Le groupe pharmaceutique allemand Bayer va débuter l’intégration du mastodonte américain des OGM et des semences, Monsanto, après la cession formelle d’une partie de ses semences et désherbants à BASF, a-t-il annoncé jeudi.
« L’intégration de Monsanto dans le groupe Bayer peut commencer », a indiqué l’entreprise, dans un contexte marqué par les ennuis judiciaires de Monsanto et les doutes des investisseurs sur la pertinence de ce mariage historique pour Bayer.
BASF a annoncé de son côté avoir bouclé jeudi l’acquisition des semences de légumes vendues par son compatriote sous la marque Nunhems, soit la dernière étape du rachat d’environ 7,6 milliards d’euros d’actifs de Bayer. Cette transaction était la principale condition fixée par les autorités de la concurrence au rachat de Bayer par Monsanto, l’allemand se voyant obligé de se délester de semences de coton, de colza, de soja et de légumes, de désherbants, d’insecticides, de sa plate-forme de recherche sur le blé hybride et de son offre d’agriculture numérique.
Contexte troublé
L’intégration de Monsanto est l’ultime étape d’une fusion annoncée en septembre 2016 pour un prix finalement ajusté à 63 milliards de dollars (54 milliards d’euros), soit la plus grosse acquisition d’un groupe allemand à l’étranger. Elle intervient dans un contexte troublé par la récente condamnation aux Etats-Unis de Monsanto à payer 289 millions de dollars d’indemnités en raison de la dangerosité de son herbicide au glyphosate, le RoundUp, à l’origine du cancer d’un jardinier américain.
La crainte des répercussions financières pour Bayer avait fait chuter en Bourse le titre du groupe allemand, qui lâchait encore 5,90% à 76,02 euros jeudi vers 13h GMT (15h au Luxembourg), lanterne rouge d’un Dax en petite hausse de 0,18%.
Le Quotidien/AFP