, acheter, mais aussi sensibiliser

Attablés depuis une bonne heure, Christophe et sa famille profitent de la convivialité du lieu : «C’est vraiment sympa. On peut manger, fouiller pour un cadeau, puis revenir boire un coup, et il y a de quoi faire pour tout âge.» Pour les plus jeunes, forcément moins intéressés par la chine, le stand d’accueil qui leur est dédié connaît aussi une belle fréquentation, entre les coloriages et les sessions de Mario Kart.

Malgré l’ambiance festive et les langoustines, le Bazar n’en reste pas moins un événement organisé afin de financer les actions de la Croix-Rouge. Les stands de vêtements ou de brocante sont alimentés par des bénévoles, qui également achètent à des commerçants locaux ou s’arrangent avec eux afin de proposer leurs bijoux, accessoires de maison et cadeaux en tout genre. «Et 100 % de ce qui est acheté revient à la Croix-Rouge, il n’y a pas de marge», rappelle Vincent Ruck.

Dès l’entrée se trouve «l’un des deux piliers» de l’aide humanitaire : l’aide internationale, dont le stand surprend parfois les visiteurs. «Ils connaissent le Bazar pour faire des achats de Noël, donc certains sont surpris d’y voir un stand d’information», avoue Éric, le responsable du stand. Ce dernier prend la forme d’un abri, qui est le sujet phare des volontaires luxembourgeois, qui travaillent notamment afin de «donner une réponse d’abri pour les populations en déplacement». Avec un spécialiste en son sein, la section locale envoie des abris sur place et forment certains à construire les leurs.

Les projets menés depuis le Grand-Duché concernent «surtout l’Afrique de l’Ouest, mais aussi Madagascar, le Burundi, le Népal ou l’Ukraine». Aux curieux attirés par les photos d’abris au Tchad ou au Burkina Faso, Éric en profite également pour faire connaître l’ERU (Emergency Response Unit). «Ce sont des équipes mobilisables en 24 ou 48 heures après une urgence», explique-t-il. Dans le cadre de ce dispositif, le Luxembourg travaille avec les experts belges et néerlandais et un groupe Benelux s’est créé afin d’établir une coordination et d’envoyer des volontaires, comme lors des inondations au Pakistan en 2022.

Dons de cadeaux anonymes

Mobilisée à l’étranger, la Croix-Rouge l’est tout autant au Luxembourg et profite du Bazar pour le rappeler. Son deuxième centre de préoccupation concerne l’aide à la jeunesse, qui possède aussi son stand afin de mettre en avant les actions d’accompagnement des jeunes, scolaires et autres. Des jeunes bénévoles comme Lens en profitent également pour récolter des dons afin «d’offrir des cadeaux à des enfants dans le besoin».

Ces enfants, dont les familles sont connues par la section locale, choisissent un cadeau parmi un catalogue d’une quarantaine de propositions, de 5 à 35 euros. Ensuite place au hasard et à la générosité. «J’ai tiré le numéro 131, c’est un adolescent de 15 ans qui veut 30 euros de livres», explique une femme qui vient de tirer au sort l’un des 160 noms sur la liste. «C’est vraiment bien comme cadeau, à l’heure où tout le monde est sur son téléphone.» Contente de faire un heureux, cette mère Noël anonyme reçoit tout de même une carte de remerciement que réalisent tous les enfants, avec leur prénom, quelques mots et un dessin.

«C’est vraiment pour montrer aux gens où vont leurs dons, pour montrer que c’est personnel, et ça leur fait plaisir d’avoir ça en retour», constate Lens. L’opération, qui a rencontré l’engouement du public, est d’autant plus pertinente que l’inflation actuelle touche inévitablement les bourses aussi à l’heure des cadeaux de Noël.

«Très heureuse» de cette nouvelle édition, Judith Reicherzer a tout de même constaté que la manifestation «a un peu ralenti au niveau financier sur les stands qui offrent les produits les plus chers». Ce phénomène n’a pas empêché le Bazar de s’offrir une belle fréquentation. «Tout le monde fait attention, on achète un savon et pas deux, mais tant qu’on vient, c’est l’essentiel», relativise l’organisatrice.

Lens (debout à droite), l’un des bénévoles chargés d’organiser les dons pour offrir des cadeaux de Noël à des enfants dans le besoin.
Que ce soit pour les bénéficiaires de la Croix-Rouge ou des visiteurs plus aisés, le Bazar permet notamment de trouver des vêtements de seconde main.