Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
QUALIFICATIONS EUROBASKET-2023 WOMEN Les Luxembourgeoises confirment leur bonne résistance face à la Slovaquie en signant un succès incontestable en Suisse (43-81).
Trois jours plus tôt, l’équipe nationale avait régalé les spectateurs de la Coque en tenant tête pendant plus d’une mi-temps à des Slovaques largement supérieures sur le papier et qui s’imposeront de 20 pts au final : «Si on joue comme on l’a fait contre la Slovaquie, on a une chance contre la Suisse», soulignait l’entraîneur national Mariusz Dziurdzia.
Après huit heures de bus dès le lendemain, la sélection a donc pris ses quartiers à Fribourg, où se déroulait cette quatrième rencontre de ces qualifications pour l’Euro-2023. C’est dans la jolie mais très peu remplie salle Saint-Léonard que se tenait ce match entre deux formations qui s’étaient séparées un an plus tôt par une victoire helvète de 4 petits points.
Alors que le Luxembourg avait bien résisté face à la Slovaquie, les Suissesses avaient quant à elle été massacrées en Italie (78-29). «La victoire est obligatoire contre le Luxembourg, une équipe moins forte que la Suisse sur le papier», expliquait le speaker de la salle.
Ehis Etute inscrit le premier panier
Seulement, s’il y a bien une équipe contre laquelle les coéquipiers d’Esmeralda Skrijelj ont une chance de rivaliser, c’est bien la Suisse. Les joueuses grand-ducales en sont conscientes. Et ce sont elles qui se montrent tout de suite les plus entreprenantes. Comme un symbole, c’est Ehis Etute, du haut de ses 17 ans, qui inscrit le premier panier de la rencontre. Absolument inarrêtable trois jours plus tôt (27 pts, 15 rebonds), la Dudelangeoise donne le ton. Mais ce n’est pas elle qui sera le plus en vue en ce début de rencontre.
Même si elle n’a pas de club en ce moment, Lisa Jablonowski se régale face à la défense suisse. L’ancienne pro démontre qu’elle n’a rien perdu de ses qualités en multipliant les actions positives (tir de loin, lancers, rebonds, steals). Déjà 15 pts pour elle en première mi-temps. Un premier acte globalement parfaitement maîtrisé par Catherine Mreches et ses coéquipières qui ont pu s’appuyer sur un jeu très collectif (7 marqueuses) et un bon équilibre entre jeu intérieur et extérieur.
Les Luxembourgeoises bien parties
En face, la Suisse, prise de court, n’a que trop rarement pu mettre en difficulté une défense luxembourgeoise très présente, à l’image d’une Mandy Geniets qui n’hésite pas à se jeter sur le moindre ballon qui traîne. Quinze points d’avance à la pause (23-38), les Luxembourgeoises semblent bien parties. Mais tout le monde a en mémoire le scénario du match aller, où, à la Coque, elles menaient également tranquillement à la mi-temps (31-19) avant de s’écrouler complètement au retour des vestiaires et de s’incliner de quatre points.
En clair, rien n’était encore fait. Et Charlie Bidinger et compagnie allaient devoir reproduire le même type de prestation pour espérer repartir avec une victoire qui validerait l’excellent boulot effectué malgré de nombreux aléas (trois jours d’entraînement au complet, Nadia Mossong et Magaly Meynadier absentes, tout comme les Américaines) lors de cette fenêtre.
Des Luxembourgeoises en mission
Trois jours plus tôt, le retour des vestiaires avait marqué le début des soucis des Luxembourgeoises. Elles étaient donc prévenues. Chat échaudé craint l’eau froide. Et quand les Suissesses inscrivent le premier panier de la seconde période, les joueuses de Mariusz Dziurdzia répondent tout de suite. Même chose quand Nadia Constantin, le principal danger côté suisse, inscrit un missile longue distance, Esmeralda Skrijelj y va à son tour de sa bombinette. Alors que l’équipe locale s’en remet essentiellement à l’adresse extérieure de son arrière, les Luxembourgeoises provoquent énormément de fautes et la jouent collectif comme ce caviar d’Ehis Etute pour Catherine Mreches à la finition, un mouvement 100 % T71 !
Catherine Mreches, incisive en attaque
Vingt points d’avance aux abords du dernier quart, forcément on y croit plus que jamais. Mais il ne faut pas faire n’importe quoi non plus. Seulement, en ce dimanche en fin d’après-midi, on sent que les filles sont en mission. Et hormis quelques ogives helvétiques, elles ne laissent que rarement l’adversaire alimenter la marque. Et si la première mi-temps a été celle de Lisa Jablonowski, la seconde est pour Catherine Mreches.
Même si elle est certainement la plus petite joueuse sur le parquet, la capitaine du T71 se montre incisive en attaque. Inspirée à la finition comme à la manœuvre, elle terminera même meilleure marqueuse du match (24 pts) et MVP de la rencontre et repartira d’ailleurs avec une belle montre : «Mais c’est une montre d’homme», sourira-t-elle.
Même si elle a dû aller au combat, la sélection a trouvé des solutions pour chaque problème. Elle remporte son premier match international FIBA depuis que les qualifications concernent toutes les équipes sans distinction de niveau. Un succès historique ô combien mérité!
