Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
12e JOURNÉE EN ENOVOS LEAGUE On bascule dans la seconde partie de la saison régulière. Avec, entre autres, un alléchant Arantia – Etzella.
Il y a un peu plus de deux mois, lors du premier match de la saison, Etzella avait commencé son parcours impressionnant – rappelons que c’est la seule formation toujours invaincue – en écrasant son voisin Arantia, au Deich (90-60). Samedi, c’est l’heure de la revanche, du côté du Filano.
Une rencontre entre Larochette et Ettelbruck a toujours une résonance particulière, comme le confirme Yann Wolff : «Quand l’Arantia est montée en première division, ce n’était pas forcément le cas. Mais maintenant, c’est vraiment un derby!», résume l’intérieur d’Etzella. Et de rappeler : «Il y a beaucoup de joueurs avec qui on a passé beaucoup de temps quand on était jeunes.»
Il faut rappeler qu’à Larochette on retrouve une kyrielle de joueurs qui n’ont pas réussi à s’imposer chez leur imposant voisin : «Ce n’est pas forcément un problème de talent. Mais plutôt pour des raisons politiques. Et à Larochette, on n’a pas ce genre de souci. On nous laisse faire notre truc», explique un Malik Wilson qui réalise une excellente saison (12 pts, 4 rebonds et 5 passes de moyenne) avec l’Arantia. Et qui, à l’instar de son grand frère DJ, est passé par le Deich.
La motivation est donc toujours spéciale dans les rangs des joueurs de Larochette, au moment d’affronter leur prestigieux voisin. Et si Etzella gagne plus souvent qu’il ne perd, et parfois largement, l’Arantia parvient régulièrement à prendre le dessus sur Sticky Gutenkauf et sa bande. Notamment quand ça compte vraiment, comme le rappelle encore Malik Wilson : «Il y a deux ans, on les a sortis en quarts de finale du championnat. Et la saison précédente, on les avait battus en demi-finale de la Coupe.»
Le premier match de la saison avait, en revanche, été à sens unique en faveur d’Etzella : «On n’a pas bien joué. On a tout de suite eu des problèmes de fautes. C’était très dur dès le début.» Avec toutefois une précision notable : «On jouait avec un seul Américain», souligne Malik Wilson. Depuis, Larochette évolue bien avec deux pros US très bons, Kiandre Gaddy et une vieille connaissance, Isaiah White. Mais a, en revanche, perdu certainement pour toute la saison Vic Heuschling, à nouveau opéré du genou.
Un coup forcément très dur, puisque l’ancien joueur de Soleuvre et de la Résidence était starter au sein de la formation désormais dirigée par Karolis Abramavicius. Heureusement, Larochette peut compter sur un banc très profond. Et heureusement, car le nouveau technicien du club est adepte d’un style de jeu à haut risque. Et surtout très énergivore : la presse tout terrain! «On n’avait plus vu ça depuis des années au Luxembourg et je trouvais ça dommage, car j’aime bien ce style de jeu», précise encore Malik Wilson, qui se régale cette année. Bien sûr, un tel style de jeu demande du personnel. Et justement, c’est le cas : «Mercredi, en Coupe, Alain (Genoud), qui n’a pas joué de toute la saison, a mis 12 points. Et ça représente bien notre équipe. Même notre 10e gars peut jouer en première équipe. Quant à Edson (De Sousa Silva), il n’a que 17 ans. C’est bien d’avoir des jeunes pour effectuer cette presse.»
«Le Filano, le meilleur endroit pour jouer au basket»
Avant de se retrouver, samedi au Filano, Etzella comme Arantia ont expédié les affaires courantes pour se hisser en demi-finales de la Coupe. Après un faux départ, les hommes de Gavin Love ont progressivement pris le dessus sur le Sparta (115-83) alors que Larochette prenait sans problème le meilleur sur les Pikes (103-76).
Samedi, les deux formations s’affrontent donc dans l’antre de Larochette. Un endroit particulier. Pour les adversaires comme pour les locataires du lieu : «Dans leur salle, il y a toujours un truc. Les supporters sont là, c’est très fort. Je ne pense pas que c’est au niveau de la rivalité avec le Sparta, mais elle existe quand même», note encore Yann Wolff. Qui, s’il n’a aucun problème avec les joueurs en dehors du parquet, ne leur fera aucun cadeau une fois le match commencé.
Pour Malik Wilson, évoluer à la maison est forcément un avantage : «Pour moi, le Filano c’est le meilleur endroit pour jouer au basket au Luxembourg.» Et de préciser : «On a de vrais supporters. Ils sont toujours là et pas seulement quand on gagne, comme c’est le cas ailleurs. Et avec la configuration du hall, avec les spectateurs un peu en hauteur, ça a l’air plus lourd quand on est sur le terrain.»
Tout cela suffira-t-il pour être la première équipe à faire chuter Etzella? Selon Malik Wilson, c’est possible : «Statistiquement, on se rapproche toujours plus du moment où Etzella va tomber. Alors, pourquoi pas samedi? Pour avoir une chance, on doit jouer 40 minutes et pas seulement 38. Mais si on est concentrés. Si on suit le plan de jeu du coach et qu’on exécute les systèmes, on a une vraie chance. Il faudra donner 110 %.»
En face, tout invaincu qu’il est, l’ogre ettelbruckois ne se déplace pas en terrain conquis. Bien au contraire : «Oui, on est invaincus. Mais si on regarde bien, on est très forts contre les équipes du bas de tableau. Mais face aux équipes plus fortes, à chaque fois on ne gagne pas par 20 points d’écart. Notre bilan aurait tout aussi bien pu être de 8-3 au lieu de 11-0.» Et Yann Wolff d’ajouter encore : «On sait qu’à chaque match, on va trouver quelqu’un qui veut être la première équipe à nous battre. De notre côté, on n’arrive pas dans un match en se disant qu’on ne va pas perdre de toute la saison. On a confiance en nous. On sait qu’on a les outils pour battre tout le monde. Mais il faut le prouver à chaque rencontre.»
Alors, l’Arantia (6-5) va-t-il créer ce qui serait quand même un exploit. Ou bien va-t-on assister à la 12e victoire en autant de matches de championnat d’Etzella? En tout cas, l’opposition entre les deux voisins s’annonce, une nouvelle fois, des plus savoureuses!
