La Résidence et l’Amicale se retrouvent pour une belle qui fait saliver. Alex Stein et Jarvis Williams évoquent ce choc des plays-offs sans lendemain.
Alex Stein (Résidence) : «L’objectif, c’est d’être champion!»
Le joueur connaît l’importance de ce match. Mais il sait que la Résidence peut aller beaucoup plus loin.
Quel est votre état d’esprit avant ce troisième match?
Alex Stein : On est vraiment concentrés sur ce qu’on doit faire. La semaine dernière, nous n’avons pas bien tiré. On a marqué 90 pts, mais notre défense n’était pas bonne. C’était d’ailleurs le cas lors des deux premières mi-temps de chaque rencontre, où Steinsel a à chaque fois marqué plus de 50 pts. On doit empêcher cela, ralentir leur jeu de transition, car avec un joueur comme Bobby, ils ont un élément capable de faire beaucoup de choses. On doit le stopper.
Est-ce une surprise pour vous de retrouver l’Amicale à ce niveau?
Non. C’est une équipe très solide. Particulièrement depuis que Jarvis est arrivé. Ils ont gagné je ne sais pas combien de matches d’affilée et clairement ils valent beaucoup mieux qu’une septième place. De toute façon, on est dans une phase où chacun peut battre l’autre, on l’a bien vu avec le Sparta qui se fait sortir en deux manches par Dudelange. Avec Bobby et Jarvis, ils ont deux très bons scoreurs qui peuvent faire d’autres choses également. Et les autres joueurs sont aussi très forts.
Vous avez terminé à la deuxième place en saison régulière alors que vous avez été premier la grande majorité du temps. Quelle est votre réaction?
C’est vrai que ça aurait été sympa d’être tête de série n° 1. Mais on a connu des blessures avec Armon, Malcolm ou moi et on a peut-être perdu quelques rencontres qu’on aurait pu gagner. Maintenant, il faut faire avec. Ça rend le challenge d’autant plus excitant. Et c’est vraiment bien d’avoir tout le monde à bord et en bonne santé.
On a eu une très bonne semaine d’entraînement. On est prêts
Vous êtes certainement l’un des meilleurs si ce n’est le meilleur joueur du pays. Quel est votre regard sur le niveau de la ligue luxembourgeoise?
Je ne savais vraiment pas à quoi m’attendre en arrivant ici. C’est Adam Eberhard (NDLR : qui a joué à la Résidence l’an passé) qui m’a parlé du Luxembourg. On a grandi ensemble et joué au basket depuis tout petit. C’est lui qui a créé la connexion. Je dois dire que pour une première expérience à l’étranger, c’est plutôt confortable comme situation. Le niveau est vraiment pas mal, surtout lors de ces play-offs où on peut voir de très bons joueurs luxembourgeois, chez nous comme du côté de l’Amicale.
Vous avez gagné le premier match, vous avez perdu le deuxième et vous revenez à la maison. Qui a l’avantage pour cette belle?
Pour les deux équipes c’est gagner ou les vacances. Je peux vous dire qu’on a eu une très bonne semaine d’entraînement, qu’on a effectué les ajustements nécessaires, notamment pour contrer leur jeu de transition. Je pense qu’on est prêts. Au début de saison, l’objectif c’était d’aller chercher le titre. Ça reste l’objectif. Et j’ai le sentiment qu’au fil des entraînements, on devient de plus en plus fort.
Le fait d’avoir trois pros à l’entraînement y est pour quelque chose?
Bien sûr. Depuis que Tylik (Evans) est arrivé, l’entraînement est beaucoup plus dur. Plus exigeant. Et même s’il ne joue pas, il est notre premier supporter. Même chose pour Desean (Murray). Il est avec nous et nous encourage. Il devrait rentrer chez lui dans quelques jours (NDLR : le joueur, arrivé pour remplacer Armon Fletcher, s’était grièvement blessé au bout de cinq minutes de jeu lors du dernier match de saison régulière contre l’Arantia).
C’est la première fois qu’on a ce système de play-offs au Luxembourg, qu’en pensez-vous?
C’est le même système que partout ailleurs et je le trouve très bon.
Quelles seront les clefs du match?
Comme je l’ai déjà dit, on doit soigner le jeu de transition. On doit se concentrer sur notre défense. Une fois qu’on rate un shoot, on doit vite courir pour se replacer.
Vous allez gagner?
En tout cas, on va tout faire pour. Le boulot n’est pas terminé. Maintenant, si ça devait se terminer samedi, on pourrait malgré tout rester fier de ce qu’on a fait.
Jarvis Williams : «Le job n’est pas terminé»
L’Américain a bien l’intention de continuer de surprendre son monde avec l’Amicale.
02Jarvis Williams veut y croire. (Photo : Luis Mangorrinha)
Dans quel état d’esprit l’Amicale est-elle entrée dans ces play-offs?
Jarvis Williams : Honnêtement, toute l’équipe a travaillé très dur pour arriver ici. On n’avait aucune pression et on voulait prendre match après match. Et après, on voit où ça nous mène : défaite en deux matches, un match gagné, une série, peu importe!
Et pourtant, ce n’était pas gagné quand vous êtes arrivé à Steinsel?
Je savais que ce serait un énorme défi. Mais j’avais confiance sur le fait que je pouvais aider l’équipe à atteindre son objectif, à savoir atteindre les play-offs. Et rapidement, on a inversé la tendance, tout le monde était complètement concentré que ce soit en match et à l’entraînement. Et quand Jordan (Dallas) est arrivé, il a eu un très grand rôle avec un énorme impact physique, avec sa grande taille et ses capacités. Il doit être dans le top 3 de la ligue aux rebonds. Il a apporté un boost à l’équipe et réalise une très bonne première saison chez les pros.
Tout cela fonctionne bien, puisque vous voilà en play-offs. Avec un premier match perdu et un deuxième gagné. Qu’est-ce qui vous a permis de l’emporter, samedi dernier?
On avait pris beaucoup de points, on savait qu’on pouvait s’améliorer sur pas mal de petites choses. On a bien étudié ce qu’on pouvait faire, Bobby (Melcher) et Tom (Konen) ont fait du super boulot en défense sur les Américains. La clef, c’est la concentration. Stein est un très bon joueur mais on devait lui rendre la vie plus difficile. On a effectué quelques ajustements, on s’est battus sur chaque rebond. Walfer est une équipe qui score énormément de points, mais on doit la limiter comme cela. Ça va être une bataille!
Chaque équipe va se présenter à son top. Ce sera une guerre!
Du coup, qui a l’avantage psychologique avant cette belle?
On retourne chez eux et une équipe se sent toujours mieux à la maison. Mais la chose la plus importante, c’est qu’on sait qu’on peut bien jouer chez eux, on les a déjà battus. Maintenant, on est les underdogs et ça nous va très bien.
Quel est votre avis sur ce système de play-offs?
Je pense que c’est une bonne formule. Maintenant, même si le best of 3 est compréhensible, il serait peut-être préférable de passer en best of 5, ça laisse une chance à une équipe qui a raté un match. Là on a vu mon ancienne équipe le Sparta perdre 0-2, même chose pour Heffingen…
Mais pas l’Amicale?
Non. Samedi, c’est win or go home. Ça donne une motivation supplémentaire. Le job n’est pas fini. On sait ce qu’on a à faire. Ce ne sera pas un match facile, chaque équipe va se présenter à son top. Ce sera une guerre!
Une guerre face à la Résidence. Quel est votre avis sur votre adversaire?
C’est une super équipe, très bien coachée. Ils ont beaucoup de talent au niveau des Américains comme des Luxembourgeois. Ils ont très bien joué tout au long de la saison et je tiens à leur tirer mon chapeau.
Quelle sera la clef du match, selon vous?
Il faudra que tout le monde soit prêt. À 1-1 vous savez ce qui est en jeu. Il faudra faire toutes les petites choses qui feront la différence. Maintenant, vous ne pouvez plus changer beaucoup de choses en préparation. Ce sera l’équipe qui en voudra le plus. Celle qui fera le petit truc en plus à la fin. Mais je le répète : on n’a pas de pression. On est excités d’avoir l’opportunité de jouer ces play-offs et on va tout donner pour continuer notre route!